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Projet de révision constitutionnelle : Des opposants très determinés
Publié le lundi 19 juin 2017  |  L’Essor
Marche
© aBamako.com par A S
Marche des enseignants à Bamako
Les enseignants ont marché à Bamako le 27 Avril 2017.
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Malgré le Ramadan et la chaleur, des milliers de Bamakois ont battu le pavé pour demander le retrait pur et simple du projet. Les organisateurs estiment le nombre de marcheurs à plusieurs centaines de milliers ; tandis que le commissariat de police du 1er arrondissement avance le chiffre de 10.500

Des milliers de personnes étaient samedi dans la rue à Bamako pour demander le retrait de la loi de révision constitutionnelle votée par l’Assemblée nationale, le 2 juin dernier et qui doit être soumise au référendum le 9 juillet prochain. La marche a été organisée par la Plateforme «An tè, a banna ! Touche pas à ma Constitution» qui rassemble 45 partis politiques et plus d’une centaine d’associations, des syndicats, des artistes et des leaders religieux. La manifestation est partie de la Place de la liberté pour aboutir à la Bourse du Travail en passant par la Place OMVS et le monument de l’Indépendance.

C’est aux environs de 10H 00 que les marcheurs se sont mis en mouvement dans une ambiance électrique. La plupart d’entre eux portaient des T-shirts, des casquettes et des foulards de couleur rouge. Ils détenaient également des cartons rouges. En première ligne de la manifestation, l’on pouvait apercevoir certaines figures de l’opposition politique comme Soumaila Cissé, président de l’URD et chef de file de l’opposition, Soumana Sako du CNAS-FASO Hèrè, Modibo Sidibé du parti FARE AN KA Wili, Tiébilé Dramé du PARENA. Il y avait aussi Mme Sy Kadiatou Sow, présidente de la Plateforme «An tè, a banna», le célèbre chroniqueur Youssouf Mohamed Bathily alias Ras Bath et bien d’autres leaders d’opinion.

Sur les banderoles et les affiches que brandissaient certains manifestants, l’on pouvait lire entre autres slogans : «Non au référendum ! Le peuple malien a plutôt besoin de sécurité, de paix et de pain» ; «Danger entre Koulouba et Bagadadji. Tripatouillage constitutionnel en cours». Encadrés par un important dispositif d’agents de sécurité constitué de policiers, de gendarmes et de gardes, les marcheurs s’époumonaient à répéter les mêmes slogans sur tout le parcours de la manifestation.

Du haut de la tribune à la Bourse du travail, Youssouf Mohamed Bathily dit Ras Bath a harangué la foule quand il a commencé à fustiger la loi sur la révision constitutionnelle. Il a tout de même remercié les «autorités» d’avoir créé les conditions de rassemblement du «peuple digne». Ses propos seront appuyés par l’artiste Ismaïla Doucouré dit « Master Soumy », le réligieux Chouala Bayaya Haidara, des députés Mamadou Hawa Gassana et Amadou Thiam. «Il est inconcevable que le peuple malien accepte l’instauration d’une monarchie de droit héréditaire et d’une monarchie supra constitutionnelle», a martelé l’ancien Premier ministre Soumana Sako.

À la fin de la marche, les organisateurs ont remis à la presse une déclaration dans laquelle ils disent non à cette loi de révision constitutionnelle parce que violant l’article 118, alinéa 3 qui stipule qu’aucune révision de la Loi fondamentale ne peut être engagée s’il est porté atteinte à l’intégrité du territoire.
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