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Art et Culture

Musique : Une loi malienne saluée par Abdoul Fouad Do
Publié le jeudi 15 juin 2017  |  Le Républicain
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Le vote d’une loi par l’Assemblée nationale du Mali pour la protection du droit d’auteur des artistes musiciens a fait sortir Abdoul Fouad Do du silence. Fer de lance de la musique Reggae au Mali, depuis 1984 Abdoul Fouad Do a quitté le Ghana et s’est installé à Bamako où il ne rate aucune occasion pour parler lorsqu’un évènement important se produit. « Le Mali est un pays qui m’est très cher », raconte-t-il avec plein d’assurance.
« L’Assemblée vient de faire un grand pas en votant la loi pour les artistes, ce qui n’a pas été fait par certains pouvoirs qui ont précédé. Ce n’était pas grandiose comme c’est le cas maintenant », témoigne Abdoul Fouad Do.
Le reggae man tire trois grandes lignes de cette loi qui stipule que sur toute cassette vendue les artistes auront 10% de droit d’auteur ; et mieux, sur les téléchargements par téléphone les artistes auront 250 F CFA par an. Enfin les télévisions privées et autres médias qui utilisaient les œuvres musicales gratuitement doivent désormais payer des droits d’auteur.
Mais Abdoul Fouad Do invite les artistes maliens à travailler davantage pour s’adapter à l’évolution de la musique. Faire un CD ou un single, dit-il, ne peut pas faire vivre un artiste. De son expérience à travers le monde, Fouad Do retient qu’un artiste doit produire même si c’est un single pour rappeler au public qu’il existe tout en faisant de la publicité à la radio et à la télé pour mobiliser plus de gens lors des concerts.
Le problème est que les téléchargements et autres manières d’écouter de la musique à travers les nouvelles technologies affaiblissent la vente des œuvres musicales. Autres enseignements d’Abdoul Fouad Do à ses confrères et consœurs maliens, c’est qu’ailleurs, un célèbre musicien ne se promène pas dans la rue n’importe comment. «L’artiste devient une personnalité et même pour le rencontrer chez lui on doit passer par un manager ou un impresario », affirme-t-il.
A titre d’exemple, quand Fela Ramson Kouti était vivant, pour rentrer chez lui il fallait un rendez-vous ; et pour causer on devrait payer pour un temps déterminé à l’avance. Abdoul Fouad Do a constaté au contraire que les artistes se promènent un eu partout dans les rues de Bamako. C’est une question de marketing, car si quelqu’un que l’on doit payer pour le voir est toujours dans la rue et très accessible, il devient moins valeureux.
Chercher un manager, un impresario et se faire rare en public sont, entre autres, les conseils d’Abdoul Fouad Do pour les célèbres artistes musiciens du Mali. Fin observateur de la vie publique malienne, l’artiste est résolument devenu un citoyen qui a le souci de son pays d’adoption en proie à de multiples crises politico-sécuritaires.
Lorsque le Mali a été envahi au nord par des groupes armés, il a pris le soin de financer sur fonds propre un single intitulé « Brothers and Sisters ». Mieux, il a été l’un des premiers artistes à appeler les forces internationales à intervenir pour stopper l’avancée des groupes terroristes qui avaient occupé le tiers du territoire malien.
Soumaila T. Diarra
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