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Les soldats français au Mali : « Ces jihadistes sont là pour mourir »
Publié le samedi 30 mars 2013  |  Le Parisien


© aBamako.com par DR
Opération Serval: mission de l`armée française au Mali
11 janvier 2013 : adresse du colonel Paul Geze, chef de corps du 21ème RIMa à ses marsouins avant leur déploiement.


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Nos reporters ont pu suivre les militaires français au Mali, qui témoignent, comme Pavel, légionnaire du 2e REP, du jusqu’au-boutisme des terroristes. Parlez-leur des combats et leurs regards se troublent. Pendant douze jours d’une bataille féroce, des légionnaires du 2e REP (régiment étranger de parachutistes) sont montés au front dans le rugueux massif montagneux de l’Adrar des Ifoghas, dans le nord du Mali, pour débusquer les islamistes d’Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique).

Dans le paysage lunaire de la vallée de l’Amettetaï, sous un soleil de plomb, les soldats ont mené des combats très âpres. Parfois à moins de 3 m de leurs ennemis, presque du corps-à-corps. « Nous n’avions pas vu cela depuis l’Algérie, raconte le général Bernard Barrera, le commandant tactique de l’opération Serval. En face, les ennemis acceptaient le contact et montaient au combat. »


En Afghanistan, c’était très différent, compare le capitaine Clément. Les talibans lâchaient souvent leurs armes pour se fondre dans la population et réapparaître sous l’apparence d’un berger du coin. Là, on s’est battus contre de véritables guerriers, capables d’élaborer une stratégie et de monter des embuscades. Ils ne se défilaient pas, bien au contraire. »

« Ils avaient sur eux de la nourriture et aussi de quoi se donner la mort»
Une détermination qui a parfois secoué les Français. « Ils étaient armés jusqu’aux dents et, sur leurs treillis, beaucoup d’entre eux portaient des ceintures explosives. Je n’avais jamais vu un tel jusqu’au-boutisme », témoigne Karim, 38 ans, dont vingt de légion. Et il raconte, la voix blanche, l’histoire de ce jihadiste blessé qui a préféré se faire sauter à proximité de soldats de l’armée tchadienne « pour tuer, jusqu’au dernier instant ».

Pavel, un légionnaire venu de Roumanie, soupire : « Ces jihadistes tuent sans reculer. Ils sont là pour mourir. » Ils portent, accrochée à la taille, une housse bourrée d’explosifs granuleux mélangés à de petites billes métalliques. Le tout relié à une pile et un interrupteur de lampe de chevet avec l’espoir de tout détruire jusqu’à 15 m autour d’eux.

« Environ un combattant sur deux portait ce type de ceinture », ajoute le généralBarrera. « Ils avaient sur eux de la nourriture, et aussi de quoi se donner la mort, avec un Coran pour leurs derniers instants. C’était très impressionnant », confie un autre soldat. « Cela explique pourquoi nous n’avons fait que quatre ou cinq prisonniers, sans compter les enfants », analyse le général Barrera.

Les rois du camouflage et de la débrouille

Profil de ces hommes du GAD (Groupe armé jihadiste)? « Tous venus d’horizons de l’Internationale jihadiste, répond le capitaine Clément. Entre 18 et 30 ans, quelquefois plus âgés pour les chefs, arabes la plupart du temps. » Près des dizaines de corps qu’ils ont retrouvés, ou dans les caches mises au jour dans des grottes, figurent des passeports de tous les pays : Algérie, Nigeria, Mauritanie, Maroc, Tunisie, Libye…

« Quelle que soit leur origine, les jihadistes des GAD connaissaient très bien le terrain, ils étaient sans doute là depuis longtemps, raconte Karim. C’étaient les rois du camouflage et de la débrouille. Ils vivaient comme des animaux, mais s’accommodaient de ces conditions très dures. Contrairement à nous, ils ne portaient rien comme équipement, ils étaient très mobiles. » En filigrane transparaît une forme d’hommage rendu à ces jihadistes qu’ils ont défaits et inhumés dans les Ifoghas, « car on respecte l’ennemi ».

Ava Djamshidi

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