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Modibo Konaté: « Au Mali, Hollande a changé le cours de l’Histoire »
Publié le mardi 26 mars 2013  |  Bienpublic




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Le musicien dijonnais Modibo Konaté vient de rentrer du Mali, son pays natal. Parti inquiet, il est revenu rassuré.

Quand on interviewe Modibo Konaté, il faut parfois s’armer de patience. Surtout si le rendez-vous a lieu à la Fontaine-d’Ouche, quartier dijonnais dans lequel le musicien malien, rebaptisé Kapy pour la scène, s’est impliqué depuis son arrivée en France en 2002.

Ces derniers jours, ils sont en effet nombreux à venir spontanément le saluer, ou même carrément le serrer dans leurs bras, heureux de le revoir. Car depuis la fin décembre, Modibo avait disparu, mais pour la bonne cause : « Je suis rentré au Mali, dans ma ville de Koulikouro, car la situation était de plus en plus tendue », raconte-t-il aujourd’hui. « Mes trois enfants de 15, 21 et 23 ans vivent encore là-bas. A cause de la guerre, leur scolarité a été interrompue. Je voulais m’assurer qu’ils ne manquent de rien. » Modibo possède également à Koulikouro un bar-boîte de nuit : « Je savais que les rebelles faisaient la guerre à tout ce qui n’est pas musulman, les hommes comme les équipements. Je voulais donc protéger mon établissement des violences et des saccages ».

Sur place, Modibo a vu des foules inquiètes et même des hommes tomber. Mais il a aussi été rapidement rassuré : « L’intervention de l’armée française a durablement fait reculer les rebelles. En prenant cette décision, François Hollande a changé le cours de l’Histoire des relations franco-africaines. Chez nous, les anciens avaient l’habitude de dire “si un blanc te tend la main, il finira par te manger le bras” ».

Des larmes et des armes

« L’histoire de la France et du Mali a été nourrie de drames, poursuit-il. Il suffit de voir le nombre de Diarra et de Coulibaly tombés pour la France à Verdun. Mais grâce à François Hollande, vous êtes devenus de l’or. Je suis parti sans ma femme, de peur qu’elle ne se fasse prendre en otage. Je l’ai beaucoup regretté. Elle est Française, elle aurait été dignement fêtée. Je garde notamment en tête cette image de jeunes garçons paradant en mobylette, avec d’un côté du guidon le drapeau malien, et de l’autre le drapeau français. »

De retour à Dijon, Modibo se tient évidemment régulièrement au courant de la situation dans son pays. Il a déjà prévu de retourner au Mali en fin d’année, et rêve même de développer là-bas un projet en faveur des animaux. Mais d’ici-là, il va de nouveau mettre toute son énergie dans la vie de la Fontaine-d’Ouche. Il intervient en effet régulièrement sur des événements comme par exemple la Parade métisse. Il a même en tête une jolie nouveauté, qui devrait voir le jour le 21 septembre : une journée africaine, pour réunir tous ceux dont le cœur bat chaque jour entre la France et l’Afrique.

le 26/03/2013 à 05:00 par FREDERIC JOLY

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