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Le Mali place la victime au centre de la lutte contre l’excision
Publié le dimanche 21 avril 2013  |  APA




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Bamako (Mali)
Une nouvelle approche de la lutte contre l’excision au Mali place, non plus l’exciseuse au couteau ou à la lame, mais la victime elle-même au centre des préoccupations, selon des experts travaillant dans ce domaine.

Dans le pays, l'une des recettes en matière de lutte contre le phénomène avait été jusque-là la reconversion d'exciseuses dans des activités génératrices de revenus (AGR) susceptibles de leur permettre de subvenir à leurs besoins et de les aider à se passer de la pratique criminelle.

Des financements et des aides (charrettes, ânes, moulins et même fonds de commerce) ont été ainsi accordés à de ‘'vieilles mamans et grand-mères'', qui avaient préalablement et publiquement proclamé, avec pompe et solennité, leur abandon de la pratique.

Mais au final, un grand nombre de ces exciseuses officiellement reconverties (543 exactement depuis 2012) ont récidivé. Certaines ont déclaré leur abandon de la pratique pour ensuite mieux aiguiser et refiler leurs instruments à leur ascendance.

D'autres, par contre, ont émigré vers de nouveaux cieux afin de pouvoir mieux reprendre du service, ont assuré Anaye Bagayoko et Youssouf Bagayoko de la division Suivi-Evaluation du Programme national de lutte contre l'excision (PNLE), basé à Bamako, la capitale malienne.

''Constatant un taux de récidive élevé, nous avons changé de fusil d'épaule pour ne plus nous tourner que vers les groupements féminins au sein desquels les candidates à l'abandon doivent s'insérer afin de pouvoir bénéficier de financements'', ont affirmé les experts Sagara et Bagayoko.

Parallèlement, l'accent a été mis sur la prise en charge médicale des victimes, nombreuses tant à Bamako qu'à l'intérieur du pays, à pleurer au quotidien sur leurs vies brisées par les séquelles et les conséquences de l'excision (infertilité, fausses couches, incontinence urinaire, divorce, etc.)

Il a été mis en place un fond des victimes grâce auquel le PNLE et ses différents partenaires nationaux et internationaux ont assuré la prise en charge (déplacement, hospitalisation, médicaments etc.) de 1.116 victimes.

L'une d'elles, native de Sanankoroba, non loin de Bamako, a été évacuée en l'Italie où elle a été pendant longtemps tenue en observation pour incontinence urinaire sans que l'on puisse pour autant dire, encore de nos jours, qu'elle est définitivement tirée d'affaire.

En matière de lutte contre le phénomène, le seul résultat patent, pour l'instant, est que les victimes sortent de plus en plus de l'ombre pour témoigner de leurs malheurs, ainsi qu'en témoigne la campagne d'affiches de l'Ong Sini- Sanuman où l'on voit des filles, sur des posters, clamer leur malheur d'avoir rencontré le chemin de l'exciseuse ou leur bonheur de lui avoir échappé.

Cette tendance nouvelle chez les victimes n'est pas étrangère de l'action de certains leaders musulmans qui ont battu en brèche l'argument du précepte religieux que faisaient valoir les partisans de l'excision, a expliqué l'imam Youssouf Doumbia du Réseau Islam et Population.

Au Mali, l'excision est pratiquée par toutes les religions et dans toutes les ethnies avec une pointe de 98% chez les Bambaras/Malinkés et un taux relativement moins élevé de 28% chez les Sonhraïs, selon les dernières statistiques disponibles datant de 2006.



AT/cat/APA

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