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Mali : 150 femmes affamées découvertes dans les grottes de Kidal
Publié le mercredi 3 avril 2013  |  Lyoncapitale




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150 femmes auraient été découvertes, dans les contreforts proches de Kidal, au Nord Mali, très faibles et en état de malnutrition avancée. Mais l’armée française ne confirme ni n’infirme cette information.
Selon une source militaire, début mars, 150 femmes ont été retrouvées dans des grottes situées dans l’Adrar des Ifoghas à 18 km au nord de Kidal, à proximité de la frontière algérienne. Le 7 mars, la direction du renseignement militaire était prévenue de cette découverte par une source qualifiée de "très fiable" . Ces femmes, qui n’étaient pas accompagnées d’enfants, auraient été contraintes de reculer dans ces massifs face à l’avancée de la coalition franco-malienne. "Epouses" des Djihadistes ? Esclaves sexuelles ? Elles ont, semble-t-il, été abandonnées et livrées à elles-mêmes alors que les islamistes étaient chassés vers le nord.
Si la source militaire ne donne pas de précisions sur les conditions de cette opération, celle-ci aurait été faite par les forces de l’armée tchadienne, qui, depuis le 26 janvier, appuient la progression des troupes françaises dans cette partie nord-est du Mali où sont retranchés certains groupes djihadistes.
Le Drian interpellé
Cette découverte aurait donc eu lieu au moment de l’avancée de l’armée française sur Kidal, début mars. L’opération Serval qui a été déclenchée le 11 janvier par la France avait un objectif clairement avoué : chasser les islamistes de la moitié nord du Mali. L’offensive a été rondement menée : les islamistes ont été boutés hors de Tombouctou, puis de Gao et de Kidal un peu plus au nord, et enfin de Tessalit. Entre 500 et 600 djihadistes ont ainsi été tués jusqu’à présent.
Le député UMP du Rhône, Christophe Guilloteau, membre de la commission de la défense et des forces armées à l’Assemblée, doit questionner ce mercredi 3 avril, directement le ministre de la Défense à ce propos. "Il faut plus communiquer", dénonce-t-il, arguant que cette information commence à circuler dans les milieux parisiens. Pour le moment, l’armée française ne fait aucun commentaire, ne confirmant pas cette découverte. Mais elle ne l’infirme pas non plus.
Une enquête diligentée par ONU Femmes
La situation de ces 150 femmes fait écho aux différentes informations livrées par les associations humanitaires sur place et par ONU Femmes. Deux enquêtes ont ainsi été diligentées, dans les régions de Gao et de Ménaka portant sur le cas précis de 51 viols d’une part et de 70 viols d’autre part, depuis 2012. Selon un document officiel d’ONU Femmes, la quasi-totalité des agresseurs avait la peau blanche et parlait un dialecte local ou touareg. Pour le moment, une seule femme serait prête à déposer plainte, les autres étant totalement traumatisées et terrorisées. Autre cas, à Tombouctou, l’AFARD, l’Association des femmes africaines pour la Recherche et le Développement rapporte l’existence d’"une maison de sévices qui servait de lieu d’où les femmes étaient déportées puis violées toute la nuit par les islamistes".
La ministre malienne de la Famille dénonce les violences des terroristes
Par ailleurs, le 6 mars dernier la ministre de la Famille du Mali, Ichata Sahi Alwata, s’est adressée à la commission de la condition de la femme à l’ONU pour dénoncer toutes les exactions commises en temps de guerre. "Au Mali, rapporte-t-elle dans son discours officiel, des groupes armés rebelles, terroristes et narco jihadistes sèment depuis bientôt une année, la peur et la désolation (…) en se livrant à des violations graves des droits humains, y compris des viols collectifs et individuels, des mariages forcés, des lapidations à mort, des châtiments corporels, des amputations de membres, le port forcé du tchador..." La ministre ajoute également que des populations ont été déplacées massivement à l’intérieur du pays. La situation des femmes dans le nord du Mali reste ainsi très préoccupante.
Par Christelle Monteagudo

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