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Mandat d’Ibrahim Boubacar Keita : La fin s’annonce…
Publié le jeudi 28 septembre 2017  |  L’aube
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© aBamako.com
Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA
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Aujourd’hui au Mali, c’est une lapalissade que de dire que « le pays va mal ». Les Maliens vivent un calvaire quotidien qui ne de pareil qu’une vie en enfer. Un vécu caractérisé par un marasme économique abracadabrant, une crise financière sans précédent, un chaos social et des scandales à donner le tournis. Tous cela, sous un président de la République, en occurrence Ibrahim Boubacar Keïta, qui avait pourtant promis le paradis à ses concitoyens. La déception a atteint un tel seuil que les Maliens, déboussolés, ne se soucient plus de quoi sera fait demain. Ils comptent plutôt les mois, voire les jours qui nous séparent de la fin de ce mandat cauchemardesque. Le compte à rebours a commencé !

Rien qu’en pensant à la fin du quinquennat d’IBK, des Maliens retrouvent la joie de vivre. La fin du règne du « Massa » est pour eux synonyme de délivrance. «On attend 2018 pour opérer le changement… », clament-on dans les milieux politiques, d’affaires, grins… C’est dire que personne ou presque n’est prête à se laisser embarquer dans une nouvelle aventure avec IBK, dont les multiples incantations et supposée qualité d’homme de rigueur, n’ont pu résister à l’épreuve du pouvoir.



En réalité, IBK a lui-même fait le lit à sa défaite qui est plus que probable en 2018. Jamais, un régime au Mali, de Modibo Kéïta à Dioncounda Traoré, n’a connu autant de soubresauts que sous IBK. Pour le malheur des Maliens.

En effet, deux mois seulement après sa prise de fonction à la tête de l’Etat malien (soit en novembre 2013), Ibrahim Boubacar Kéïta « attribue », en violation des règles des marchés publics, à un proche de la famille présidentielle, un contrat d’armement de près de 70 milliards de FCFA. Il s’agit du contrat d’armement attribué à Sidi Mohamed Kagnassy, directeur général de la société Guo-Star SARL et promu aussitôt après conseiller à la présidence. Ce marché de gré à gré, en date du 13 novembre 2013, porte sur un montant de plus de 69 milliards de FCFA (105 millions d’euros). Avec l’avenant, le marché a finalement porté sur 108 milliards de FCFA. Du jamais vu, ni entendu, nulle part ailleurs.

Ce sulfureux marché donnait le ton d’une série de scandales qui vont ébranler la République au cours des douze premiers mois de gestion du président. La maladresse du pouvoir dans l’opération douteuse de contrat d’armement n’avait pas fini de faire des vagues, que surgit l’affaire de l’achat d’un nouvel avion présidentiel. Hors de toute inscription budgétaire, 20 milliards de francs CFA ont été sortis des caisses de l’Etat pour acquérir un Boeing 737 non encore immatriculé au compte du Mali, alors même que le pays dispose d’un avion présidentiel (Boeing 727) en bon état et dont l’assurance contractée auprès de l’assureur londonien, Allianz, avait été renouvelée jusqu’en 2015. Ni le gouvernement, ni l’Assemblée nationale, n’avaient été consultés pour l’achat de cet oiseau de malheur qui aurait été mis en circulation en 1999, pour 6000 heures de vol effectuées.

Pour les Maliens et les bailleurs de fonds, c’est moins l’achat proprement dit de l’avion qui pose problème, que le contexte dans lequel il est acheté et les conditions douteuses de son acquisition avec des frais d’intermédiation exorbitants (environ 4 milliards selon certaines sources).

Effectivement, le Mali vit dans une crise politico-sécuritaire et économique depuis 2012 du fait du coup d’Etat et de l’occupation du septentrion par des terroristes djihadistes. La communauté internationale s’est mobilisée pour lui permettre de se débarrasser de ces extrémistes. Mais, la guerre n’est pour autant pas fini et l’intégrité territoriale est loin d’être recouvrée. Aussi, la crise a eu des répercussions profondes sur l’économie nationale, donc tous les secteurs socioéconomiques du pays. Depuis 2013, les finances de l’Etat malien sont au rouge. Et la gestion calamiteuse des maigres ressources de notre pays a fait dégringoler le niveau de vie de nos compatriotes. De surfacturations abusives à une gestion clanique de ces ressources, le Mali a failli replonger. Au même moment, les prix des denrées de première nécessité ne cessent de grimper et le pouvoir d’achat des Maliens prend le sens contraire.

Et, c’est dans ce contexte qu’IBK s’est offert le Boeing incriminé, pour son confort personnel et celui de sa famille.



Recette : mensonge d’Etat

Comme dans le contrat d’armement, dans l’affaire de l’oiseau de malheur également, il s’agit de plusieurs milliards dépensés pour satisfaire aux vœux d’IBK, qui, on le sait, a un goût immodéré pour le luxe, le pouvoir et les attributs du pouvoir.

Le mandat d’IBK est plein de scandales dont nous nous passons d’allonger la liste avec toutes ces autres dépenses de prestige engagées durant son mandat. En somme, le chef de l’Etat s’est surtout « auto géré », mais il n’a pas géré le Mali.

Au même moment, au nord comme au sud du pays, l’insécurité est grandissante. Malgré les sommes faramineuses « dépensées » pour équiper les forces de l’armée, la sécurité des personnes et des biens reste un vœu pieux. A Tombouctou, Gao et Mopti, les attaques djihadistes sont monnaie courante. Les enlèvements de véhicules et autres braquages des populations se font au quotidien. Les forces de défense et de sécurité ? Elles brillent par leur absence sur le terrain. Et ces milliers de soldats déployés sous la bannière de la Minusma ? Malgré leur présence, les terroristes et autres narcotrafiquants sont revenus en force pour occuper le terrain dans beaucoup de localités du nord. Mais les autorités maliennes ont décidé d’adopter la politique de l’autruche… Comme si de rien n’était, l’on continue à entretenir les citoyens dans le mensonge d’Etat, sans qu’aucune initiative digne de ce nom ne soit prise pour rassurer les populations qui, d’ailleurs ne croient plus en la capacité de l’Etat à assurer leur sécurité.

Voilà pourquoi, les Maliens sont en colère contre le président IBK. Aujourd’hui, ils envient leurs voisins du Sénégal ou de la Côte d’Ivoire. Dans ces pays, les dirigeants savent identifier les priorités et entreprendre à cet effet des actions. Combien de kilomètres de route, des hôpitaux, des centres de santé, des ouvrages agricole ou énergétique… ont poussé des terres, depuis l’accession de Alassane Dramane Ouattara ? Allez-y savoir. En plus, il fait, comme son homologue du Sénégal, des visites fréquentes de terrain pour connaître les réalités du pays. Ainsi prend-il des initiatives qui impactent positivement la vie des citoyens.

Ici, le président a même de la peine à passer 72 heures au pays. Depuis son arrivée au pouvoir, le président Ibrahim Boubacar Kéïta a fait un petit tour à Mopti, Sikasso et Ségou. Puis, plus rien. Le peuple, très déçu, lui en voudrait moins peut-être, s’il avait su masquer ses limites avec quelques réalisations d’envergure. Hélas !

Les contestations autour du projet (avorté) de la révision constitutionnelle ont prouvé l’énormité du fossé entre le président lui et une frange importante de l’opinion malienne. A 10 mois de la présidentielle de 2018, IBK peut-il reconquérir l’estime des Maliens ? Le doute est permis. Dès lors, le Mansa ne peut compter que sur des partis alimentaires qui gravitent autour du pouvoir. En réalité la plupart des soutiens et/ou alliances politiques autour du président ont une faible audience auprès des Maliens, à commencer par la Convention des partis politiques de la majorité présidentielle (CPM). Cette alliance regroupe en son sein, l’écrasante majorité des partis que compte le paysage politique malien. Et dont la quasi-totalité a accompagné tous les précédents régimes, d’AOK à ATT. Que peuvent-ils apporter à IBK ? Rien ! Les récents événements autour de la révision constitutionnelle ont apporté la preuve…

Les Maliens sont visiblement pressés de voir la fin de ce calvaire qu’est le mandat d’Ibrahim Boubacar Keïta.

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