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Filière lait local du Mali : La colère des producteurs
Publié le vendredi 16 juin 2017  |  Infosept
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Les producteurs du lait local du Mali étaient face aux hommes de médias le mardi 13 juin 2017 dans la salle de Conférences de la DFM du ministère de l’Agriculture. C’était pour expliquer aux journalistes la problématique liée à la filière lait local. Animée par M. Sanoussi Bouya Sylla, Président de l’Association des producteurs de lait au Mali, la conférence s’est déroulée en présence d’autres responsables de la filière tel que l’honorable Aboubacar Bah de la Fédération des éleveurs du Mali. On notait aussi la présence de nombreux autres éleveurs et producteurs de lait.
En effet, selon le conférencier principal, M. Sanoussi Bouya Sylla, leur colère fait suite à la baisse unilatérale du prix d’achat du lait par leur partenaire principal, à savoir Mali lait Sa. Ce dernier procédera à la diminution du prix de cession du litre de lait de 400 à 350 F CFA. Il indiquera avoir dénoncé cela le 1er juin dernier lors de la célébration de la Journée mondiale du Lait et saisi les autorités compétentes pour la cause, à savoir le ministre de l’Elevage et de la Pêche. M. Sylla dira ne pas comprendre que ce prix de 400 F CFA mis en place le 3 décembre 2012 et qui n’a subi aucune augmentation malgré la hausse exponentielle des aliments pour bovins et du carburant, connaisse de nos jours une diminution.
« C’est pourquoi, nous ne saurons comprendre une baisse du prix sur une chaine qui fait vivre de millions de nos concitoyens » a-t-il martelé, avant ajouter qu’un «choix de vie s’impose, une balance entre la poudre de lait et la production locale doit être trouvée par les décideurs». En effet, selon les chiffres de la Direction nationale du commerce et de la concurrence, la facture des importations des produits laitiers ne cesse d’accroitre. Ainsi, de plus de 11 milliards de F CFA en 2010, cette facture est passée à plus de 20 milliards en 2014.
Aux dires du conférencier, cela a un impact négatif sur la consommation du lait local, c’est-à-dire sa non-utilisation par les industries de transformation au profit du lait en poudre importé. C’est ce qui fera dire à M. Sylla que les suppressions du quota, les fortes subventions accordées aux éleveurs européens et les Accords de partenariat économique risquent de détruire toute la filière lait local par une taxation presque nulle des importations du lait en poudre. A cette problématique, il faut ajouter celle liée à la cherté des aliments des bovins qui est une entrave sérieuse au développement et à la compétitivité du lait local.
Pour résoudre ces problèmes afin d’adoucir la colère des producteurs du lait au Mali, M. Sylla propose entre autres la relecture de la stratégie de valorisation du lait local en responsabilisant les acteurs et la construction, au moins, d’une unité de transformation du produit. Et cela avant décembre 2017. Il demande aussi de mettre des quotas à l’importation du lait en poudre en corrélation avec l’achat du lait local pour les unités de reconstitution du produit à l’image du sucre importé et celui produit par N’Sukala. A ces propositions, il faut ajouter celles relatives à l’augmentation du Tarif extérieur commun pour financer la filière lait local et la création d’une interprofession de la filière.
Dieudonné Tembely
tembely@journalinfosept.com
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