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Reconstitution du stock national de sécurité : Le Mali perdra-t-il le riz offert par le Brésil?
Publié le samedi 23 mars 2013  |  Ciwara Info




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Selon nos sources, depuis début 2013 le gouvernement brésilien aurait consenti à offrir au Mali 30 000 tonnes de riz. Mais là où le bât blesse c’est que le ministre de l’économie des finances et du budget bloquerait le décaissement de deux milliards de FCFA devant financer le coût de transport. Or, le délai accordé expirera en fin avril prochain. Lire notre dossier.

À titre de rappel, dans notre numéro 118 paru le 20 décembre 2012 nous avions attiré l’attention du gouvernement sur ce problème avec le titre : ‘’Insécurité alimentaire au Mali- le stock physique chute de 35 000 à 811 tonnes’’. De son côté, Alou Soumano le secrétaire général du comité syndical de l’Office des produits agricoles du Mali (OPAM) a adressé un mémorandum aux plus hautes autorités (voir notre précédente publication). Le ministre Tiénan Coulibaly qui tient les cordons de la bourse lui a répondu le 04 février 2013 par courrier n°00405/MEFB-SG. Malgré tout la situation n’a pas évolué d’un iota.

Or, la reconstitution du stock national de sécurité (SNS) parait particulièrement vitale dans un pays déjà confronté à une crise politico-sécuritaire sans précédent. Pendant qu’on se traine les pieds pour solutionner cette difficile équation la providence est venue à la rescousse du Mali. En effet, le Brésil a accepté de l’offrir 30 000 tonnes de riz. Le seul obstacle qui demeure infranchissable est le frais de transport qui doit coûter au budget national la somme de deux milliards de nos francs.

Sur cette question, nos sources mettent en cause quatre hauts responsables. En l’occurrence, le fameux ministre de l’économie des finances et du budget Tiénan Coulibaly, son collègue de l’agriculture Baba Berthé, le commissaire à la sécuritaire alimentaire Yaya Nouhoum Tamboura et le directeur général de l’OPAM Boubacar M Diallo. Ce quatuor donne l’impression de jouer à une partie du ping-pong. Il aurait pris du plaisir à se rivaliser de talents en matière épistolaire au sujet de cette affaire au moment où la vie d’un peu plus de 13 millions de Maliens reste menacée par la non reconstitution de leur stock national de sécurité (SNS).

On boit le calice jusqu’à la lie et la saynète continue

Selon les mêmes sources dignes de foi, ces responsables sont partagés sur des détails qui s’apparentent à des futilités. Ils seraient en train de papoter par courrier concernant le lieu de stockage de ce riz, les modalités de vente pour amortir le coût de transport et la clef de répartition entre les régions.

Pourquoi ne parviennent-ils pas à accorder leurs violons? Quelqu’un veut-il aller à la conquête de l’électorat avec ce riz brésilien? Sait-on qu’à cause de la gestion de la crise politico-sécuritaire le gouvernement peine à trouver les financements pour remettre en place le SNS? Il y a-t-il un déficit de confiance? Ces questions restent sans réponses alors qu’on s’approche inexorablement de la fin avril.

À l’expiration de ce délai le Brésil et le PAM, dit-on, orienteraient ce don vers d’autre pays et le Mali perdra sans conteste une aubaine. Car, on manque aussi de fonds c’est-à-dire de ligne de crédit permettant d’acheter les céréales pour les stocker. Pire, la récolte de la campagne qui vient de boucler jugée bonne serait en train d’être exportée. Nos pays voisins en profiteraient pour reconstituer leur stock national de sécurité (SNS).

Il convient de rappeler que le stock physique de céréales du Mali a chuté de 35 000 à 811 tonnes soit 3,24% seulement de la quantité normale. Quel risque collectif? Au même moment, l’Office des produits agricoles du Mali (OPAM) ne disposerait d’aucun fonds pour le reconstituer. Cet état de fait inadmissible serait lié à la crise alimentaire de 2011 où 40 000 tonnes de céréales sèches soit 114% auraient été discrètement prélevées de notre SNS par le régime déchu.

À noter que la totalité du SNS est constituée de 50 000 tonnes pour un coût de 25 milliards de nos francs. Il se compose de 35 000 tonnes de céréales physiques nécessitant 20 milliards et de 25 000 tonnes sous forme de ligne de crédit pour une enveloppe de 5 milliards de Cfa.

Autre motif de colère c’est que lors de la dernière réunion du CILSS à Lomé (Togo) la Banque islamique de développement (BID) sollicitée par le Mali a donné son accord pour un prêt de 7 milliards de nos francs. Mais jusqu’à ce jour rien n’a été concrétisé faute de suivi. Actuellement, tout ce qui ne s’inscrit pas dans le cadre de la tenue des élections est mis dans les tiroirs. Seule la conquête du pouvoir importe. Au diable les autres préoccupations nationales.

À suivre…

Oumar BAH

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