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Le Mnla et Kidal : Paris maintient la pression sur Bamako
Publié le jeudi 4 avril 2013  |  Le 22 Septembre


© AFP
Première rencontre de la rébellion malienne du MNLA avec le médiateur Compaoré
Ibrahim Ag Mohamed Assaleh (R), leader d`une équipe du Mouvement de libération nationale de l`Azawad (MNLA) parle aux journalistes avec les délégués touareg Ibrahim Ag Mohamed rebelles Asseley (C) et Hassane Ag Mehdy (L) à Ouagadougou


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Lors d’un entretien télévisé chez nos confrères de France 2, il y a quelques jours, François Hollande a insisté sur la tenue des élections au Mali en juillet. Par contre, le statut de la région de Kidal, encore sous le contrôle des bandits du MNLA, a été passé sous silence.«Nous voulons qu’il y ait des élections au Mali à la fin du mois de juillet. Et ça, nous serons intraitables dessus. Deuxièmement, il faut qu’il y ait un dialogue avec toutes les composantes de la société malienne». Cette phrase, martelée par le Président français, le 28 mars dernier, ne permet aucun doute. Les mieux avertis en savent quelque chose: la France veut impérativement des élections en juillet et il faut maintenir la pression sur les autorités de la transition.

Même si François Hollande démentira que la France cherche des candidats pour la prochaine élection présidentielle malienne. «Le temps où la France désignait des chefs d’Etat en Afrique est révolu», a-t-il dit. Parole de politicien!

Pour pouvoir maintenir la pression sur Bamako, Paris a décidé de garder un flou total sur la 8ème région administrative du Mali, Kidal. Depuis la libération des deux autres régions du Nord (Tombouctou et Gao), les autorités administratives, de façon timide, ont rejoint leurs services. Il y a même un nouveau gouverneur à Gao. Et, à Kidal, ce sont les bandits armés du Mouvement national de l’Azawad qui règnent en maîtres. Selon les habitants de la ville que nous avons contactés, les éléments du MNLA arborent toujours leur fameux drapeau «Azawadien».

Pire, il y a quelques semaines, le MNLA a décidé de nommer un Gouverneur pour sa région. Sans compter que, de Tangara à Adiel Hoc, en passant par Anefif, Tina Houker ou Kidal, c’est encore le MNLA qui n’hésite pas à séquestrer, piller ou tuer. Sur toutes ces actions, qui pourtant ne concourent pas «au dialogue» tant prôné par François Hollande, la France est muette comme une carpe.

Toutes choses que certains politiques, jusqu’à la plus haute sphère de l’Etat, ne comprennent pas. «Je ne parle pas de trahison, mais je crois que la France fait une erreur monumentale en laissant faire le MNLA à Kidal» a commenté un responsable. Un autre, plus alarmiste, affirme «grâce à cette protection de la France qui ne dit pas son nom, tous les trafiquants de drogue, les salafistes et autres bandits, se sont retrouvés à Kidal. C’est une bombe à retardement qui nous attend dans cette zone».

En tout cas, la France, qui a décidé de maintenir ce no man’s land dans un Mali en pleine reconstruction, devra se préparer au pire. D’ores et déjà, nous lui proposons une solution: demander aux bandits de tous acabits de quitter Kidal et de rejoindre Tinzawatène sous 24 heures. Et d’y rester calmes en attendant d’éventuelles missions de réconciliation, ou des négociations… C’est à cette seule condition que les élections se feront au Mali et, plus particulièrement, dans la région de Kidal.

Paul Mben

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