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L’Indépendant N° 3236 du 16/4/2013

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Confusion à Kidal : Le jeu de dupe du MNLA
Publié le mardi 16 avril 2013  |  L’Indépendant


© Autre presse par DR
Bilal Ag Chérif , Président du MNLA
Président du MNLA


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La situation qui prévaut dans la région de Kidal, est tout aussi confuse que le véritable rôle joué par le Mouvement National de Libération du l’Azawad. En effet, celui-ci a exprimé son opposition farouche à toute présence de l’armée malienne réaffirmant ainsi sa volonté sécessionniste. La sécurité dans cette ville, s’il y en a est assurée par les éléments de ce groupe armé en compagnie des soldats français et tchadiens. Ce qui n’a pas empêché à cette ville d’être secouée par plusieurs attentats terroristes contrairement à Gao et Tombouctou, où la situation semble progressivement sous contrôle. Comment dans ces conditions, la présidentielle de juillet prochain pourra-t-elle être organisée ? Assistera-t-on à un scrutin sans Kidal ?
Tant que les régions du nord, à savoir Gao, Tombouctou et Kidal, seront sous le joug de l’occupation, on ne peut pas parler d’élections. On ne va pas ajouter la honte à la honte. Car, tenir les élections sans les territoires occupés serait d’ajouter la honte à la honte « . Ces propos du Ministre malien des Affaires Etrangères, M. Tiéman Hubert Coulibaly traduisent parfaitement l’inquiétude suscitée par la situation qui prévaut à Kidal. Rien n’est encore clair dans cette région.
Les forces en présence, que ce soit le MNLA, ou les soldats français ou tchadiens qui assurent la sécurité sont régulièrement prises pour cible. Cependant, ce qui semble retenir l’attention c’est sans doute le deal passé entre l’armée française et les indépendantistes du MNLA, empêchant l’armée malienne de prendre position dans cette partie du territoire. Notons qu’aucune raison valable pour justifier ces agissements, n’a été donnée ni par les personnalités françaises qui se sont succédées après le déclenchement de l’opération Serval encore moins les officiels maliens qui semblent même dépassés par la situation.
Celle-ci provoque une onde de choc auprès de la population malienne qui ne comprend toujours pas cette position à tel point que certains n’hésitent pas à sentir un goût de travail inachevé. D’autant plus que dans plusieurs villes, les forces maliennes aux cotés de l’armée française et africaine, sont perçues comme des libérateurs à travers les scènes de liesse populaire qui ont accompagné leur entrée dans ces villes. A Kidal c’est un accueil bien plus froid, glacial même aux dires de certains, auquel ces forces ont eu droit.
Car ces forces sont perçues comme des envahisseurs ou de véritables forces d’occupation. Récemment, l’élément qui a étonné beaucoup de monde et surtout a conforté la position de certains qui soutiennent une connivence des indépendantistes du MNLA avec les groupes islamistes, c’est le reportage réalisé par la Chaine France 24 dont les journalistes sont parfois les seuls à accéder à cette région.
Dans ce reportage, on y voyait des enfants crier » vive Azawad, Zéro Mali » de plus la déclaration d’indépendance de cet Etat fantôme, rejetée par tous, a été célébrée cette année aussi par les éléments de ce groupe armé dont l’influence dans la région est en train de s’accroitre. Tous les intervenants, des Touaregs pour la plupart s’exprimaient systématiquement en arabe alors que la langue parlée généralement par les Touareg est surtout le Tamachek. Ils ont tous sans exception affirmé combattre l’armée malienne si celle-ci venait à se positionner dans cette région.
L’autre fait qui a retenu l’attention de plusieurs observateurs, c’est la séparation des hommes et des femmes dans les rassemblements organisés par ce groupe armé sans compter le port du foulard systématique chez les femmes, au point d’être même un reflexe. Pourtant, les combattants du MNLA ont toujours prôné la laïcité et la tolérance contrairement aux islamistes. A cela s’ajoute le drapeau noir généralement brandi par les islamistes et qui flotte désormais sur plusieurs coins de la ville. Autant d’éléments qui supposent que le MNLA et AQMI ne font qu’un.
Ou, dans un dernier sursaut d’orgueil et voir de quelle manière ces groupes peuvent collaborer, les terroristes, chassés de plusieurs villes du Mali et la menace qui pèse désormais sur l’existence du MNLA, ces derniers peuvent décider d’accorder leurs violons. Car il faut le rappeler, que c’est à la faveur de l’offensive lancée il y a une année par les indépendantistes du MNLA que les islamistes d’AQMI, Ançar Dine et Mujao ont réussi à prendre le contrôle de plus de la moitié du territoire malien.
Rappelons également que lors de cette occupation, Kidal a été pratiquement la seule ville où il était rare d’entendre les exactions commises dans les autres villes. Aujourd’hui que les forces tchadiennes par la voix du Chef de l’Etat, Idriss Deby lui-même, sont en voie de se retirer estimant que leur mission est terminée et que les français également ont commencé leur désengagement, Kidal est plus que jamais livré à lui-même et serait en passe de se transformer en un nouveau sanctuaire des terroristes, narcotrafiquants et contrebandiers.
De quoi faire dire à certains que le Mali un et indivisible, qui faisait la fierté de ce pays est en train de devenir une chimère. Pourtant, il y a lieu de noter que pour montrer que le MNLA ne représente pas tous les Touaregs, un nouveau regroupement présidé par un ancien premier ministre du Mali Mohamed AG Hamany qui s’est complètement démarqué du MNLA en disant que ce dernier doit être démantelé et désarmé.
Maciré DIOP

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