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Examen de la situation du Mali aux Nations unies : Le Abdoulaye Diop réclame un mandat véritablement robuste pour la MINUSMA
Publié le lundi 19 juin 2017  |  L’Essor
Cérémonie
© aBamako.com par Momo
Cérémonie de restitution de la fin du cinquième round des pourparlers intercalions d` Alger
Bamako, le 02 mars 2015. Hôtel Radisson Blu. Le ministre DIOP a organisé avec Zahabi et ministre KONATE, la cérémonie de restitution de la fin du cinquième round des pourparlers intercalions d` Alger
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Après avoir souligné les acquis du processus de paix dans notre pays, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a, au nom du gouvernement, demandé le renforcement des moyens de la MINUSMA pour faire face à sa mission et souhaité que la question du retour de l’administration et des forces de défense et de sécurité à Kidal soit au cœur du nouveau mandat de la Force onusienne, ainsi que l’effectivité du processus de cantonnement, de DDR et de réforme du secteur de la sécurité

Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, est intervenu lors de l’examen du rapport du secrétaire général des Nations unies sur la situation au Mali. La réunion s’est tenue vendredi dernier au siège de l’ONU à New York. Le ministre Diop a, d’abord, tenu à renouveler les hommages du peuple et du gouvernement à la mémoire de toutes les victimes de la crise malienne, civiles comme militaires, étrangères comme maliennes, tombées au champ d’honneur, avec une pensée particulière pour le contingent guinéen de la MINUSMA, qui a enregistré les dernières victimes de la barbarie en début de semaine dernière. Il a également souhaité prompt rétablissement aux blessés.
Le ministre Diop a, ensuite, souligné les progrès majeurs enregistrés dans le processus de paix au Mali ces derniers temps. A ce propos, il a cité l’opérationnalisation des autorités intérimaires et des collèges transitoires dans les cinq régions du nord, à l’exception de Kidal, où des difficultés d’ordre technique persistent encore. Concernant les patrouilles mixtes, le gouvernement s’emploie aussi à la pleine opérationnalisation du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC). Tout comme, l’Etat assure notamment les moyens logistiques de différentes natures pour les bataillons prévus, une prise en charge sanitaire des éléments de ce programme et même des allocations en cas de décès pour les ayant droits des victimes. Aussi, le gouvernement a saisi l’occasion de la dernière réunion du Comité de suivi de l’Accord, tenue à Bamako, le 5 juin 2017, pour présenter aux partenaires les aspects techniques et logistiques pour l’opérationnalisation du MOC de Kidal dans les plus brefs délais.
S’agissant de la suite réservée aux recommandations des travaux de la Conférence d’entente nationale tenue du 27 mars au 02 avril 2017, Abdoulaye Diop a annoncé que l’avant-projet de la Charte pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale ainsi que l’avant-projet de la cartographie des terroirs du Mali ont été finalisés par la Commission spéciale instituée à cet effet. Il a aussi parlé de l’adoption par l’Assemblée nationale du projet de loi portant révision de la Constitution du 25 février. «Le texte adopté comporte des innovations majeures qui confortent la démocratie malienne et il prend en compte les dispositions pertinentes de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, notamment en ce qui concerne la mise en place d’une deuxième chambre du parlement, le Senat. Ce projet de loi sera soumis à référendum, le 9 juillet 2017. Le gouvernement mettra tout en œuvre pour la tenue de cette consultation référendaire dans les meilleures conditions», a-t-il détaillé.
Parallèlement à ces actions, le gouvernement poursuit la fourniture des services sociaux de base aux populations et les activités de relance de l’économie locale, là où les conditions de sécurité le permettent, a indiqué le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. En ce qui concerne les perspectives pour la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, Abdoulaye Diop a donné l’assurance quant à la poursuite, au-delà du 20 juin 2017, du travail des autorités intérimaires, qui seront notamment impliquées dans l’organisation du référendum, des élections communales et régionales, selon le calendrier fixé par le gouvernement. Il a également assuré que le gouvernement poursuivra également ses efforts dans le cadre du processus de cantonnement et de DDR, la réforme du secteur de la sécurité, l’opérationnalisation effective des patrouilles mixtes, la fourniture des dividendes de la paix aux populations affectées par la crise. «On peut donc affirmer que le processus de paix au Mali est dans une dynamique positive grâce au retour progressif de la confiance entre toutes les parties prenantes maliennes», a-t-il commenté.

DES ACQUIS FRAGILES. Cependant, le ministre Diop dira que ces acquis, encore fragiles, ne doivent pas faire perdre de vue les défis réels et multiples auxquels le processus de paix au Mali est confronté. Au nombre de ces défis, il a cité l’insécurité liée aux activités des groupes terroristes et les questions liées à la mobilisation des ressources nécessaires à la mise en œuvre effective et intégrale de l’Accord. A cet égard, il a réitéré l’appel du gouvernement à tous les partenaires afin qu’ils honorent les engagements pris en faveur du processus de paix et de développement au Mali. Un autre défi, a ajouté Abdoulaye Diop, est la tension actuelle entre les mouvements signataires, pour laquelle le Haut représentant du président de la République pour la mise en œuvre de l’Accord prête ses bons offices avec l’appui du représentant spécial du secrétaire général de l’ONU.
Par ailleurs, le ministre Diop a fait savoir qu’un an après l’adoption de la résolution 2295 (2016) du Conseil de sécurité, qui demande à la MINUSMA d’adopter une posture plus proactive et un mandat robuste, force est de constater que les innovations majeures apportées par cette résolution ne se sont pas traduites dans les faits sur le terrain. «En effet, les forces de la MINUSMA ont gardé une posture statique et défensive, qui a facilité une liberté de mouvement aux groupes terroristes et extrémistes ; ces derniers en ont profité pour mieux s’organiser et pour multiplier les attaques contre les populations, les forces nationales et étrangères», a-t-il expliqué.
Au moment où le Conseil de sécurité s’apprête à renouveler le mandat de la MINUSMA, Abdoulaye Diop notera que le gouvernement souhaite que la mission soit dotée de moyens matériels, financiers et humains adéquats pour renforcer sa capacité opérationnelle, afin de lui permettre de mettre en œuvre pleinement son mandat. «Les conclusions de la conférence de génération de la force de la MINUSMA, tenue les 22 et 23 mai dernier, sous la présidence du secrétaire général, permettent d’espérer que ce défi sera bientôt relevé», a-t-il déclaré, tout en saluant les pays contributeurs de troupes qui ont fait des promesses à cette occasion.
En outre, le ministre Diop a plaidé pour le renforcement de la coopération entre la MINUSMA et les Forces de défense et de sécurité du Mali qui luttent quotidiennement contre le terrorisme sur le terrain, sans moyens logistiques conséquents. De même, le gouvernement souhaite que la question du retour de l’administration et des forces de défense et de sécurité à Kidal soit au cœur du nouveau mandat de la MINUSMA, ainsi que l’effectivité du processus de cantonnement, de DDR et de réforme du secteur de la sécurité.
Par rapport à la situation sécuritaire au Sahel, Abdoulaye Diop a rappelé que les chefs d’Etat des pays membres du G5 Sahel ont décidé, le 6 février 2017, la création d’une Force conjointe pour lutter contre le terrorisme, la criminalité transnationale organisée et le trafic d’êtres humains. Il a exprimé les vives préoccupations du président Ibrahim Boubacar Kéita, président en exercice du G5 Sahel, face aux difficultés rencontrées par le Conseil de sécurité pour l’adoption de la résolution relative au déploiement immédiat de la Force conjointe, dont l’annonce a suscité beaucoup d’espoir au niveau des populations de la région. «L’adoption de cette résolution enverra un signal fort et sans équivoque de la communauté internationale aux groupes terroristes et aux trafiquants de tous ordres et marquera son soutien unanime aux efforts des Etats de la région faisant face à une situation, qui menace la paix et la sécurité internationales», a-t-il soutenu.

Synthèse
Madiba KEITA
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