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L’express de Bamako N° 57 du

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Mohamed Dibassi, secrétaire politique du Pdes : – «Le PDES ne peut et ne doit pas être exclu du débat national…»
Publié le mercredi 3 avril 2013  |  L’express de Bamako




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- «Avec 150 partis politiques, nous devons aller aux regroupements, sinon personne ne nous prendra au sérieux…»

Après plusieurs tentatives échouées, le secrétaire politique du Parti pour le développement économique et de la solidarité (PDES) a enfin accepté de nous rencontrer pour parler du PDES. Dans cet entretien exclusif, M. Mohamed Dibassi, Inspecteur des Impôts de classe exceptionnelle, Chevalier de l’Ordre National du Mali et non moins secrétaire politique de la troisième force politique de notre pays nous a parlé sans détour et de façon plus que directe. De la situation actuelle du pays, en passant par le retour du président du parti Ahmed Diane Séméga, en exil à Dakar depuis les évènements du 22 mars 2012 et la candidature du PDES aux prochaines élections présidentielles de 2013, M. Dibassi nous a ouvert son cœur en toute sincérité. L’interview !

L’Express de Bamako : Bonjour M. Dibassi, quelle analyse faites vous aujourd’hui de la situation que traverse notre pays ?

M. Mohamed Dibassi: Bonjour, comme vous le savez, notre pays a traversé l’un des moments les plus difficiles de son histoire. Une crise politique, institutionnelle avec à la clé un coup d’Etat qui a précipité l’effondrement de notre armée, la partition de notre pays et l’occupation des 2/3 du territoire national.

Le coup d’état également a précipité l’arrêt du processus démocratique dans notre pays. Mais depuis, beaucoup d’eau ont coulé sous le pont, comme on dit généralement, avec l’accord cadre d’abord qui a permis le retour à l’ordre constitutionnel en mettant en place un gouvernement et des organes de transitions. Et depuis, avec l’intervention Française aux cotés de nos forces armées, les forces armées du Tchad et les forces armées des pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), ceci a permis de porter un coup d’arrêt à l’avancée des islamistes vers le Sud après la prise de Konna et de reconquérir les parties du territoire national jusque là sous occupation des bandits armés. C’est pour dire que la situation a beaucoup changé.

Aujourd’hui, selon nos autorités, nous sommes en phase de sécurisation des territoires libérés ce qui passe par le retour de l’administration, des forces de sécurité et des déplacés. Voilà un peu ce qu’on peut dire de la situation actuelle de la crise que traverse notre pays.

L’Express de Bamako : Il y a quelques heures le président de la République par intérim procédait à la nomination du président de la Commission Dialogue et Réconciliation, pensez-vous que cet organe aura un impact réel sur la procédure de sortie de crise et le retour définitif de la paix ?

M. Mohamed Dibassi : L’intervention militaire a son rôle à jouer. Elle est importante et essentielle dans la reconquête, mais elle ne pourra pas consacrer la solution définitive. Il faut que cette intervention militaire soit accompagnée par un organe politique et qu’à sa fin, qu’elle puisse être rallongée par un processus politique et ce processus politique passera forcement par le dialogue et la réconciliation de tous les fils de ce pays. Pour que la paix revienne et qu’elle soit durable, il faut que les maliens se réconcilient avec eux-mêmes.

Comme vous le savez très bien, le tissu social a été forcement déchiré aussi bien que le tissu économique. Tout le corps social à quelque niveau que cela soit a été touché par cette crise. Et même l’armée qui est généralement au dessus de ces histoires a été fortement touchée par cette crise. L’affaire des bérets illustre à merveille cette triste réalité. Tout ceci pour montrer qu’il faut obligatoirement un dialogue inter-malien, un dialogue inclusif ou tous les maliens vont se retrouver et se parler afin de faire un bilan de tout ce qui est arrivé pour un retour définitif de la paix, la sécurité et la stabilité de notre pays.

L’Express de Bamako : Je rappelle que vous êtes le secrétaire politique du Parti pour le développement économique et de la Solidarité (PDES), alors M. Dibassi, comment se porte aujourd’hui le PDES ?

M. Mohamed Dibassi : Je voudrais avant de répondre à cette question, rendre un vibrant hommage à M. Ousmane Bah et l’ensemble des membres du bureau pour le travail colossal réalisé pendant cette période difficile. Le Pdes est un parti qui se porte très bien. Il se porte très bien parce qu’il est fort de ses milliers de conseillers qui font du PDES le deuxième parti au Mali en terme de conseillers. Il se porte bien de sa quinzaine de députés qui lui a valu la troisième force politique de notre pays. Il se porte très bien, parce que ses milliers de militantes et de militants sont restés soudés dans le parti et derrière le parti et derrière la direction du parti. Comme je le disais, à la différence de beaucoup de partis, la force de notre parti est surtout sa base. C’est pourquoi on peut sans risque de se tromper dire que le parti PDES est un mouvement populaire.

Aujourd’hui, le parti est implanté à travers tout le pays. Et les militants sont restés soudés et mobilisés derrière le parti. La faiblesse du Parti PDES vient surtout de sa direction, car avec un bureau de deux cent (200) personnes, le travail n’est pas facile. Nous sommes entrain de travailler pour trouver une solution à ce problème. Nous déplorons certes, le départ de certains camarades, mais nous restons unis, soudés et solidaires, parce que nous avons une identité, une conviction et une vision claire.

L’Express de Bamako : Vous venez de dire que le PDES représente aujourd’hui la troisième force politique dans notre pays, alors comment expliquez-vous l’absence du PDES dans les différents gouvernements de transition, notamment celui du Premier ministre Diango Cissoko?

M. Mohamed Dibassi: Le PDES a salué la mise en place des différents gouvernements. Il leur a assuré de son soutien indéfectible et inconditionnel. Le PDES ne peut pas et ne doit pas être exclu du débat national, car il incarne l’opinion d’une frange importante du Mali d’aujourd’hui qui s’y retrouve. C’est à cause tous ces points que nous disons que le PDES ne peut et ne doit pas être exclu du débat national au Mali aujourd’hui. Et la direction nationale du Parti a demandé de rester vigilant, mais de continuer à soutenir le gouvernement d’union nationale pour l’atteinte des objectifs de transition, notamment l’organisation d’élections libres, crédibles et transparentes.

L’Express de Bamako : Le président du Parti, M. Ahmed Diane Séméga, se trouvant en exil pour des raisons politiques et de sécurité, faut-il s’attendre à un nouveau président avant les élections de juillet 2013 ?

M. Mohamed Dibassi: Vous savez, un parti est une structure organisée. Si le président n’est pas là, il y’a des structures pour faire le travail. Notre parti à l’intention de participer à toutes les consultations électorales. Pour ce qui est du président, il n’était pas le seul d’ailleurs.

A un moment, il a été obligé, comme Soumaila Cissé et bien d’autres, de s’exiler pour sa sécurité. Et aujourd’hui avec le retour au calme et la stabilité, nous avons vu le retour de Soumaila Cissé et beaucoup d’autres leaders politiques, alors rien n’empêche le président du PDES, M. Ahmed Diane Séméga de revenir dans son pays. Et dans un bref délai, le président du PDES, M. Ahmed Diane Séméga fera son retour à Bamako.

L’Express de Bamako : Nous avons lu récemment la création du nouveau parti du Dr. Hamed Sow, l’un des fondateurs du Parti PDES, quel commentaire vous en faites et quelle est la situation de certains autres cadres comme M. Jeamille Bittar ?

M. Mohamed Dibassi : Comme je l’ai dit, nous avons déploré très sincèrement le départ de certains camarades qui ont jugé nécessaire de créer leurs propres partis pour des raisons à eux et que nous ignorons. Nous leur souhaitons beaucoup de chance et bon vent. Aujourd’hui, le Mali compte cent cinquante (150) partis politiques et par rapport à ce chiffre élevé, je me demande s’il est pertinent ou simplement opportun de créer un autre parti politique. Il faut noter que la fragmentation de l’espace politique de notre pays aujourd’hui affecte et affaiblie considérablement la démocratie et ne permet pas de donner une bonne visibilité aux actions des partis politiques.

Je pense très sincèrement que les partis doivent aller aux regroupements comme cela fut le cas les jours après le coup d’état du 22 mars 2012 entre autres, le Front uni pour la démocratie et la République (FDR), la Coordination des organisations patriotiques du Mali (COPAM), Mouvement populaire du 22 Mars (MP22). Je ne pense pas que cent cinquante (150) partis puissent avoir cent cinquante (150) projets de sociétés différents, et cent cinquante (150) opinions différentes. Il faut que les partis qui ont les mêmes plumages se regroupent, car c’est seulement dans l’union qu’on peut gagner quelque chose.

L’Express de Bamako : Pour les élections présidentielles de Juillet 2013, le PDES a-t-il un candidat ou une procédure de candidature pour représenter le Parti ?

M. Mohamed Dibassi : Lors de la réunion du comité directeur du parti du mois de Mars 2013, il a été décidé de mettre en place un certain nombre de commissions de travail pour préparer le parti à participer aux élections à venir. C’est dans ce cadre qu’il a été nécessaire de créer huit (8) commissions de travail composées entre autres d’une commission technique, une commission politique, une commission électorale, une commission état des lieux du parti, une commission des finances. Et toutes ces commissions sont à pied œuvre pour nous produire des rapports qui nous permettront d’avoir une idée de toutes les questions à venir et prendre des décisions nécessaires.

L’Express de Bamako : Si je comprends bien à l’heure actuelle, il n’y a aucun candidat déclaré du PDES pour les élections de juillet 2013 ?

M. Mohamed Dibassi : Le parti va participer à toutes les élections dans notre pays. Et nous avons un candidat. Vous savez, le PDES est un parti libéral, et dans les partis libéraux, c’est le président du parti qui incarne la légitimité et la légalité du parti. C’est dire que normalement dans les partis libéraux, c’est le président qui est le candidat naturel du parti. Mais si le président n’est pas candidat, on peut aller à d’autres candidatures soit à l’interne ou à l’externe du parti. Et dans notre cas, le candidat naturel est le président de notre parti, M. Ahmed Diane Séméga.

L’Express de Bamako : Pensez-vous qu’à l’état actuel des choses, on peut s’attendre à la candidature du président du Parti pour le développement économique et de la solidarité (PDES), M. Ahmed Diane Séméga ?

M. Mohamed Dibassi : Je pense qu’Ahmed Diane Séméga est un fils du pays qui a servit ce pays en donnant le maximum de lui même. Il a beaucoup travaillé pour ce pays là, il a été ministre de l’équipement et il a réalisé beaucoup d’infrastructures routières et sociales, donc rien ne l’empêche d’être candidat aujourd’hui.

On peut et on doit s’attendre à une candidature de Séméga. Peut être, il peut pour des raisons personnelles décliner, mais je lui laisse la latitude et le parti de le designer et après on verra. Et dans très peu de temps, Séméga va revenir au pays comme tous les autres responsables politiques.

L’Express de Bamako : Quel est votre dernier mot pour mettre fin à cet entretien ?

M. Mohamed Dibassi : Mon dernier mot c’est de dire aux Maliens que le Mali est notre bien commun. C’est le seul bien que nous avons. Personne n’a intérêt à ce que ce bien se perde. Et pour préserver ce bien, nous devons avoir un sursaut à tous les niveaux pour vivre ensemble et je demanderai aux autorités et aux décideurs de s’atteler à l’organisation effective des élections dans les meilleures conditions qu’ils ont défini eux-mêmes.

Je demande enfin à toutes nos militantes et à tous nos militants de rester mobilisés et vigilants, car le Parti pour le développement économique et de la solidarité (PDES) est un grand parti et un parti sur lequel il faut compter. Cela sera démontré dans un bref délai, inchallah.

Entretien réalisé par Moussa KONDO

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