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L’Essor N° 17412 du 15/4/2013

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Financement du projet de station de pompage de Kabala : un round décisif
Publié le vendredi 19 avril 2013  |  L’Essor




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Une nouvelle table ronde consacrée à la mobilisation des ressources pour la réalisation du projet a débuté hier. Le projet de station de pompage d’eau de Kabala est à nouveau au centre d’une importante rencontre entre le gouvernement et ses partenaires. L’ouverture de la réunion qui se déroule à l’hôtel Salam a été présidée par le ministre de l’Energie et de l’Eau, Makan Tounkara. Deux autres ministres assistaient à l’événement : Amadou Baba Sy (Mines) et Marimpa Samoura, (ministre délégué chargé du Budget).

La présente réunion permettra au gouvernement et aux partenaires techniques et financiers de s’accorder sur les modalités et les mécanismes de mobilisation des ressources nécessaires à la construction de l’ouvrage hydraulique dont la capacité de production est estimée à environ 240.000 mètres cubes d’eau par jour. Les discussions portent sur les différents aspects techniques et financiers, les études et les dossiers environnementaux, la maîtrise d’ouvrage délégué et les modalités de gestion concessionnaire qui sous-tend le partenariat entre la Somapep et la Somagep, deux entités nées du processus de réforme institutionnelle de la société Energie du Mali et qui ont désormais en charge la promotion et le développement du secteur de l’eau dans notre pays.

Cette table ronde est la suite logique d’un processus de partenariat qu’entretient le gouvernement avec les bailleurs de fonds sur le projet. En avril 2010, les partenaires avaient annoncé leur intention de financer le « Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Bamako à partir de la localité de Kabala » à l’issue d’une rencontre qui avait été sanctionnée par des annonces de financement de l’ordre 165 milliards de Fcfa.

La concrétisation de ces annonces devait intervenir selon un chronogramme bien établi. Mais le coup d’Etat du 2012 qui a plongé notre pays dans une profonde crise a eu comme conséquence l’arrêt immédiat par la plupart des partenaires de leur aide au développement à notre pays. Le projet de station de pompage d’eau de Kabala, comme bien d’autres projets, a subi ce coup de frein.


DES SOLUTIONS TRANSITOIRES. Le projet est une initiative du gouvernement. La réalisation de cette station de pompage d’eau permettra d’améliorer considérablement la desserte en eau potable de Bamako et environs. La capitale et sa périphérie en ont d’autant plus besoin que leur déficit hydrique est estimé 200.000 mètres cube par jour. Pour atténuer ce manque, le gouvernement à travers le département en charge de l’Eau, a initié d’autres projets notamment la construction de deux stations compactes à Missabougou et Kalabancoro sur la rive droite du fleuve.

Ces projets constituent des solutions provisoires avant la réalisation de la station de pompage de Kabala. L’enveloppe financière consacrée à ces deux stations compactes est estimée à plus de 16 milliards de Fcfa supportés essentiellement par l’Agence française de développement (AFD) et la Banque islamique de développement (BID). Si pour ces deux projets, les décaissements ont commencé, il n’en est rien pour Kabala, pour le moment.

Pour le président directeur général de la Société malienne du patrimoine de l’eau (Somapep), Adama Tiémoko Diarra, c’est tout l’intérêt de la tenue de cette table ronde avec les bailleurs de fonds qui devront aller plus loin dans leur démarche et soutenir ce projet.

Le patron de la Somapep regrette le retard pris dans la concrétisation du projet à cause des circonstances que l’on connaît. Les partenaires techniques et financiers ont formulé des intentions. « N’eût été les événements de mars 2012, nous serions très avancés dans le processus de mobilisation des fonds. Ce processus devait être bouclé en fin 2012 et le début des travaux de la station était prévu pour cette année. Mais rien n’est perdu. Nous allons tout mettre en œuvre pour que le processus de mobilisation des ressources soit bouclé d’ici la fin de 2013. Cela nous permettra de lancer la phase de construction de l’ouvrage en 2014 », espère le PDG de la Somapep.

La représentante de la BAD et chef de file des PTF, Mme Ngarnim Ganga, a confirmé l’importance de ce projet qui permettra à terme de résoudre le problème d’approvisionnement en eau potable du « Grand Bamako » grâce à une production additionnelle de 144.000 mètres cube par jour. Selon Mme Ngarnim Ganga, le projet de Kabala est l’illustration parfaite de la pertinence de la coopération avec la BAD dans le domaine de l’eau. Il constitue un outil fédérateur car, à lui seul, il met ensemble 10 partenaires, tous engagés pour l’accès à l’eau, une problématique commune à toutes les villes africaines du fait de la poussée démographique.

Pour Mme Ngarnim Ganga, la réforme institutionnelle d’EDM témoigne de la volonté du gouvernement d’assurer le développement durable du secteur de l’eau.

Le ministre de l’Energie et de l’Eau, Makan Tounkara, a salué la tenue de cette rencontre qui symbolise concrètement, selon lui, l’amorce de la sortie de crise au Mali et la reprise de la coopération, après une année éprouvante pour le pays. L’une des conséquences de la crise sur le secteur, a souligné le ministre, a été le gel de la coopération qui a, non seulement, occasionné l’interruption du processus d’instruction de nouveaux projets, mais aussi ralenti, voire arrêté la réalisation de nouvelles infrastructures dans le cadre de projets en cours. Cet état de fait a entrainé un déficit d’investissement de plus de 60 milliards de Fcfa, privant d’accès à l’eau potable une bonne partie de la population.

Makan Tounkara a souligné le caractère urgent de la réalisation de ce projet. Car tout autre retard de financement accentuerait le déficit de l’offre en eau potable de la ville de Bamako et ses environs. Il a insisté sur la pertinence de la table ronde sur un projet attendu depuis 15 ans par les Bamakois. « Réaliser Kabala, c’est participer à l’effort de reconstruction d’un Mali dont le tissu économique et social a été lourdement affecté », a-t-il conclu, en remerciant les PTF pour leur sollicitude.

C’est aujourd’hui que l’on connaîtra le niveau de mobilisation des ressources promises par les bailleurs de fonds pour le financement de ce projet structurant.

L. DIARRA

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