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Oumou Ahmar Traore : Ecrivaine malienne : « Il y a eu des femmes leaders au Mali et il y a en actuellement »
Publié le dimanche 24 mars 2013  |  Bamako Hebdo




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Engagée dans la lutte pour l’épanouissement de la femme, écrivaine, épouse d’ambassadeur et mère de famille, Oumou Ahmar Traoré est une battante. Dans l’entretien qui suit, elle nous parle de son combat, et des défis multiples dont la cohésion sociale qu’il faut relever.
Bamako-Hebdo : Pouvez vous vous présenter à nos lecteurs?
Oumou A. Traoré : Je suis écrivaine malienne; mariée, mère de deux filles et d’un garçon. J’ai un DEA en études féminines ( Gender Studies) obtenu en 2000 à Paris 8 en France après un baccalauréat littéraire au Lycée de jeunes filles de Bamako, une maîtrise en droit en 1988 à l’ENA d’Alger , un diplôme de perfectionnement en journalisme de la presse écrite obtenu à l’Institut International de Journalisme de Berlin,( IIJ) et de nombreuses autres formations au Mali et ailleurs. Je suis auteur, du roman Mamou, Epouse et mère d’Emigrés paru en 2007 aux éditions Asselar
Vous êtes engagée dans la lutte contre toutes les formes d’injustice, à l’égard des plus vulnérables surtout les femmes, dites nous comment vous êtes arrivée à ça?
Je peux dire depuis le lycée mais de façon empirique. Je me rappelle le titre de mon premier article dans Tabalé, la revue littéraire du lycée de Jeunes filles, c’était » la Femme et l’adoption « . Des années plus tard, en 1991 précisément, cela a pris corps à travers des articles de presse d’abord en tant que journaliste reporter et ensuite rédactrice en chef du magazine des jeunes Grin-Grin. Sur le terrain tout en en accomplissant son métier dans les règles, la journaliste devient un témoin ou servir des causes par sa plume.
Véritable drame des temps modernes , au moyen de l’écriture il m’a été possible de raconter la souffrance des migrants, celle de leurs épouses et enfants , et aussi l’impact des questions de migration sur les relations interétatiques, d’où le roman qui fut favorablement accueilli par les lecteurs auxquels je rend hommage . Depuis lors, je pense que l’on fait un peu plus attention aux épouses des migrants, leurs enfants et leurs mères jadis oubliées dans nos villes et campagnes. La lutte à travers l’écriture continuera à travers un autre livre et les réseaux sociaux aussi tels Musow au Mali et bien d’autres. Ici en Espagne, la crise sévit, nos compatriotes migrants en ressentent les effets, à travers la fondation Mujers por Africa (Femme d’Afrique) nous sommes en train d’étudier les possibilités de soutien à apporter aux femmes maliennes.
Quels sont les défis des femmes du Mali ?
Les défis sont multiples mais les plus urgents sont d’abord la cohésion, la convergence de vues autour d’une cause. Unies, elles formeront un groupe compact, solide qui résistera à la peur, aux pesanteurs sociales et qui forcera le respect. C’est parfois très éprouvant d’entendre les femmes crier à l’injustice et à la marginalisation politique.
Pourquoi devraient -elles sempiternellement signaler leur présence à travers des lettres de rappel ou de protestations ?
Elles ont des mérites qui ne demandent qu’à être davantage démontrés pour devenir incontournables. Cela exige à ce que nous soudions nos rangs de l’intérieur d’abord avec nos sœurs et nos filles de tous horizons, avec des hommes qui croient aux droits et au bien être pour tous , ensuite marcher d’avantage avec les femmes et les hommes d’autres continents partageant les mêmes idéaux.. Evidemment tout ceci nécessite de l’engagement, de nouvelles expériences et un encadrement plus accentué. Il y a eu des femmes leaders au Mali, il y a en actuellement, elles font un travail, remarquable mais leur nombre reste faible par rapport à l’ampleur des défis.
Si vous devez juger la promotion de la femme au Mali, que diriez-vous ?
Oumou A. Traoré : J’ai eu le privilège de servir au Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille en qualité de responsable de la communication de 2005 à 2010, et j’ai pu assister à la naissance de la Politique Nationale Genre du Mali (PNG). J’y ai vu défiler la crème de la couche féminine mais aussi les anonymes, les aphones, les frileuses. C’est comme un laboratoire, une clinique où l’on peut prendre le pouls des femmes, entendre en profondeur leurs souffles, écouter leurs angoisses et leurs attentes. Certes des efforts louables ont été progressivement consentis sur le plan politique en faveur des femmes surtout ces vingt dernières années, le département en charge de la question œuvre de son mieux avec ses moyens limités, mais les attentes restent grandes. De Nara à Ménaka, des villages de Kadji à Dondoli, de Fangouné et Tondibi, la femme malienne aspire d’abord à la sécurité familiale, environnementale et économique.
Ensuite elle veut s’instruire, éduquer , nourrir , soigner et vêtir dignement ses enfants, accéder aux soins médicaux, recourir librement à la contraception ,avoir droit à une grossesse suivie, accoucher sans danger, être protégée contre les violences conjugales et participer à la vie publique. Comme vous pouvez le constater, le chantier est très grand, fortes sont les attentes. Différents mouvements associatifs féminins ainsi que les partenaires extérieurs du Mali accomplissent un travail remarquable depuis plusieurs années mais il reste toujours à faire. La satisfaction de la majorité des points ci-dessus énumérés permettra de réaliser un vrai bond dans le domaine de la promotion des femmes au Mali.


Entretien Réalisé par Fatoumata Mah Thiam KONE
Source: Bamako Hebdo

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