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L’Essor N° 17405 du 4/4/2013

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3è congrès de la Fédération africaine des journalistes : Le souci de la protection des professionnels
Publié le vendredi 5 avril 2013  |  L’Essor


© aBamako.com par SA
Presse : Assemblée Générale des journalistes du mali
Mardi 19 mars 2013. Maison de presse. Bamako. Les journalistes ont eu une assemblée générale sur l`arrestation de Boukari DAOU du journal le républicain


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L’assemblée a insisté sur la nécessité pour nos gouvernements de garantir la liberté de la presse et de mettre fin aux arrestations des professionnels des médias

La démocratie et l’esprit de solidarité ont prévalu lors du 3è congrès de la Fédération africaine des journalistes (FAJ) qui s’est tenu les 30 et 31 mars à Casablanca au Maroc. Ces assises étaient organisées par le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM), en collaboration avec la FAJ et la FIJ (Fédération internationale des journalistes). Le congrès a enregistré la participation de plus de 40 congressistes, dont le délégué de l’UNAJOM (Union nationale des journalistes du Mali), représentant des syndicats et associations de journalistes africains également affiliés à la Fédération internationale des journalistes.

Les délégués ont pratiqué l’alternance en approuvant l’élection de Mohamed Garba de l’Union des journalistes du Nigeria à la présidence du comité directeur de la FAJ pour un mandat de trois ans. Lors de la relecture des Statuts de l’organisation panafricaine, ils ont fait passer le nombre de membres du CD de 7 à 9.

Il faut souligner qu’une liste de 10 noms était soumise au vote pour la composition du Comité directeur, ainsi qu’une liste de trois membres suppléants. Ces listes avaient été établies plusieurs mois avant le congrès par des syndicats, associations ou organisation membres de la Fédération africaines des journalistes.

Les 9 candidats ayant obtenu le maximum de suffrages ont été retenus pour siéger dans l’instance dirigeante de la FAJ. Ces nouveaux membres se sont concertés pour désigner un président, en l’occurrence, Mohamed Garba. Ils ont reconduit Stanis Nkundiye du Syndicat national des professionnels de la presse (SNPP) de la République démocratique du Congo, au poste de trésorier. La majorité des délégués a voté contre Omar Faruk Osman de la Somalie qui aspirait à un troisième mandat et a adopté une motion sur la limitation à 2 des mandats des membres du Comité directeur qui sera soumise au prochain congrès.

Après avoir remercié son prédécesseur pour le travail accompli à la tête de la FAJ, le président entrant a promis de s’investir à renforcer l’unité au sein de l’organisation, consolider les acquis et défendre les droits des professionnels des médias.

Plusieurs motions invitant les Etats, dont le Mali, à protéger les journalistes, à garantir la liberté de la presse, à mettre fin aux arrestations des journalistes ont été adoptées. Les congressistes ont demandé à la direction de la FAJ d’être plus visible sur le terrain, en multipliant des visites dans les pays membres pour vérifier les conditions de travail et de vie des professionnels de médias.

Cependant, ils se sont aussi livrés à une autocritique de la profession. Certains ont même suggéré l’élaboration d’un code de conduite pour les journalistes. Le thème du congrès de Casablanca intitulé « Du Cap à Casablanca : organiser les journalistes, construire des syndicats forts et défendre la liberté de la presse », résumait les préoccupations des participants.

En ouvrant les travaux du congrès, le ministre marocain de la Communication, Mustapha El Khalfi, a rappelé que « le futur de l’Afrique dépendra d’une presse libre et crédible ». Il a affirmé l’engagement de son pays à travailler avec les médias, notamment avec la FAJ pour développer une presse « responsable ». « Nous avons besoin de concevoir des mécanismes pour protéger les journalistes. Il n’y a pas de réelle protection sans l’abolition des lois pénales », a estimé Mustapha El Khalfi.

Le président sortant de la FAJ a évoqué les préoccupations des journalistes. « Nous voulons une justice équitable pour les journalistes, dépénaliser les délits de presse. Nous devons nous battre pour assurer la liberté de la presse en Afrique », a-t-il souligné. Omar Farouk Osman a averti que la FAJ continuera à renforcer la solidarité en Afrique où 70% des journalistes vivent selon lui, dans des conditions précaires. « Nous devons lutter pour une gouvernance démocratique, la solidarité », a-t-il estimé.

Youness M’Jaled, président du SNPM, a pour sa part salué le dévouement des médias qui, malgré des moyens limités, continuent à se battre pour plus de démocratie. « Sans un journalisme professionnel, on ne pourra pas lutter contre la corruption et les crimes. La mauvaise pratique du journalisme ne doit pas servir de prétexte pour réduire les libertés de la presse », a-t-il estimé.

De son côté, Driss El Yazami, président du Conseil national des droits de l’homme du Maroc, a noté que son organisation et la FAJ partageaient les même défis : défendre la liberté d’expression, la culture des droits de l’homme et de la citoyenneté.

Créée il y a moins d’une demi-décennie, la Fédération des journalistes africains a appris à se battre sur un large éventail de fronts – depuis la protection des journalistes en zones de conflit jusqu’au droit du public.

Le président de la FIJ, Jim Boumelha, a mis l’accent sur le plan stratégique 2012-2016, dont l’idée est venue du congrès de la FAJ à Harare au Zimbabwe, en mars 2010. Ce plan vise à consolider la FAJ en tant première fédération continentale de journalistes.

La plupart des pays d’Afrique, dont le Mali, reconnaissent la liberté d’expression et d’information dans leur constitution. Au niveau continental, de nombreux instruments et traités garantissent la liberté des médias, tels que la déclaration de Windhoek, la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et la déclaration des principes de la liberté d’expression de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples.

Mais, la réalité est tout à fait différente. La liberté des médias souffre sous la pression de lois répressives, de l’absence de sécurité pour les journalistes qui subissent des attaques et des agressions de manière continuelle contre eux et leurs maisons de presse.

B. M. SISSOKO

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