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Au commencement était le Mnla….
Publié le dimanche 24 mars 2013  |  arawanexpress


© AFP
Première rencontre de la rébellion malienne du MNLA avec le médiateur Compaoré
Ibrahim Ag Mohamed Assaleh (R), leader d`une équipe du Mouvement de libération nationale de l`Azawad (MNLA) parle a un meeting avec les délégués touareg Ibrahim Ag Mohamed rebelles Asseley (C) et Hassane Ag Mehdy (L) à Ouagadougou


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Aux dernières heures de 2011, faisant le décompte des chefs d’Etat emportés par les printemps arabes, Att se lâche devant le petit groupe d’intimes qui l’entourent : « Exit l’année de malheur et vivement 2012 ! ». Il ne se doute pas que le compte à rebours vient de commencer pour lui aussi. Le 17 janvier Menaka tombe sous les balles rebelles. Moins d’une semaine plus tard, le camp d’Aguelhok est décimé. La blitzkrieg fait son effet. Dans la Région de Tombouctou, le Mnla se promène à Léré, Niafunké et Goundam. Dans la Région de Kidal, Tessalit camp mythique et verrou stratégique, ploie dans la nuit du 10 au 11 mars 2012 découvrant la capitale de l’Adrar et empêchant tout ravitaillement à partir de Gao. Le début de la fin est proche. Alors cul et chemise, les indépendantistes du Mnla et les islamistes d’Aqmi, Mujao, Ansardine et peut-être de Boko Haram dansent autour de la bête abattue. Il faut dire qu’auparavant, le 2 février, des épouses et fils de soldats au front, mais pas seulement selon le pouvoir de l’époque, mettent Bamako en ébullition. Ils marchent sur la présidence et forcent une audience télévisée avec Att qui s’explique longuement sur les ratés de la campagne du Nord où l’armée a concédé en deux mois une dizaine de replis tactiques.

Et le chef tomba

Le dernier repli aura lieu dans la nuit du 21 mars où, bave à la bouche et mitraillant le palais à l’arme lourde, les hommes du rang s’en prennent au chef suprême des armées lui-même. Le 22 mars, ce repli est déjà un putsch. Les Maliens n’en reviennent pas.

Les milieux non initiés du monde encore moins car le Mali fait encore office de vitrine démocratique. La télévision montre les putschistes : ils sont amenés par un capitaine que personne ne connaissait à l’époque mais qui deviendra, en quelques mois, l’un des hommes les plus célèbres du continent. Le Capitaine Aya Sanogo justifie l’action du camp de Kati par la désastreuse gestion de la guerre du Nord.
Comme en 1990 c’est Ménaka qui a ouvert le bal. Et comme toujours, le coup de feu est parti de Kidal. Et comme en 1990, les velléités sécessionnistes sont affichées. Mais à la différence de 1990, les références à l’Etat de l’Azawad ont continué, signe sans doute que l’intelligentsia nomade qui avait fait le babysitting des porteurs de feu n’ont pas été associés cette fois-ci par celui que le monde entier découvrira en chef militaire du Mouvement National de Libération de l’Azawad (Mnla), à savoir Mohamed Ag Nagim, un colonel Touareg de la tribu des Idnan replié de la Libye alors sous les feux de l’Otan. Et autre différence avec 1990 : l’indépendantiste en chef de l’époque, Iyad Ag Ali de l’ex Mouvement Populaire de l’Azawad (Mpa) qui en 2013, a laissé pousser la barbe et pris ses distances avec Epicure.

Vases communicants

Le mouvement islamiste qu’il fonde vers fin 2011 -Ansardine- en désespoir de cause, car il n’obtiendra pas d’être le patron du Mnla -il se fera au contraire rabrouer par les animateurs du Mnla- précipitera sans doute les choses. Lui ne veut pas s’avouer vaincu : il prend sa voiture et fonce chez son cousin salafiste et lieutenant du féroce Abuzeid, Abdelkrim le Targui à 25 km du camp militaire d’Aguelhoc. Il y obtient ce dont Aqmi n’avait jamais rêvé : adosser sa puissance de feu adossée à la caution touareg et pas n’importe laquelle puisque c’est celle des puissants mais très libéraux Ifoghas. De son côté, Ag Nagim, allié au groupe de feu Bahanga et d’ex soldats loyalistes. De la tribu des Chamanamas le Colonel Assalat Ag Abi est une recrue emblématique. Il a déserté quelques mois plutôt son bureau d’officier supérieur de défense. Il est de ceux qui savent qu’il faut au plus vite un haut fat militaire. Sinon on ne parlerait plus que d’Iyad Ag Ali, la sommité de la « renardise » pour plagier un sécuritaire. Et tout au long d’une saga qui aura duré plus de neuf mois, Iyad aura prouvé qu’il mérite largement sa réputation. Il met tout le monde en boîte : Bouteflika, Compaoré, Droudkel. Il entremêle Aqmi, Ansardine et Mujao.

Et début janvier 2012, il rallie tout l’état-major mujahidine à son plan pharaonique de pousser l’offensive au Sud du Mali. La chance sourit aux envahisseurs jusqu’au 11 janvier. Les heures d’avant, ils prennent le dessus sur les colonnes de l’armée malienne dépêchées à Konna à soixante kilomètres de Sévaré où se concentre l’essentiel des troupes et du matériel militaire de la République.
Les jihadistes ont franchi le rubicond. Mais ils ont compté sans François Hollande saisi par Dioncounda Traoré. L’habillage légal est important pour la France. Et dès qu’il est obtenu par une requête malienne formelle et l’aval des Nations-Unies, les fous de Dieu réalisent qu’ils ont commis l’erreur de leur vie. L’aviation française les traque à mort et l’armée malienne requinquée finit le boulot au sol. En une semaine, Douentza, Gao, Tombouctou et Kidal sont vidés par les jihadistes. Commencée en janvier 2012, l’annexion du Nord malien aura duré exactement un an. Imprenable de réputation, Tegargar, le bastion des terroristes est pilonné par l’armée française et ratissée par l’intrépide contingent tchadien qui revendique la mort d’Abuzeid et de Belmoktar. Il y a peu de doutes selon les sécuritaires que Abuzeid ait été tué. Prudence en revanche sur les cas de Belmoktar et de Iyad Ag Ali.

Arawan express
Le culot de trop

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