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Marche de la Plateforme « An Tè A Bana » : une démonstration de force réussie
Publié le mercredi 21 juin 2017  |  Le Canard Déchaîné
Rentrée
© aBamako.com par Momo
Rentrée politique du PARENA
Bamako, le 20 février 2016 le PARENA a tenu sa rentrée politique 2016 au Palais de la culture
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La marche de la Plateforme An Tè A Bana, présidée par Mme Sy Kadiatou Sow, a eu lieu, samedi dernier, de la place de la Liberté à la Bourse du travail. Nous avons interrogé des participants pour connaitre les raisons de leur opposition à la nouvelle constitution.

Nouhoum Togo, PDES

Cette révision n’est pas bonne, parce qu’elle va diviser le peuple, ça va donner des superpuissances au président de la République. Aujourd’hui, nous pensons que le fédéralisme ne va pas arranger le Mali. Avec la création du Sénat, au parlement, on peut modifier les textes de la constitution, sauf trois aspects, il s’agit de la forme républicaine de la Nation, du mandat du président de la République, dela laïcité de la République, mais tous les autres aspects peuvent être modifiés. Nous craignons ce qui se passe, avec la pression de la communauté internationale, car le président de la République ne peut pas dire non aux partenaires. Le renforcement du pouvoir du président de la République, aussi, nous inquiète. Aujourd’hui, nous pensons qu’il a trop de pouvoirs, si on lui donne encore des pouvoirs, il devient un roi. Nous donnons l’exemple des Etats unis où le pouvoir est divisé et chacun joue son rôle, mais si un président cumule l’ensemble des fonctions, il n’y aura pas de séparation des pouvoirs. Dans cette constitution, on dit aussi que le président de la République peut rester à son poste, s’il n’y a pas d’élection, jusqu’à l’élection de son remplaçant, compte tenu de la situation, cela veut dire que le président peut faire dix ou vingt ans au pouvoir, s’il ne veut pas organiser des élections. Nous pensons que voter cette constitution proposée par l’Assemblée nationale n’arrange pas le Mali et en tant qu’acteurs du 26 mars, c’est pour nous, un devoir d’interpeller le président de la République, en lui disant qu’en le faisant, il met notre combat en retard. Vous avez remarqué que, dans les mêmes conditions, même les références constitutionnelles sur le 26 mars ont été enlevées. Nous sommes gênés, meurtris, nous ne nous retrouvons pas dans cette constitution, c’est pourquoi, nous sommes sortis aujourd’hui pour marcher.

Amadou Ombotimbé, citoyen

Amadou-Ombotimbé---Copie

Je pense que la révision constitutionnelle, en l’état, n’est pas opportune, parce que le peuple du Mali souffre, dans sa chair et dans son âme, par rapport à une situation que le monde entier connait, il s’agit de l’occupation du territoire national par des forces étrangères et des forces maliennes et assimilées. La constitution de 1992 stipule qu’aucune révision constitutionnelle n’est possible s’il y a atteinte à l’intégrité du territoire national ou qu’une partie du territoire est sous occupation. A partir de ce seul élément, je dirai que nous sommes dans une situation où le tiers du territoire malien n’est pas accessible aux citoyens maliens et de là, je dirai que Kidal ne nous appartient pas. On a perdu Kidal depuis 2014, le centre du pays est occupé par les jihadistes, les écoles sont en train d’être brûlées, les populations sont en train de fuir pour des destinations qu’on ne sait pas, pour se réfugier dans des pays voisins, par ce qu’il y a l’insécurité. Ce qui est déplorable dans tout ça, c’est qu’on qualifie cette insécurité de résiduelle, au moment où, en l’espace de six mois, nous avons perdu plus de sept cent de nos concitoyens, militaires et civils confondus. C’est quand même déplorable de la part des autorités, de prendre l’initiative de réviser cette constitution pour la tailler à leur mesure, à leur convenance, pour satisfaire leurs propres besoins. Je dirai que c’est trop demander au peuple malien. Il est opportun maintenant que le peuple se lève comme on l’a fait en 1991 pour dire non à cette nouvelle monarchie, car, on veut nous ramener dans un pays où doit régner la monarchie, où le Chef de l’Etat peut remanier à volonté la constitution, parce qu’il a mis en place un dispositif qui fait qu’il ne passera plus par la consultation populaire. Ce qui est vraiment dommage. Le tiers du Sénat est désigné par le président de la République, le président de la Cour constitutionnelle est nommé par le président de la République, le président de l’Assemblée nationale, entre guillemets, est nommé par le président de la République, parce que l’Assemblée n’est qu’une caisse de résonance. On attend, après la victoire du président de la République, pour mettre en place une assemblée nationale, qui va être achetée par le président de la République. Je suis vraiment désolé. Cette révision constitutionnelle n’arrange pas le peuple malien, c’est pourquoi, nous disons non et nous allons continuer à dénoncer cette révision constitutionnelle.

Mme Traoré Lalia Bâ, présidente de la Commission d’organisation de la plateforme An Tè A Bana

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Je pense que cette révision n’est pas bonne pour le Mali. C’était IBK lui-même qui avait refusé cette révision, en tant que Premier ministre et il avait dit qu’Alpha voulait un autre mandat. On n’a pas oublié ça. Donc, ATT aussi, avait essayé, à la fin de son mandat, on nous a fait croire qu’il voulait se présenter à un troisième mandat, donc, pourquoi, nous n’allons pas croire qu’IBK ne veut pas se présenter à un troisième mandat, puisque c’est lui qui est à l’initiative de cette idée, qui est dans la tête des Maliens ?

Dickel Diakité, citoyenne

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Rien n’est clair depuis l’arrivée d’IBK, notamment, l’Accord pour la paix, parce que je trouve que ce n’est pas le plus important, pour que les gens du Nord, y compris, les populations maliennes, puissent vivre en paix. C’est ce qu’on attendait de lui en fait, mais pas changer la constitution. Donc, je ne comprends pas qu’à l’approche de l’élection présidentielle, il soulève ce problème, puisqu’il y a des choses prioritaires. Le Mali a besoin de paix, de stabilité, mais pas de changer la constitution.

Chérif Chouala Bayaya Haidara, guide religieux

Chouala-Bayaya-Haidara---Co

Nous sommes venus montrer notre patriotisme. Les pauvres et le président sont les mêmes. Les uns ne sont pas mieux que les autres. Tout le monde connait les problèmes du Mali. Personne ne doit délaisser la crise du Nord pour s’occuper d’autre chose, s’il aime vraiment le Mali. Je ne peux pas comprendre que le pouvoir veuille changer la constitution du Mali, en sa faveur et non au profit des populations. C’est pourquoi, nous sommes sortis aujourd’hui, pour marcher.

Me Hamidou Diabaté, ancien ministre de la Justice

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Cette grande mobilisation me donne un sentiment de satisfaction, ça veut dire que je suis sur le même diapason que le peuple malien. Nous avons lancé l’appel pour dire non à cette révision constitutionnelle. Le peuple, en descendant dans la rue, vient d’exprimer, de façon éloquente, son refus de cette révision constitutionnelle. Les mots d’ordre qui sont dits ici, sont ce que le peuple ressent au plus profond de lui-même, dans sa diversité, dans toutes ses couches sociales. Il y a des commerçants, des ouvriers, des paysans, des intellectuels, des artisans, tout le monde se retrouve ici. C’est le peuple mobilisé qui exprime sa volonté de s’opposer à une révision constitutionnelle qui n’est pas conforme à ses intérêts.

Ousmane Sy, ancien ministre de l’Administration territoriale

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La mobilisation est bonne, c’est un signal. Il est bon que le président de la République qui a l’initiative, comprenne qu’il y a une grande opinion qui n’est pas d’accord avec cette façon de faire, cette façon de réformer la constitution dans la précipitation, sans prendre le temps de la concertation. Cette marche n’est que l’annonce de ce qui pourrait arriver s’il continue.

Soumaila Cissé, chef de file de l’opposition

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Avec le Sénat, le parlement, on pourrait modifier indéfiniment la constitution. Je crois que c’est des dérives graves pour lesquelles, il faut anticiper dès aujourd’hui.

Mamadou Bâ, économiste

Mamadou-Bâ---Copie

Il y a déjà l’Assemblée nationale, on n’a pas besoin de Sénat. Le Sénat sera quelque chose de budgétivore. On a besoin de travail, d’emploi, on a besoin de tout dans ce pays là. On n’a pas besoin de changer d’institutions, mais plutôt de les appliquer, car on a des institutions très fortes.

Diarradia Bagayoko, gardien

Diarradia-bagayoko---Copie

La constitution ne doit pas être remplacée. Elle favorise certaines personnes au détriment d’autres gens. C’est pourquoi je suis contre la révision constitutionnelle.

Souleymane Ballo, peintre

Souleymane-Ballo

On n’a pas besoin de cette révision, en ce moment, parce que le pays est en crise. On n’a pas besoin de Sénat.

Mme Sy Kadiatou Sow, présidente de la plateforme An Tè A Bana

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La mobilisation est historique…nous ne reculerons pas jusqu’à ce que la constitution soit retirée.

Salikou Sanogo, ancien ministre de l’Education

salikou-sanogo

Nous sommes là aujourd’hui pour manifester notre désaccord avec la constitution.

Propos recueillis par Baba Dembélé









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