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L’Indicateur Renouveau N° 1464 du 4/4/2013

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Boukary Daou après sa Libération : « Merci aux journalistes pour leur mobilisation ! »
Publié le jeudi 4 avril 2013  |  L’Indicateur Renouveau


© aBamako.com par SA
Liberté de la presse : Boukary Daou mis en liberté provisoire
Mardi 02 Avril 2013. tribunal de la commune IV du district de Bamako. le Directeur de Publication du quotidien Le Républicain, Boukary Daou, a été mis en liberté provisoire


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Pour ses premiers mots publics à l’extérieur de la prison centrale de Bamako depuis sa libération provisoire mardi, le directeur de publication du quotidien « Le Républicain » les a livrés à l’assemblée générale des journalistes ce mercredi matin à la Maison de la presse. Il se dit profondément ému par l’élan de mobilisation en sa faveur.

En cette matinée du 3 avril dans les halls de la Maison de la presse, l’atmosphère n’était pas la même qu’aux précédentes assemblées générales de la presse dans l’affaire désormais dite de l’arrestation de notre confrère Boukary Daou. Arrivée parmi les siens après près d’un mois de détention, le confrère affichait une allure combattive. De l’Urtel à l’OJRM, en passant par l’Assep et le Groupe patronal de la presse, toutes les associations professionnelles de médias étaient présentes.

Arrêté le mercredi 6 mars 2013 par la Sécurité d’Etat, le directeur de publication du journal « Le Républicain » est accusé d’avoir publié une lettre ouverte d’un soldat au front adressée au président de la République par intérim, Dioncounda Traoré. Dans cette lettre, le militaire dénonce les avantages récemment accordés au capitaine Amadou Haya Sanogo en sa qualité de président du Comité de réforme de l’armée.

Jeté en prison comme un vulgaire voyou, en violation flagrante des droits humains, le confrère aura passé près d’un mois derrière les barreaux avant de recouvrer la liberté provisoire le mardi 2 avril à l’issue de l’audience tenue au Tribunal de première instance de la Commune IV.

Le combat est loin d’être fini

Pour le président de la commission de crise, mise en place suite à l’arrestation du journaliste, il s’agit d’une bataille gagnée, mais le combat continue. Selon Hamèye Cissé, la guerre ne sera gagnée qu’à l’acquittement du confrère au procès prévu le 16 avril prochain. Mais d’ores et déjà, les associations professionnelles de journalistes maliens sont formelles : « La lutte doit continuer ».

Et Birama Fall de renchérir que la mobilisation doit être maintenue et renforcée avant, pendant et après le procès du 16 avril. Pour le directeur de publication du bihebdomadaire « Le Prétoire », au-delà de l’affaire Boukary Daou, ce procès constitue celui de l’ensemble de la presse malienne. Et, ajoute M. Fall (lui aussi interpelé en mai 2012 par la SE), plus que jamais le combat doit continuer pour la relecture des textes sur les délits de presse au Mali.

Ce qui fera dire au président de l’Association des éditeurs de presse (Assep) qu’il s’agit, pour les journalistes, de se battre pour la survie même de la profession. Pour Dramane Aliou Koné, la presse ne doit nullement céder aux pressions et elle doit rester vigilante. « Il faut se battre jusqu’au bout, car il n’y a pas de demi liberté, ni de demi droit », renchérit pour sa part Ramata Diaouré du journal « 22-Septembre ».

S’il est encore très tôt pour Boukary Daou de parler de ses conditions de détention, ses premiers mots à ses confrères à cette assemblée générale ont été particulièrement reconnaissants envers la corporation. « C’est avec beaucoup de fierté que je constate toute mobilisation derrière moi. J’ai même oublié que j’étais en prison, tant, je ne me suis jamais senti seul… », déclare le directeur de publication du journal « Le Républicain ». « Je dis merci à mes confrères pour leur mobilisation », renchérit-il.

Si les emprisonnements et les agressions physiques contre les journalistes sont devenus très fréquents au Mali ces dernières années, le coup d’Etat du 22 mars 2013 a en rajouté à la violation des libertés d’expression. A ce jours, on estime à 62 le nombre de journalistes victimes d’interpellations, d’agressions, d’intimidations, etc. dans l’exercice de leur fonction. Pour autant, les journalistes doivent-il cesser de travailler du fait de ces actes d’une autre époque ? Et la lutte continue…

Issa Fakaba Sissoko

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