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Sursis du référendum: Rien ne sera plus comme avant !
Publié le mercredi 23 aout 2017  |  Le Républicain
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© aBamako.com par A S
Le meeting de la plateforme An tè a bana
Le meeting de la plateforme An tè a bana a eu lieu le Samedi 19 Août 2017 à la bourse du Travail.
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Comme sur une scène de théâtre à ciel ouvert grandeur pays, les lampions se sont éteints, les rideaux viennent d’être tirés. Les débats passionnés et souvent passionnels auront tenu leur promesse. Débats à bon escient pour certains, de mauvais alois et dévoyés à volonté pour d’autres. Cependant au delà de tout jugement de valeur ; une chose sur laquelle tout le monde s’accorde à reconnaitre est que ces débats ont été fort enrichissants et formateurs pour toutes les couches sociales au Mali. De toute l’histoire de notre pays, de la première république à la troisième, jamais le public ne s’était autant intéressé et impliqué dans un débat autour de notre constitution.

En effet comparativement aux précédentes tentatives de révision constitutionnelle, celle initiée par le président IBK détient sans nul doute le record absolu en termes d’intensité, de débat démocratique et de participation citoyenne dans notre pays.
Du préambule à la dernière ligne du dernier article de la constitution, tout a été visité et revisité, tout a été passé au peigne fin par un large public pris subitement de passion pour l’acte fondamental de notre pays.

Constitution et révision constitutionnelle concepts jadis élitistes, ont cessé à compter de maintenant d’être « le potager de la grand-mère » des seuls constitutionalistes, juristes, et autres politiciens, pour tomber de vrai dans le domaine du grand public.

Le plus grand nombre des Maliens s’est décidé à s’approprier l’acte fondamental, d’avoir son propre opinion sur tels ou tels aspects, sur telles ou telles propositions d’amendements. Devant une telle poussée de fièvre et d’appétit vorace d’en savoir plus sur la marche de notre pays et sur l’outil qui balise et régule cette marche ; toutes les institutions du pays et tous les acteurs politiques, majorité aussi bien qu’opposition en ont pris pour leur grade.

Au delà des différents sons de cloche qui s’élèvent ça et là pour sanctionner ou saluer la fin de ce round : victoire du camp des antis révisionnistes victoire du Mali, grandeur et sagesse salutaire du président de la république ; une vérité historique et pleine d’enseignement s’imposera désormais à tous. Rien ne sera plus comme avant.

La société civile qui a mené en première ligne cette fronde, a pris semble t’il ses marques. Pour garder toutes ses marges de manœuvre ne va-t-elle pas chercher à l’avenir à rester équidistante aussi bien de l’opposition que de la majorité même si elle faisait cette fois ci cause commune pour ce round avec l’opposition ? Un des éléments clé de la définition de la société civile ne demeure t’il pas qu’elle est l’ensemble des associations, organisations syndicats etc…à but non lucratif, librement constituées, indépendantes du politique et de l’administration publique et dont le but n’est pas la conquête du pouvoir ou l’exercice du pouvoir politique ?

IL m’a semblé que la lecture la plus objective à faire des événements et des actes qui ont entrainé une ébullition sociale, est celle non pas d’un refus dédaigneux, non pas un refus méprisant, non pas un refus de rupture irrémédiable, non plus un point de non retour, mais bien au contraire une volonté affirmée sans ambigüité d’une frange importante de la population et singulièrement de la jeunesse à s’assumer, à être désormais les vrais artisans de leur destin, du destin de leur pays, tout en dénonçant vivement au passage toute immixtion et ingérence nocive dans le pays.

Ces derniers mois, les jeunes ont fait la preuve d’une capacité de mobilisation inégalée et sans commune mesure pour une cause dans notre pays. Cela traduit sans nul doute un éveil de conscience de la couche juvénile très inquiète de son avenir et plus que jamais résolue à prendre son destin en main. Son message dans ce sens est plus que claire et mérite la plus grande attention et un traitement adéquat, si l’on veut éviter les affres d’une déstabilisation ou d’une implosion terrible dont nul ne peut préjuger les conséquences dévastatrices et l’ampleur des dégâts.

Au delà des dérapages et même quelques fois de propos discourtois entendus dans le feu de l’action dont il faut s’empresser d’oublier ou de dépasser ; c’est à présent à la gestion des retombées positives des joutes et débats démocratiques, et de cette « catharsis collective » qu’il convient de s’atteler, qu’il convient de capitaliser avec diligence et minutie pour le bonheur et la grandeur du peuple Malien.

Enfin il faut saluer la société civile et l’ensemble des acteurs politiques pour avoir pleinement joué leurs partitions et surtout pour avoir ouvert les portes d’une grande école ; celle de la citoyenneté à tous les Maliens sans exclusif. Pourvu que les portes de cette école demeurent grandement ouvertes pour insuffler et impulser une dynamique incubatrice de paix et de développement dans notre cher et merveilleux pays.

Moctar. S. Traoré
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