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Le Républicain N° 4586 du 27/3/2013

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Reformes politiques : Les propositions de Tiébilé Dramé, président du Parena
Publié le mardi 2 avril 2013  |  Le Républicain


© Autre presse par DR
Le Président du PARENA, Tiébilé Dramé, en conférence au CICB


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Le Président du Parti pour la Renaissance Nationale (Parena), Tiébilé Dramé, était le mois dernier face au personnel du Bureau régional de la Banque Mondiale au Mali. Dans son discours, il a lancé les jalons de la future réforme politique que notre pays devrait entreprendre pour ne plus retomber dans ses travers. Parmi ses propositions, et pas des moindres, la rédaction d’une nouvelle constitution, la refondation des forces de défenses et de sécurité, le passage du régime présidentiel au régime parlementaire.

Selon Tiébilé Dramé, au vu du tremblement de terre que nous avons connu en 2012 (rébellion, effondrement de l’armée, coup d’Etat, effondrement de l’État, occupation des 3/4 du territoire national), le prochain président de la République, quel qu’il soit, doit être un Président de Transition qui doit inaugurer un quinquennat de réformes. Fort de la légitimité conférée par le suffrage populaire, le futur président organisera des États Généraux de la Nation au cours desquels les forces vives du pays débattront des causes profondes de l’effondrement du Mali : pourquoi sommes-nous tombés ainsi ? Où étaient l’Assemblée Nationale et les autres Institutions ? Qu’ont-elles fait pour éviter qu’on en arrive là? Où étaient les partis politiques et la société civile ? Les institutions, les partis politiques, la société civile ont-ils joué leur rôle quand AQMI s’installait au Teghar-ghar, dans le Timetrine, se promenait sur les rives du Faguibine ou bivouaquait dans la forêt du Wagadu ? Qui a dit quoi quand le narco-trafic prenait l’Etat en otage ? Qui a demandé des explications au Président et au Gouvernement quand, un matin de novembre 2009, un Boeing calciné à été découvert dans le désert à Tarkint ? Qu’avons-nous fait quand la morale publique était en danger et que la corruption se répandait ? Pourquoi les partenaires ont-ils continué à encenser notre processus démocratique alors que nous nous trouvions au bord du précipice ? Autant d’interrogations auxquelles le peuple entier devra apporter des réponses appropriées. Pour Tiébilé Dramé, la réponse à toutes ces questions posera les fondations du renouveau démocratique. Egalement, le prochain Président devra re-fonder une nouvelle armée nationale, professionnelle, républicaine, bien formée, bien équipée et dont les membres observeront scrupuleusement le principe républicain de soumission du militaire au pouvoir politique civil. Il devra professionnaliser la Police, la Gendarmerie et les Services et les adapter aux exigences des temps modernes. Il devra s’atteler, aussi, à mettre en place une nouvelle Constituante pour re-fonder la République malienne en rédigeant la Constitution de la 4ème République, plus démocratique, plus solidaire, plus sociale et plus juste. En tirant les leçons des dysfonctionnements des institutions, des dérives autocratiques constatées depuis l’avènement de la démocratie et en particulier la personnalisation du pouvoir qui a causé tant de ravages, le projet de Constitution de la IVème République veillera à réduire le nombre d’institutions, à les rationaliser, à les renforcer. Une IVè République rationnelle et moderne verra la suppression de l’élection présidentielle, l’élection du président de la République par un parlement monocaméral, la suppression de la fonction de Premier ministre, l’élection de l’Assemblée Nationale sur la base du scrutin proportionnel avec listes régionales et l’élection des gouverneurs de régions.

Toujours selon le Président du Parena, le futur président de la République engagera la reforme de l’Administration, afin de la moderniser et de la motiver en réhabilitant et en revalorisant le mérite. La réforme, la modernisation de la justice et le renforcement de son indépendance afin qu’elle protège les droits du citoyen et lutte efficacement contre la corruption et le narco-trafic seront des tâches prioritaires. Le futur Président devra également entreprendre l’audit des principaux projets/chantiers/services engagés aussi bien pendant la Transition que durant les deux derniers quinquennats. Les cessions de terres agricoles, notamment à l’Office du Niger, les permis de recherche et les titres miniers feront l’objet d’audit et, le cas échéant, de révision. Autre aspect non moins important abordé par le président du bélier blanc, les échéances électorales de 2013 prévues pour le mois de juillet prochain. Sur ce point, le Parena souligne quelques préoccupations. A en croire son président, Tiébilé Dramé, à moins de quatre mois de la date annoncée du 1er tour de la présidentielle, il existe plus d’inconnues que de certitudes sur la tenue du scrutin. C’est pourquoi, Il est urgent, à ses yeux, d’instaurer un dialogue avec la classe politique sur le fichier qui peut être raisonnablement utilisé pour les prochaines élections, sur le vote des réfugiés, celui des déplacés internes, sur le ré-déploiement ou le non redéploiement de l’Administration dans les régions libérées. Au regard de ces préoccupations, Tiébilé Dramé invite l’ONU à soutenir l’organisation du scrutin présidentiel. «La résolution du Conseil de Sécurité qui permettra la mise en place de la future mission de stabilisation au Mali devra également prévoir le soutien au processus politique y compris l’organisation de l’élection présidentielle », a-t-il souhaité. Avant de conclure que les partenaires du Mali en général, la Banque Mondiale en particulier, devraient soutenir un ambitieux programme de reconstruction pour appuyer le processus de paix et les réformes institutionnelles et politiques envisagées. Les projets susceptibles de promouvoir l’état de droit et la bonne gouvernance ainsi que ceux favorisant l’intégration nationale devraient recevoir une attention particulière (routes Niono-Tombouctou, Gao-Kidal-frontière Algérie, Ansongo-Ménaka-Andéranboukane-frontière Niger, aérodrome de Kidal, aéroports régionaux, lycées et écoles supérieures dans les grands centres urbains au Nord, au Sahel occidental, au centre et au Sud du pays).

Abdoulaye Ouattara

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