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Axe Kolokani-Nionsombougou (Région de Kayes) : Trois cars et deux remorques attaqués par des bandits armés
Publié le lundi 9 octobre 2017  |  Le Pays
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© aBamako.com par FS
Route de Kolokani
La Route Bamako Kolokani est dégradée
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Trois cars des compagnies Nour Transport, Tilemsi, SONEF et deux remorques ont été attaqués par des bandits armés (une vingtaine) le jeudi 5 octobre vers 3 heures du matin entre Kolokani et Nionsombougou. Les passagers ont été terrorisés et dépossédés de leurs argent et objets précieux.
C’est à 3 heures du matin que l’attaque a eu lieu. Les trois cars venaient de Kayes et les deux remorques se dirigeaient vers la ville de Kayes.



Selon des témoignages, les bandits valaient 20 et ont mené leur opération sans crainte pendant une heure de temps. Ils ont pris ce qu’ils voulaient et ont disparu dans la nature.

Fatoumata Diarra, une passagère de l’un des cars attaqués, Nour Transport, nous révèle la scène : « Nous avons été attaqués vers 3 heures du matin. Quand notre car est arrivé sur le lieu, deux cars et deux remorques plus une Mercedes étaient stationnés. Les bandits les avaient vidés de leurs passagers. Après avoir arrêté notre car, ils ont donné injonction au chauffeur d’ouvrir la porte. Ce dernier a eu peur. Il a quitté le volant et s’est couché dans le véhicule. Les bandits ont menacé de tirer sur les passagers si le chauffeur n’ouvre pas la porte. Quelques instants après, ils ont tiré sur les vitres. Suite à trois coups de balles qui ont brisé les vitres sans faire de blessés, ni de mort, pris par la panique, les passagers ont demandé au chauffeur d’ouvrir. Il l’a fait. Les bandits sont entrés. Ils ont commencé par le chauffeur en lui disant de leur remettre ce qui lui a été donné à Kayes. ‘’Rien ne m’a été remis’’, a dit le chauffeur qui a été mis sur le ventre et un bandit avait le pied sur sa tête. Ils ont fait descendre tous les passagers. Ils ont dit à tout le monde de leur remettre ce qu’ils ont comme argent ou objets précieux avant qu’ils commencent les fouilles. Et que celui qui ne le fera pas avant, s’ils découvrent suite aux fouilles de l’argent ou un objet précieux après la personne qu’ils vont lui tirer dessus. Ils ont fait descendre tout le monde et ont conduit les gens dans la brousse où se trouvaient les passagers des autres cars. Prise par panique, quand moi je descendais, j’ai trébuché et je suis tombée à la sortie du car. J’avais 150.000 avec moi, c’est tombé et ils l’ont pris. Mon voisin également, Moriba Sissoko, ils l’ont dépossédé de son argent, 45.000 francs plus son téléphone Samsung galaxi grand prime.

Nous sommes restés pendant une heure de temps à la merci des bandits. A 4 heures du matin, c’est un gendarme de passage qui a constaté l’acte. Il s’est garé et est venu échanger avec nous. Il a tiré trois fois en l’air afin de constater que les bandits ne sont pas cachés. Et c’est à sa suite que les gendarmes de Kolokani sont arrivés. Qui les a informés ? On ne sait pas. Ils nous ont tout simplement dit qu’il parait qu’on a été attaqué. Ils nous ont demandé comment les fait se sont passés et après les interrogations, ils sont retournés à Kolokani nous laissant dans notre triste sort sans même prendre le contact de quelqu’un parmi les victimes.

Nous avons constaté que l’escorte n’était plus dans le car. Il est descendu à Diéma. Alors nous n’avons compris cela, car nous avons quitté Kayes vers 18h 30mn, il était dans le car et cela semblait pareil pour les trois cars. La Mercedes qui était garée, son occupant n’a pas été retrouvé, mais des pièces étaient dans la Mercedes. Elles appartiennent à un gendarme. Où est-il parti ? On ne saura le répondre.

A 4 heures du matin, le premier gendarme qui nous a trouvés dans cette situation, c’est lui qui nous a aussi escorté jusqu’à Bamako », nous a-t-elle confiée abattue moralement. Fatoumata Diarra est venue de France pour les vacances au Mali. Elle rentrait à Bamako après un séjour auprès de sa fille mariée dans la région de Kayes.

L’affaire ne s’arrête pas là. Au moment où les autres passagers ont préféré la résignation car ces genres d’attaques sont quasi quotidiennes et que même si on approche les autorités, il n’y a rien au bout du rouleau, Fatouma Diarra a poussé l’affaire jusqu’au Camp I. La compagnie est aussi habituée à des situations pareilles sans résultat après saisie des gendarmes. Elle paie tout ce qu’il faut pour être escortée mais n’échappe pas. La compagnie malgré tout, a accepté cette fois-ci d’accompagner Mme Diarra et quelques passagers au Camp I.

Un d’entre eux, Moriba Sissoko, nous confie son amertume suite au mauvais comportement des éléments du camp I. « Quand nous sommes arrivés, en un premier temps, ils avaient refusé que les cars entrent dans la cour. Nous avions expliqué la raison pour laquelle nous sommes là. Après avoir accès, ils ont refusé de nous recevoir tous. Quatre d’entre nous, dont moi-même je fais partie, sont entrés dans le bureau du chef. Dès que nous avions évoqué le sujet, le chef nous a interrompu en nous faisant savoir que cette affaire ne se gère pas au niveau du camp I, mais plutôt la gendarmerie de Kolokani. Et voilà c’est fini ! Nous avons été très mal accueillis et quand on entrait aussi dans le car, des femmes en uniformes nous ont aussi manqué du respect pour la simple raison que nous leur avons demandé de faire moins de bruit au moment de l’appel des passagers pour entrer dans les cars.

Ce que nous avons perdus, nous ne pouvons pas l’estimer comme ça. Je connais pour moi et quelques-uns mais pas tout le monde. Mme Diarra dit avoir perdu 150.000 francs, le chauffeur de notre car 15.000 francs plus son téléphone Tecno L9 et un autre jeune a perdu 32.000 francs alors qu’il venait à Bamako pour les obsèques de son oncle ».

Voilà la triste nouvelle. Au Mali, l’insécurité a atteint un seuil inquiétant. Quand on est attaqué, on est sous le choc et mieux vaut ne même pas tenter d’approcher les services compétents pour ces genres d’affaire. Leurs comportements vous feront plus mal au regard de leur désintérêt total pour les citoyens et leurs biens alors qu’ils sont payés pour les sécuriser.

Au Mali, il faut agir pour que les choses changent. Ce qui nous arrive, ce n’est pas une fatalité et la résignation est l’arme des lâches. Levons nous pour que les autorités sachent qu’il est temps de prendre des dispositions idoines afin d’éradiquer ou endiguer le fléau de l’insécurité au Mali.

Trop, c’est trop.

Boubacar Yalkoué
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