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La Nouvelle Patrie N° 231 du

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Le MNLA et les ennemis des touaregs
Publié le vendredi 29 mars 2013  |  La Nouvelle Patrie


© Getty Images par DR
Crise Malienne : Moussa Ag Assarid (droite), le porte-parole malien du Mouvement national pour la Libération d`Azawad (MNLA) et Irij Maouche (guauche), le membre de l`association Tamazgha


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C’est désormais un fait, la mayonnaise du mensonge entretenu par la brochette de fripouilles du MNLA a beaucoup plus pris qu’on ne s’y attendait.
En tout cas, c’est le cas dans nombre de pays d’Europe, voire d’Amériques où députés, intellectuels, anciens ministres et que sais-je encore, esclaves pour la plupart des manipulations de Moussa Ag Assarid, sont en train d’épuiser leur capacité d’imagination, de communication dans la défense d’un groupe de gangsters qui a mis à feu et à sang un pays dont ils ne se reconnaissent plus.
Et c’est comme cela qu’il faut comprendre « la manifestation en soutien aux peuples de l’Azawad » tenue en France le 16 février dernier, à laquelle ont pris part des députés européens comme François Alfonsi, Jean Jacop Bicep… tous tenus en laisse par Moussa Ag Assarid, lequel est poursuivi, avec d’autres gangsters du MNLA, par un mandat d’arrêt lancé par les autorités de Bamako.
D’abord, ce qu’il faut dire, c’est que la tenue en France d’une manifestation en soutien au MNLA et non aux peuples de l’Azawad (cette appellation n’existe pas) n’a surpris personne, tant il est évident qu’au Mali comme partout ou presque, l’on s’est fait à cette idée d’après laquelle ce pays est en passe de devenir le mauvais lieu de l’Europe, où les mensonges les plus débiles coudoient les idées et les valeurs d’une noblesse incomparable telles que l’égalité, la fraternité, la laïcité…
C’est un sentiment qu’il n’est pas banal de partager, mais le fait est que la présence du Mouvement National de Libération de l’Azawad, à Kidal, n’est au vrai qu’une remise en cause du processus de reconquête des régions du Nord du Mali, dont la visée est de vider le pays des groupes armés. La question qui se pose alors est la suivante : Le MNLA est oui ou non un groupe armé ? On sait que, comme François Alfonsi, ils sont nombreux à considérer la présence du MNLA comme une participation à l’action militaire et donc, à penser que le mouvement a droit de cité même dans le processus politique qui doit conduire à une réconciliation nationale. La vérité, à laquelle restent sourds tous ces intellectuels, anciens ministres et députés européens, c’est que la brochette de fripouilles du MNLA n’est pas représentative des populations du Nord du pays, à plus forte raison des touaregs. Les Peulhs, les Songhoïs, les touaregs… qui ignorent fichtrement où se trouvent l’Azawad, n’ont rien à voir avec le MNLA. Et, encore une fois, les rares Songhoïs, peulhs… qui se sont retrouvés dans le MNLA, ne sont que des salopards habitués à faire parler les armes dans un Etat qu’ils savaient proche de l’effondrement et dont ils ont précipité l’effondrement.
Pour répondre à ceux et celles qui appellent à un dialogue avec le MNLA, il faut se borner à rappeler ce que disait il y a peu de temps le premier ministre Diango Cissoko sur les antennes de RFI : « ….Il n’y pas de cohérence dans ce que disent les dirigeants du MNLA. Tantôt ils disent ’nous avons des revendications territoriales’, tantôt ils disent ‘nous sommes des maliens’. Et dès lors qu’ils acceptent l’intégrité territoriale du Mali, il n’y a plus de MNLA, puisque parmi les huit régions du Mali, il n’y a pas d’Azawad » On ne peut dire mieux. Aujourd’hui, il n’est pas simple de dire sa colère et son indignation vis-à-vis du MNLA. C’est une question qui ressemble à un terrain miné, et sur laquelle il faut se prononcer comme marcher sur des œufs, au risque de se faire incendier par tous ceux qui associent le mouvement aux touaregs. Pour ma part, le MNLA n’a fait qu’abuser des touaregs – dont il a souillé l’image- pour afficher ses ambitions racistes et séparatistes. Il aurait dû se poser des questions essentielles qui sont au goût du moment : une autonomie pour quoi faire ? Pour se dissocier d’un pays qui craque partout, où les systèmes éducatif, culturel et sportif volent en éclats, les familles ne sont pas loin de se casser ? A l vérité, le MNLA a fait du mal à tous les touaregs, dont l’immense majorité ne s’est jamais sentie concernée par son combat de démagogie identitaire et de surenchères.
Lamentable MNLA qui a signé un pacte avec les démons du terrorisme et du Jihadisme avant de rompre après avoir pris conscience qu’il risque d’y perdre son âme. Lamentable Moussa Ag Assarid qui, aujourd’hui, est en train de divaguer à la place des Bahanga et Hassan Fagaga qui se sont saoulés par le passé. Lamentable gouvernement malien qui, jusqu’ici, n’est pas parvenu à fournir des explications conséquentes à la présence du MNLA à Kidal et à l’absence de l’armée malienne dans la même partie du pays. Bien entendu, le discours du MNLA porte des dangers. C’est un discours qui trompe l’opinion publique internationale en arguant que l’Eta malien est coupable d’avoir maintenu le Nord du pays, surtout Kidal, dans le sous-développement. Mais on peut aussi se demander pourquoi les autres populations du Nord du Mali- je veux dire les Songhoïs, les Peulhs, les dogons…- ne se sont jamais soulevés et n’ont jamais fait acte de solidarité avec les différentes rebellions touaregs. Pourtant, les raisons pour elles aussi de prendre le chemin du marigot de ce banditisme à grande échelle ne manquaient pas, d’autant qu’elles avaient de plus en plus le sentiment que, peu après l’Accord d’Alger (2006), être touareg ou ne serait-ce qu’avoir un ami touareg garantissait le piston dans le recrutement dans la fonction publique, dans l’armée, voire l’attribution des bourses d’études… Une réalité qui démontre à suffisance que « les démocrates maliens » ne tenaient plus le gouvernail de l’Etat, en ce sens qu’ils faisaient face à un mur qui les empêchaient de faire respecter même l’Etat de droit dans une partie du pays. Comme pour dire que – j’ai fait le même constat dans divers articles- la rébellion label MNLA n’est aussi que le symbole d’une vacuité politique et d’une faiblesse de l’Etat malien.
Boubacar Sangaré

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