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Le Républicain N° 4595 du 10/4/2013

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Résolution de la crise malienne : Le réseau Kya interroge le dialogue et la diversité culturelle
Publié le jeudi 18 avril 2013  |  Le Républicain




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Ce n’est un secret pour personne, le Mali est en crise depuis plus d’un an. Et pour sortir de cette impasse, le pays a besoin du soutien de tous ses enfants. Dans le souci d’apporter sa pierre à la résolution de cette crise, le Réseau des opérateurs culturels, dénommé Réseau Kya, a initié une causerie débat, le 11 avril 2013, au palais de la culture sur le thème : « Dialogue et diversité culturelle ».
Pour cette causerie débat, en plus d’avoir mobilisé un grand nombre d’acteurs culturels du Mali, les organisateurs avaient invité les élèves du conservatoire Balla Fasséké Kouyaté. Pour introduire la causerie débat, le Réseau Kya a fait appel d’éminents intellectuels maliens : l’écrivain malien Doumby Facoly, Salia Mallé, Directeur adjoint du Musée du Mali, Ismaël Samba Traoré, directeur des éditions « La Sahélienne », Adama Traoré, Président de l’association acte sept et président de la coalition malienne pour la diversité culturelle, Dr Fodé Moussa Sidibé, écrivain. Chargé de la modération, Mamou Daffé, Président du Réseau Kya et non moins Directeur du Festival sur le Niger, a rappelé qu’il y a 6 mois que son réseau a initié un programme intitulé « Une action et une vision pour bâtir l’avenir », Selon lui, c’est dans le cadre ce programme que le réseau Kya a programmé une série de causeries à Bamako, Mopti et Ségou. « Ce matin, nous sommes réunis pour la première causerie débat pour des propositions concrètes qui doivent nous amener à faire vivre aux maliens la diversité culturelle dans la complémentarité de leur différence », a-t-il indiqué. Avant d’ajouter que le moment est arrivé pour que les maliens fassent appel aux valeurs ressources. Mieux, Mamou Daffé dira que la grande question, c’est de savoir aujourd’hui comment passer du choc des cultures pour aller vers un dialogue des cultures. Ceci dit, il a donné la parole à Doumby Facoly. Pour introduire le débat, Doumby Facoly a estimé que le créateur avait la possibilité de rendre sa créature monotone, mais, il l’a voulu diverse. Pour cela, il dira qu’un être humain est la somme d’une culture. De son coté, Salia Mallé, Directeur adjoint du Musée national du Mali, a estimé que la question de la diversité culturelle ne lui parait pas dissociable de l’unicité de Dieu. « Blancs, jaunes, noirs, rouges, nous sommes tous les mêmes », a-t-il déclaré. Avant de dire que nous sommes différents parce que nés dans des endroits différents et dans des cultures différentes. « Ce ne sont pas seulement nos cultures qui sont différentes. Nos différences sont inscrites dans nos cultures », a-t-il déclaré. Quand à Ismaël Samba Traoré, dans un souci de coller avec la situation que vit le Mali, il a regretté la recrudescence de nouvelles terminologies au Mali, du genre sud et nord, et plus graves : sudistes et nordistes. « C’est mot ne reflètent aucune réalité, parce que ce que nous vivons au Mali, n’est qu’une question de gouvernance », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter que notre belle diversité malienne, en soit, est dialogue. « Les grandes aires culturelles sont rattachées par d’autres aires culturelles de synthèse, qu’on peut considérer comme des nationalités de synthèse », a-t-il indiqué. Avant d’accuser : « Des élus ont trahi le pays en plaçant des peuples et des ethnies dos à dos et cela a abouti à un conflit ». Face à cela, il a voulu savoir si le problème malien est politique ou culturel. « Je ne crois pas que le Mali soit dans des confrontation de culture », a-t-il déclaré. Avant de conclure que les cultures maliennes sont des produits de synthèse soucieux de continuité. Pour sa part, Adama Traore de la Coalition malienne pour la diversité culturelle, pensent qu’au Mali on s’est trop préoccupé de l’unité nationale et on a oublié la promotion de la diversité culturelle. Il a estimé qu’au Mali, on a pensé que la démocratie, la culture et l’éducation, devaient être des mamelles, alors que ce sont les piliers. Dans la même vaine, Fodé Moussa Sidibé dira : « qu’on nous a fait croire qu’on avait des croyances, des traditions et que les autres avaient des religions ». Selon Fodé Moussa Sidibé, toutes les religions révélées ont été portées par des traditions. « La civilisation arabe est dans la religion arabe qui est l’islam », a-t-il déclaré. Donc, pour Fodé Moussa Sidibé, nous sommes aujourd’hui rattrapés par le fait qu’on a voulu prendre la religion d’autrui et refuser de prendre sa tradition.

Assane Koné

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