Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Sale temps pour la paix au nord du Mali : Les pompiers pyromanes de la communauté internationale au manœuvre
Publié le vendredi 4 aout 2017  |  Infosept
Des
© AFP par STRINGE
Des soldats français de Barkhane et des ex-rebelles de la CMA dans les rues de Kidal, dans le nord du Mali, le 25 octobre 2016.
Comment


Si l’on se réjouissait que depuis la signature entre les Maliens de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation, les groupes armés qui écument le nord du pays ne se sont pas affrontés, ce n’est plus le cas depuis le 27 juillet 2017. En effet, le jeudi, les deux groupes armés, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et le Groupe d’auto-défense Imrad et alliés (GATIA) se sont affrontés aux alentours de Kidal avec de lourds bilans humains de part et d’autres. Et, depuis la tension est montée d’un cran dans les capitales régionales du nord du pays, surtout à Ménaka où le GATIA a été obligé d’abandonner ses positions. Pour certaines sources, la CMA, avec la complicité des forces de la MINUSMA et de Barkhane, serait à l’origine de cette montée de tension.
Les combats se sont produits le jeudi 27 juillet dernier, selon toute vraisemblance, pour le contrôle de la ville de Kidal. Depuis, les déclarations condamnant cette énième violation du cessez-le-feu entre les groupes armés fusent de partout. Des Nations unies à l’Union européenne, en passant par la France et les Etats-Unis, chacun dit condamner «les violations récurrentes du cessez-le-feu au Mali». Certaines puissances sont allées jusqu’à demander des sanctions contre les auteurs de ces violations.
Ainsi, les Etats-Unis, dans une déclaration en date du 1er aout 2017 se disent «grandement préoccupés par les rapports faisant état de massacres de civils en guise de représailles et par la découverte de tombes anonymes dans les zones de conflit. » Ils se félicitent des enquêtes menées par la MINUSMA. Ils avertissent que « si les allégations [s’avèrent] les auteurs doivent être traduits en justice». Idem pour les Nations Unies qui, à travers la MINUSMA, a appelé ouvertement à des sanctions contre les auteurs des violations du cessez-le-feu.
Les responsables du GATIA affirment haut et fort que ce sont les combattants de la CMA, appuyés par des islamistes armés, qui ont attaqué les premiers leurs positions.
MINUSMA et Barkhane indexées
De plus en plus, il se dit un peu partout, que les forces de la MINUSMA et de Barkhane de la France ont pris fait et cause en faveur de la Coordination des mouvements de l’Azawad. En tout cas, ce n’est pas le secrétaire général du GATIA, Fahad Ag Almahmoud qui dira le contraire. Il a dans une récente interview déclaré que «la position que les éléments de la CMA ont attaquée, a été presque entièrement désarmée, quelques jours avant, par Barkhane.
Ils ont saisi les armes lourdes et ils nous ont dit que la CMA n’allait pas nous attaquer. Le jeudi, (27 juillet 2017, ndlr) la CMA a quitté Kidal devant Barkhane et ils sont venus nous attaquer ». Le secrétaire général du GATIA enfonce le clou en annonçant que «c’est Barkhane qui a désarmé l’ennemi d’un autre.
Nos trois éléments qui sont morts jeudi ont été tués par une roquette de mortier alors que nos roquettes ont été prises par Barkhane et ce sont le même type de roquette qui nous a attaqués. Nous avons l’interdiction d’en posséder, mais pour la CMA c’est permis».
Quant à la MINUSMA, elle n’est pas aussi exempte de tout reproche. En effet, la force onusienne, avec un mandat qu’on dit robuste, est toujours la cible d’attaques terroristes et est accusée à tort ou à raison d’être en complicité avec la CMA.
C’est pour toutes ces raisons, et autres, que des voix, comme celle de la Coalition pour le peuple, s’élèvent à Bamako et ailleurs à travers le pays pour «dénoncer le soutien des forces françaises et de la MINUSMA à la CMA. Les membres de cette coalition ont organisé hier jeudi 3 juillet 2017 un sit-in devant l’Ambassade de France pour dire « Non à la partialité de la France à Kidal ».
Quelques dizaines de personnes présentes arboraient des slogans comme «La France, complice des bandits armés au Mali, dégage » ou «CMA=France ». On pouvait aussi lire d’autres banderoles sur lesquels étaient écrits, entre autres, «MINUSMA-Barkhane on en a marre », «Non au silence coupable de la France », « Oui à l’intégrité territoriale du Mali » ou « Non à la division du Mali». Ils scandaient tous «A bas la France et la MINUSMA». Comme pour dire aussi stop aux pompiers pyromanes de la communauté internationale qui sont au manœuvre au Mali, depuis.
Alors, le temps des discours et autres déclarations de condamnation doit faire place à des actions franches en faveur de la paix au nord du Mali.
Dieudonné Tembely
Commentaires