Tombouctou : Dans la hantise des infiltrations et des kamikazes #aBamako

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Tombouctou : Dans la hantise des infiltrations et des kamikazes

Publié le jeudi 4 avril 2013 | L’Essor

© aBamako.com par A S
Visite du président François Hollande à Tombouctou.
Tombouctou, le 02 février 2013, le président français s`est rendu à Tombouctou à la rencontre des troupes françaises en position dans la région.

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La situation sécuritaire s’était brusquement dégradée à la fin de la semaine dernière avec l’infiltration de terroristes dans la ville et les attentat-suicides perpétrés par ceux-ci. Depuis, la population de la Cité des « 333 Saints » vit dans la hantise des kamikazes et des infiltrations. Samedi aux environs 21h30, une voiture piégée a forcé un barrage de contrôle de sécurité sur la sortie vers Goundam et a fait exploser sa charge. Le kamikaze a été réduit en morceaux et un militaire a été blessé.

Cette attaque suicide était une manœuvre pour permettre à d’autres jihadistes de s’infiltrer dans la ville au moment où toute l’attention était focalisée sur l’attentat. Le lendemain, la traque des jihadistes par l’armée malienne appuyée par les Français, s’est poursuivie toute la journée. Les coups de feu ont été entendus toute la journée, les terroristes tentant toujours de s’infiltrer. C’est dans un tel climat de tension que l’un d’eux a déclenché sa ceinture explosive à l’angle du lycée Mahamane Alassane Haïdara. Un autre a été tué dans les locaux de la BMS qui étaient occupées par l’ex-police islamique. Un troisième est parvenu à s’introduire dans une maison dont il a pris l’occupant, un ressortissant nigérian, comme bouclier humain. Il a été tué. Le Nigérian aussi, malheureusement.

Au total, entre dimanche 31 mars et lundi 1er avril qui coïncidait avec l’anniversaire de l’occupation de la ville, le bilan des attaques est de 11 tués parmi les jihadistes dont deux kamikazes, et 3 civils tués, dont le Nigérian touché par des balles perdues, et 5 civils blessés dont un dans un état critique. L’armée a enregistré un blessé.

Lundi au soir encore vers 22h, des coups de feu très nourris étaient entendus du côté de la sortie vers Goundam. Le calme est désormais revenu mais la peur tenaille toujours les habitants de la cité légendaire traumatisés par la violence des accrochages.

Pour le gouverneur de la Région de Tombouctou, le colonel-major Mamadou Mangara, ces actes des bandits ne sauraient détourner ou distraire l’administration dans la préparation de son retour. Le gouverneur a salué l’arrivée de nouveaux éléments des forces armées et de sécurité pour renforcer le dispositif mis en place. Mamadou Mangara loue la bravoure et la vigilance dont les forces franco-maliennes font preuve.

Les événements du week-end dernier sont intervenus au moment où les Tombouctiens nourrissaient un immense espoir avec l’arrivée du gouverneur, des préfets et sous-préfets et la réparation du bac pour la traversée du fleuve Niger. Trois jours durant le marché est resté vide et les rues étaient presque désertes. La population commence à peine à sortir de chez elle pour vaquer à ses occupations. Ce climat de psychose affecte même les heures de prières dans les mosquées. Depuis samedi de nombreux fidèles musulmans effectuent en même temps les prières du crépuscule et de la nuit (SAFO) à la mosquée pour ne plus ressortir de chez eux la nuit. Certains déplacés qui sont rentrés chez eux tout juste après la libération disent déjà regretter d’être revenus.

Les Tombouctiens déplorent aujourd’hui le manque d’électricité qui frappe la ville. En effet, le courant n’est disponible que 4 ou 5 heures par jour. Ils estiment que le manque d’électricité pendant la nuit profite aux islamistes.

M. SAYA
Amap-Tombouctou

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