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Entre nous : Une affaire classée
Publié le mercredi 29 novembre 2017  |  Le challenger
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La mort des soldats maliens, otages du groupe de soutien à l’islam et aux musulmans d’Iyad Ag Aghaly lors du raid de Barkhane près d’Abeibara dans la région de Kidal, a-t-elle été évoquée entre le Président Ibrahim Boubacar Kéïta et le ministre français des armées, Florence Parly ?
Selon l’hebdomadaire « Jeune Afrique », la question n’a pas été évoquée lors de l’entretien à Dakar entre le Président IBK et le ministre Florence Parly. Cette information de « Jeune Afrique » a été contredite par les propos tenus par le Général Christian Allavène, commandant en chef de la Force Barkhane, lors de sa conférence de presse du 21 novembre dernier à la Maison de la Presse.
Devant les hommes de média, le Général Christian Allavène avait déclaré que cette affaire appartenait au passé dans la mesure où le Président et le ministre français des armées ont convenu de la classer. Et qu’il ne peut pas revenir sur une affaire que ces deux personnalités ont convenu de classer. Quelques jours auparavant, Florence Parly était à cours d’argument dans une interview accordée à Radio France Internationale (RFI) sur la même question. Les gesticulations auxquelles les officiels français civils et militaires se livrent dans cette affaire de raid constituent les signes de leur difficulté à reconnaître la bavure.
Face à un partenaire aussi puissant que la France, le gouvernement du Président IBK ne veut nullement se mettre en mal pour éviter de compromettre à la fois la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation et l’opérationnalisation de la Force conjointe du G5 Sahel. « Chat échaudé craignant l’eau froide », Bamako ne peut pas s’opposer à Paris qui n’hésite pas à sortir certains dossiers afin de mieux tenir ses interlocuteurs. On ne peut pas avoir des dossiers sur son dos et tenir tête à la France comme l’a fait le Président Modibo Kéïta.
Au-delà du gouvernement, la classe politique à l’exception de la Cnas Faso hèrè de SoumanaSacko, de la Sadi de l’honorable Oumar Mariko et de l’ADP Maliba de l’honorable Amadou Thiam, est restée muette comme une carpe. De même que les associations de défense des droits de l’homme comme Amnesty International, HumanRights Watch (HRW) et autres, toujours prêtes à vomir des rapports sur l’existence de charniers.
La mort des militaires lors du raid à Abeibara est une occasion ratée pour le gouvernement du Mali de tordre la main à son partenaire français dont la sincérité dans la gestion du dossier du « nord du Mali » est à hauteur de sa duplicité. Il faut être le gouvernement français ou l’armée française pour dénoncer le double-jeu des groupes armés signataires de l’accord, lesquels groupes ne constituent que des girouettes aux mains des puissances comme l’ex-puissance coloniale.
Ce sont la France et ses alliés de la communauté internationale qui ont choisi les groupes avec lesquels le gouvernement légitime du Mali doit négocier. C’est la France qui a offert la région de Kidal sur un plateau d’argent aux traîtres du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA). C’est avec la bénédiction de la France que la diplomatie burkinabé de Djibril Bassolé (cet ennemi du Mali qui croupit actuellement en résidence surveillée dans son pays) a recyclé les anciens du groupe islamiste Ansardine au sein du Haut conseil pour l’unité de l’azawad (Hcua).
La mort des soldats maliens et d’autres africains engagés au sein de la Minusma dans le nord du Mali ne signifie pas grand-chose aux yeux de la France et de ses alliés de la communauté internationale qui n’ont peut-être pas intérêt au retour de la stabilité au Mali, voire dans le Sahel.
Ce monde est faux !
Par ChiakaDoumbia
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