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Leçon de géopolitique : 5 faits à savoir sur la reconnaissance, par le président Trump, de Jérusalem comme la capitale d’Israël
Publié le vendredi 8 decembre 2017  |  Infosept
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© AFP par JIM WATSON
Le nouveau président des Etats Unis Donald Trump
Le nouveau président des Etats Unis Donald Trump
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Les Etats-Unis d’Amérique s’apprêtent à reconnaitre la ville de Jérusalem comme la capitale de l’Etat d’Israël. Une reconnaissance que beaucoup qualifient de crime moral envers le Moyen et Proche-Orient, une région du monde particulièrement sensible et complexe, où le moindre acte irréfléchi peut-être l’étincelle d’une crise. Ce fait pourrait bien être le grain de sable qui enraillera les pourparlers de paix palestino-israeliens.

A moins, qu’encore une fois, Donald Trump fasse du Trump. C'est-à-dire, prendre une mesure ferme et controversée avant de faire machine arrière.
Par cette reconnaissance, les USA transfèreront leur ambassade à Jérusalem. Il faut, tout de même, rappeler qu’il s’agit là d’une des promesses de campagne de Trump. Il tenta, dès les premières heures de son mandat, de la mettre en œuvre avant de se rétracter. Là, la décision semble bien suivre son cours. Cependant, il y a un faisceau d’éléments que l’on doit savoir sur le sujet.
1) D’abord, le président Trump agit en solitaire. Aucun autre Etat n’a son ambassade à Jérusalem. Egalement, le Conseil de Sécurité de l’ONU ne reconnait pas la souveraineté d’Israël sur la ville, allant jusqu’à qualifier l’autorité d’Israël sur Jérusalem, d’occupation.

2) Un autre élément, et non des moindres, c’est qu’en réalité, Trump ne peut réclamer la paternité d’une telle idée. Il s’agit d’une idée nourrie par le congrès en 1995 et matérialisée dans un document qui s’intitule le « Jerusalem Embassy Act ». Il instruit aux USA de transférer son ambassade de Tel Aviv à Jérusalem. Le fait est que, assez paradoxalement, le président en exercice peut signer un autre document qui permet de renvoyer cette instruction de six mois. Et c’est cela que les présidents qui se sont succédé à la Maison Blanche, démocrate comme républicain, ont fait durant les 22 dernières années.

3) Trump n’est pas le premier président américain à vouloir le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem. Bill Clinton et Georges W Bush ont battu campagne pour que Jérusalem soit la capitale d’Israël avant d’y renoncer.

4) Egalement, cette reconnaissance sapera le très laborieux processus de paix entre la Palestine et Israël. Le Premier ministre de Palestine, Mahmoud Abass a déclaré sur le sujet, qu’il pourrait être le début de la fin de la solution à deux Etats, prônée par la communauté internationale.
5) Ce qu’il faut savoir c’est que Jérusalem est bien plus qu’une ville sainte pour les musulmans, les chrétiens et les juifs. Il est, malheureusement, aujourd’hui, le symbole de l’occupation israélienne. Jusqu’à présent et officiellement, les USA n’approuve pas le nouveau plan de colonies de l’Etat d’Israël pour la ville. Mais, par cette reconnaissance, l’Etat sioniste a le feu vert officiel de Trump pour tout nouveau projet de colonisation.

Face à ce baiser de la mort, le tollé est mondial. L’Arabie Saoudite, allié de la première heure des USA menace Donald Trump qui sera victime de la « colère du monde musulman ». Dans le même sens, le Premier ministre turc, Erdogan, dit que Jérusalem est la ligne rouge qu’il ne faut pas franchir dans le conflit palestinien pour les musulmans. D’innombrables réactions de par le monde, qualifie cette décision de « honteuse » et d’ « irresponsable ». « Car Jérusalem n’est pas un cadeau que l’on peut offrir à son ami ». Il est tout l’enjeu du sempiternel conflit israélo-palestinien.
Maintenant, pour les USA, Jérusalem est Israël ! L’équation est aussi simple pour les palestiniens : s’ils n’ont pas Jérusalem, ils n’ont pas de maison.

Ahmed M. Thiam
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