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Niamé et Karan : Le Mandé plante des arbres pour mieux vivre
Publié le mardi 22 aout 2017  |  Le Républicain
Opération
© aBamako.com par A.S
Opération de reboisement à Niamana
Bamako, le 3 août 2014 à Niamana. Les corps habillés et les populations de la localité ont procédé à une opération de reboisement en faveur de la paix au Mali.
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Plus de 3000 arbres ont été plantés par les jeunes ressortissants du Mandé, les 19 et 20 août 2017, dans les villages de Karan et Niamé situés dans le Mandé profond (région de Koulikoro). Les appels se sont multipliés à l’occasion par les responsable de la Coordination des jeunes du Mandé (CJM) en faveur du développement de la plantation d’arbres. Il s’agit particulièrement d’arbres pouvant constituer des sources de revenus. Ce sera une alternative à l’orpaillage, surtout que des plantes comme l’anacardier font de nombreux paysans des millionnaires en Guinée voisine.

Dr. Sékou Kéïta, secrétaire général de la CJM, a invité les villageois à s’investir dans la plantation d’arbres ne serait-ce que pour les revenus qu’ils peuvent en tirer. «On dit que le paysan n’a pas de retraite (protection sociale). La retraite du paysan en réalité, ce sont les arbres. Dans beaucoup de pays de la sous-région, les plus riches sont parmi les planteurs. Abandonnons donc l’orpaillage et faisons face à l’agriculture ; plantons des arbres», a sollicité le secrétaire général de la CJM.

La CJM est issue du Grand forum du Mandé, une organisation réunissant les cadres issus du Mandé dont le siège est à Bamako. Selon Bourama Koné, un membre du Grand forum du Mandé, l’initiative de planter des arbres est venue du constat que des pans entiers du Mandé se vidaient de leur couvert végétal. Pire, de riches propriétaires ont jeté leur dévolu sur les champs des paysans qu’ils achètent pour une bouchée de pain.

Pour remédier à ces problèmes, les jeunes et leurs menteurs ont décidé de planter des arbres chaque année. «Ça peut empêcher les gens de vendre leurs champs. Les gens achètent les champs et chassent ensuite nos femmes pour qu’elles n’utilisent pas les arbres qui s’y trouvent», a-t-il déclaré devant une foule amusée à Niamé.

Mais Koné et les autres membres de la CJM voient plus grand, même si les arbres plantés dont l’essentiel est constitué de Morenga. «On peut avoir tout avec les amandes d’anacarde; nous demandons aux autorités de nous aider à promouvoir la culture de l’anacarde dans le Mandé», a-t-il témoigné, insistant sur les millions promise par cette culture comparée à l’or.
Djibril Naman Kéïta, le maire de Karan, a expliqué que l’action de la CJM doit être perpétuée à travers des activités comme le remplissage des trous d’orpaillage ou encore la médiation entre les clans dont la vie est empoisonnée par des conflits mesquins. «Les jeunes, c’est l’avenir. Je crois que les mésententes qui existent entre les clans peuvent prendre fin avec ces jeunes-là. Nous devons abandonner les conflits de 100 ans ou de 50 ans pour faire face au combat du développement», a-t-il affirmé.

La plantation d’arbres effectuée par les jeunes à Karan et Niamé a mobilisé les autorités locales qui ont promis de veiller sur les jeunes plantes. Cette activité entrait dans le cadre de la 3è journée de reboisement de la CJM. «Notre localité est une zone d’orpaillage. Dieu sait combien d’arbres sont coupés dans le cadre de cette activité», a-t-il déclaré.
Ainsi, pour le maire de Karan, les 1500 arbres plantés dans le village dans son village par les jeunes pourraient contribuer à constituer une vraie forêt dans cinq ans si chaque année d’autres villages de la localité bénéficiaient d’autant de plantes. Dans le village de Niamé, 1700 arbres ont été plantés.

Soumaila T. Diarra
Envoyé spécial
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