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Sit-in en face de l’Ambassade de France : « Non à l’ingérence française ! »
Publié le mercredi 23 aout 2017  |  Le Canard Déchaîné
Sécurité
© aBamako.com par A.S
Sécurité au nord-Mali: Bamako marche pour la libération de la région kidal
Bamako, le 28 novembre 2013: Des centaines de personnes ont marché pour dénoncer la politique française au nord du Mali en ce qui concerne l`affaire MNLA.
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Les associations regroupées sous l’appellation : « On a tout compris, Waati Sera », ont organisé un deuxième sit-in, jeudi dernier, en face de l’ambassade de France. Ils vont continuer, ont-elles dit, à dénoncer l’ingérence de la France dans les affaires du Mali. Le Mouvement demande à la France de rester strictement dans sa mission initiale de soutien à l’Etat et de lutte contre le terrorisme. Il exhorte la France à ne pas soutenir la CMA, au détriment de la Plateforme et de clarifier son agenda au Mali.

Ismaïla Bâ, président de la Commission d’organisation

Comme vous le savez, le 3 août passé, nous avions organisé un sit-in devant l’ambassade de France, pour apporter notre soutien aux forces maliennes. Vous savez que le président de la République, répondant à notre sit-in, a dit que l’acte est intolérable et inacceptable. Nous pensons que le problème du Mali, aujourd’hui, c’est la France. Nous ne voulons pas que la France se mêle de la gestion du Mali. Ils sont venus pour une mission bien déterminée : combattre les terroristes et aider les forces maliennes à récupérer le territoire national. Actuellement, ils sont dans des termes opposés à leur programme. Donc, nous sommes venus aujourd’hui montrer notre soutien à l’armée malienne et notre mécontentement envers la France, la MINUSMA et la force Barkhane.

Amara Bathily, membre de la plateforme An Tè A Bana

Amara-Bathily

C’est notre deuxième activité, ça évolue et avec le monde qu’on a ici on est content. On veut que la France clarifie sa position, par rapport à l’ingérence dans les affaires du Nord. On a constaté que la France est en train d’aider les rebelles, il faut donc qu’elle se détermine et soit claire, par rapport à ce problème. Soit le président IBK n’est pas conscient du problème, soit il s’en fout. Il aurait dû intervenir pour nous prouver que la France n’est pas derrière tout ça.

Lassina Ballaira, société civile

lassina-balahira

L’objectif de ce deuxième sit-in, est que la France s’explique sur le programme qu’il mène au Nord du Mali, en l’occurrence, Kidal. Les Maliens ne comprennent pas la situation de Kidal. Depuis 2013, quand la France a combattu aux côtés des Famas, ils ont pris Tombouctou et Gao, mais arrivés à Kidal, ça a été un obstacle pour les FAMAS. La France est avec le MNLA, parce qu’au moment où elle arrivait à Kidal, le MNLA n’existait pas, il y avait Ansar dine. On veut savoir pourquoi, aujourd’hui, le MNLA est à Kidal et pas les Famas, alors qu’il y a des accords signés pour que les FAMAS puissent entrer à Kidal pour sécuriser les habitants de Kidal. Nous n’arrivons pas à comprendre ce que veut le président IBK, si c’est le bonheur des Maliens ou celui des Français. Le président a parlé d’un sit-in devant l’ambassade d’un pays ami, dans notre compréhension, on se demande comment la France peut être un pays ami du Mali.Vu ce qui se passe au Nord, les FAMAS qui sont en train de tomber, nous disons : ça suffit, c’est pourquoi nous faisons ce sit-in.

Chodi Ag Hamdina, sympathisant de la plateforme On a tout compris

Chodi-Ag-Hamdina

C’est le deuxième sit-in, car l’ambassade de France, dans son communiqué de presse, n’a pas répondu à nos aspirations et le président aussi, en parlant de notre sit-in, n’a pas répondu à la voix du peuple malien. Nous voulons que la France applique les raisons de sa venue au Mali, selon l’accord de défense signé entre les deux pays. Malheureusement, la France est là pour participer à la partition de notre pays, parce qu’on constate la partialité de la France, au profit de la CMA, dans le conflit au Nord du pays, principalement à Ménaka et à Kidal ville. On ne peut pas comprendre pourquoi les FAMAS sont cantonnés à Ménaka. Kidal est une cité interdite à toute personne qui se dit malienne, nos militaires sont cantonnés partout au Nord, alors que la CMA a la bénédiction et la protection de la France à Kidal, on ne peut pas attaquer la CMA à Kidal. Arrivé à 18 Kms, la France est prête à bombarder toute personne qui essaie de pénétrer dans la ville de Kidal, à part la CMA, alors que la CMA s’organise avec les terroristes, avec Iyad Ag Aghali, pour venir attaquer les forces armées maliennes à Nara à Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao, Ménaka, etc. Donc, il faut que la France nous éclaircisse sa mission au Mali. A son arrivée, elle a libéré Tombouctou, Gao, pourquoi pas Kidal ? Nous voulons qu’elle nous explique son agenda au Mali. Nous ne demandons pas qu’elle dégage, mais nous voulons travailler comme un pays souverain, un pays capable de décider de son avenir. Tout ne peut pas être dicté par la France : la constitution a été dictée par la France, l’accord aussi, tout est dicté par la France, cela veut dire qu’on n’existe pas. C’est pourquoi nous avons dit « wati séra, on a tout compris », il faut que tous les Maliens se lèvent, la solution, ce n’est pas le gouvernement, pas le président, tout le monde est enchainé par la France, par la communauté internationale. On est là pour montrer que la solution, c’est le peuple, conformément à la démocratie, on n’est pas là pour casser, on n’est pas contre les Français, ils sont nos amis, combien de Maliens sont mariés à des Françaises, combien de français sont mariés à des Maliennes ? On n’a pas de problème avec les Français, on a des problèmes avec la politique française au Nord du Mali. Il y a une partie du communiqué de l’ambassade de France qui nous a choqués, pourquoi il dit Nord Mali, au lieu de Nord du Mali ?

Harouna Tangara, citoyen malien

Je suis là pour répondre à l’appel de mes frères concernant la situation de la France au Mali. Il me semble que la France n’a pas une position claire envers le Mali. Sa position est ambigüe. Si la France veut que le Mali puisse s’en sortir, il va falloir qu’elle essaie de coopérer plutôt avec le Mali que de jouer un jeu auquel je ne pourrais pas donner un nom. En observant les situations qui se sont succédées depuis l’intervention française à travers l’opération Serval et actuellement, Barkhane, j’ai l’impression que le MNLA n’était pas présent au moment de l’assaut des forces conjointes pour récupérer le Mali et qu’à partir de Gao, on a dit stop à l’armée malienne pour prendre position à Kidal. C’est à partir de cette position, que nous avons vu le MNLA se renforcer. Avec une coopération, je ne sais pas, avec les Jihadistes, cela a conduit à affaiblir davantage le Mali. Si Kidal pose réellement problème, certes, il y a eu des accords, des efforts de l’Etat malien, mais la situation n’évolue pas, au contraire, elle régresse, il va donc falloir qu’on joue franc jeu.



Propos recueillis par Baba Dembélé
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