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Rejet de la requête de mise en liberté provisoire des inculpés dans l’affaire des bérets rouges disparus ; La justice malienne s’engage désormais dans un bras de fer avec le collectif des épouses des militaires poursuivis
Publié le samedi 18 novembre 2017  |  Aujourd`hui
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Le collectif des épouses des militaires et paramilitaires poursuivis dans l’affaire des Bérets rouges était face à la presse, le lundi 13 novembre, à la Maison de la presse pour dénoncer la violation du Code de procédure pénale (Cpp) constatée dans la procédure engagée contre leurs époux, détenus depuis plus de quatre ans sans un jugement de condamnation.
La conférence était animée par la présidente du collectif, Mme Dembélé Madina Sissoko, en présence de l’une des porte-paroles, Mme Dembélé Fatoumata Daou et de plusieurs militants et sympathisants des militaires poursuivis.



Selon la présidente du collectif, les inculpés sont détenus au Camp I de la Gendarmerie de Bamako, à Markala, à Manantali et à Sélingué depuis plus de quatre ans dans l’affaire de l’agression physique appelée maladroitement contre-coup d’État du 30 avril 2012. Une agression perpétrée, selon elle, par le colonel Abidine Guindo et ses compagnons, soutenus par certains hommes politiques maliens.

Justice pour toutes les personnes mortes et blessées lors de l’agression des Bérets rouges

Or, dit-elle, l’article 135 du Code de procédure pénale malien est très clair en la matière. Il stipule : “En matière criminelle, le délai de détention provisoire ne peut excéder 3 ans”. Et de renchérir “alors, nous réclamons sans délai le jugement de nos époux, à défaut leur mise en liberté provisoire du moment que les agresseurs, les éléments des Bérets rouges, ont bénéficié d’une liberté provisoire”.

Elle a saisi l’occasion pour rappeler que le commandant du 33ème régiment des commandos parachutistes d’alors, le colonel Abidine Guindo et ses compagnons ont, dans leur forfaiture, tué 19 personnes civiles et militaires et 36 personnes sont blessées au cours de ce qu’elle appelle l’agression des Bérets rouges. “Ceux-ci n’ont-ils pas droit à une justice et à une réparation ou ne sont-ils pas des Maliens ?”, s’est-elle interrogée.

Elle a ensuite évoqué la grève de la faim enclenchée par les inculpés depuis le 6 novembre dernier. “Nos époux observent une grève de la faim afin que leur jugement se tienne sans délai ou alors on procède à leur mise en liberté provisoire et ils comptent renouveler la grève de la faim dans les prochains jours”, a-t-elle précisé.

Et de poursuivre que le collectif, épris de paix et de justice, reste légaliste. C’est pourquoi il réclame le jugement immédiat des militaires et paramilitaires inculpés dans l’affaire des bérets rouges car, selon elle, cette détention, si elle devait se prolonger, est illégale. “Alors, nous invitons les autorités du Mali, précisément le président IBK, à prendre à bras le corps le dossier de nos époux car nous ne pouvons pas parler de réconciliation alors que l’armée est divisée”, a-t-elle ajouté.

Plus question de juger cette affaire compte tenu du dépassement du délai de détention préventive

Pour sa part, l’Honorable Oumar Mariko, dira qu’à cette étape de la procédure, il n’y a plus question de juger ce dossier car le délai de détention préventive étant largement dépassé, les inculpés doivent purement et simplement rentrer chez eux. Selon lui, c’est à la justice de trouver la formule et la qualification qu’elle va donner à cette liberté.

Il convient de noter que la Chambre d’accusation de la Cour d’Appel de Bamako, au cours de son audience du mardi 14 novembre, a rejeté la requête de remise en liberté provisoire formulée par les avocats de la défense. À travers cette décision, nous pouvons dire sans risque de se tromper que la justice malienne vient désormais de s’engager dans un bras de fer avec le collectif des épouses des militaires et paramilitaires poursuivis dans l’affaire des Bérets rouges. En effet, le collectif compte rester mobilisé jusqu’à la tenue rapide d’un vrai procès ou la mise en liberté provisoire des inculpés pour dépassement du délai de détention préventive qui ne peut excéder en aucun cas trois ans.

Boubacar PAÏTAO
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