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Rapport vegal : Les délinquants financiers à la barre ?
Publié le lundi 16 octobre 2017  |  L’aube
Remise
© aBamako.com par A S
Remise du rapport du Vérificateur Général au Président de la République
Le Vérificateur Général a remis son rapport 2017 au Président de la République le 11 Octobre 2017.
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Le Bureau du vérificateur général a remis, la semaine dernière, son rapport au chef de l’Etat. Les corrompus et les délinquants financiers incriminés dans ledit rapport seront-ils poursuivis ? Ou ce rapport connaitra-t-il le même sort que ceux de 2013, 2014 et 2015, dans lesquels le Végal a épinglé plusieurs délinquants qui n’ont jusque-là jamais été inquiétés par la justice?
Conformément aux dispositions de l’article 18 de la Loi n°2012-009 du 8 février 2012 l’instituant, le Vérificateur Général, Amadou Ousmane Touré, a remis son rapport annuel 2015, le 11 octobre dernier, au président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, lors d’une cérémonie solennelle. Ce rapport fait la synthèse des observations, analyses, critiques et suggestions formulées par le Vérificateur Général au titre de l’année 2015. Au total, 23 structures, comprenant une Institution de la République, des services de l’Administration centrale y compris des Directions des Finances et du Matériel, des Autorités Administratives Indépendantes, des organismes personnalisés et des sociétés à participation étatique, ont été vérifiées.



Ainsi, le rapport annuel 2015 a relevé des manquements notoires dans les opérations de gestion des fonds publics et du patrimoine de l’Etat. En effet, selon le Vérificateur Général, « eu égard à la situation établie par les vérifications de 2015, il apparaît utile de noter que le phénomène de la délinquance économique et financière a véritablement tendance à survivre au génie du contrôle malien. Le climat social est gravement rompu par le déséquilibre hallucinant et délétère que les mauvaises pratiques sont arrivées à créer…

Ces manquements ont entrainé des déperditions financières qui se chiffrent à 70,13 milliards de FCFA dont 32,78 milliards de FCFA en fraude et 37,35 milliards de FCFA en mauvaise gestion. Sur ces irrégularités financières, des remboursements ont été effectués par des gestionnaires des entités vérifiées, notamment au cours des missions de vérification… ».

Déjà, des questions se posent au sein de l’opinion. Quel sort IBK réservera-t-il à ce rapport ? Les auteurs de détournement vont-ils répondre de leurs actes ?

Le rapport de 2013-2014, sans suite…

Pour mémoire : En mai 2015, le Végal avait rendu son rapport sur la corruption en 2013 et 2014. Le constat était sans appel : plus de 150 milliards de francs CFA détournés en deux ans. Ce préjudice énorme à l’Etat se décomposait comme suit : 80,21 milliards de FCFA dont 12,28 de fraude et 67,93 milliards de mauvaise gestion, au titre du rapport annuel 2013 et 72,97 milliards de FCFA dont 33,95 de fraude et 39,02 milliards de FCFA de mauvaise gestion, au titre du rapport annuel 2014.

Le Vérificateur général, Amadou Ousmane Touré, imputait ce chaos financier à des pratiques illégales : la non-application à dessein des textes législatifs et réglementaires, la mauvaise gestion des dépenses effectuées au niveau des régies, la multiplication injustifiée des contrats simplifiés pour éviter les appels d’offres, la non-justification et la non-éligibilité de dépenses, la réception de biens non conformes aux commandes, l’octroi d’avantages injustifiés, la fabrication et l’usage de faux documents pour justifier des dépenses fictives, des manipulations des offres par les commissions de dépouillement et d’évaluation dans les opérations de passation des marchés publics, le non-reversement au Trésor Public de ressources collectées, et enfin de la réalité et de l’effectivité de certaines missions administratives.

Ces rapports mettaient ainsi à nu la gestion catastrophique et chaotique d’IBK, et la corruption à ciel ouvert instaurée sous son mandat. Alors que le chef de l’Etat avait officiellement décrété que «Nul ne s’enrichira plus illégalement et impunément sous notre mandat». Du vent ! Le mandat d’IBK reste (toujours) entaché par de gros scandales où la corruption et les détournements des deniers publics sont devenus des maux qui minent l’Etat. Et les différents rapports du Vérificateurs général n’ont apparemment aucun effet dissuasif sur les délinquants financiers qui jouissent de l’impunité. Sinon comment comprendre que les personnes incriminées par le Végal dans les scandales de l’achat de l’avion présidentiel ou encore des équipements militaires, soient aujourd’hui promus à des postes juteux à Koulouba et à l’extérieur du pays…



Mohamed Sylla

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