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L’Essor N° 17417 du 22/4/2013

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Déchets biomédicaux : Des risques d’infections graves
Publié le mardi 23 avril 2013  |  L’Essor




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Ils sont à la fois physiques avec les déchets coupants, infectieux avec les micro-organismes pathogènes et d’intoxications aiguës à long terme avec les agents chimiques. Le problème des déchets biomédicaux est une question transversale qui touche directement les secteurs de la santé et de l’environnement. Notre pays qui doit s’inscrire dans la prévention des risques d’infections graves liées à ces déchets, a entrepris un éveil de conscience des acteurs qui manipulent les déchets biomédicaux et le personnel soignant qui est très souvent exposé à ces dangers réels.
La division hygiène et assainissement de la direction nationale de la santé, en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a ainsi organisé, jeudi à l’Institut national de recherche en santé publique (INRSP), une journée d’information et de sensibilisation sur la gestion des déchets biomédicaux. La cérémonie d’ouverture, présidée par le secrétaire général du ministère de la Santé, Le Pr Adama Diawara, s’est déroulée en présence de son homologue du ministère de l’Environnement et de l’Assainissement, Félix Dakouo, et du conseiller santé et environnement à l’OMS, Mme Maïga Fatoumata Sokona. On y notait aussi la présence du directeur général de l’INRSP, le Pr Mamadou Souncalo Traoré, de la directrice nationale de la santé, Mme Oumou Maïga, et de nombreux invités.

La problématique des déchets biomédicaux est une préoccupation d’une brûlante actualité dans les pays en développement, notamment ceux du continent africain. Du fait, non seulement des pratiques et comportements à risque des agents dans nos structures de santé, mais aussi de l’insuffisance des équipements de gestion des déchets biomédicaux.

Au-delà de provoquer des infections graves comme les hépatites B et C et le Vih/sida, entre autres, les déchets biomédicaux constituent souvent une source de pollution de l’air. Une gestion efficace de ces déchets permettra de prévenir d’énormes problèmes sanitaires et environnementaux.

Le secrétaire général du ministère de la Santé a rappelé que les établissements sanitaires produisent des déchets tranchants ou coupants, infectieux, anatomiques, chimiques et pharmaceutiques, mais aussi des déchets assimilables aux ordures ménagères qui présentent des risques. Le Pr Adama Diawara a rappelé que ce risque est physique avec les déchets coupants, infectieux avec les micro-organismes pathogènes qui peuvent être contenus dans ces déchets. Enfin, il y a un risque d’intoxications aiguës à long terme avec des agents chimiques, a-t-il relevé avant de préciser que l’hépatite B et la pandémie du sida donnent une nouvelle dimension au problème en raison des risques accrus de contamination.

Pour le secrétaire général du ministère de l’Environnement et de l’Assainissement, la résolution des problèmes sanitaires et environnementaux liés aux déchets biomédicaux, nous interpelle tous. Félix Dakouo a aussi admis que nos pays manquent de moyens adéquats pour une bonne gestion de ces déchets avant de réitérer la disponibilité de son département à accompagner le processus.

Ces deux interventions avaient été précédées de celle du conseiller santé et environnement de l’OMS. Mme Maïga Fatoumata Sokona a fourni des statistiques qui font froid dans le dos. Selon l’organisme onusien, le monde enregistre près de 12 milliards d’injections par an. Celles-ci associées à d’autres facteurs de contamination (fouille des décharges, tri manuel des déchets récupérés à la sortie des établissements de soins), occasionnent 8 à 16 millions de cas d’infection par le virus de l’hépatite B, 2,3 à 4,7 millions de cas d’infection par le virus de l’hépatite C et 80 000 à 160 000 cas d’infection à Vih. Pour Mme Maïga Fatoumata Sokona, une bonne partie de ces infections pourrait être évitée si ces déchets étaient éliminés de manière appropriée.

La journée d’information et de sensibilisation sur la gestion des déchets biomédicaux crée donc un cadre d’échanges entre les décideurs et manipulateurs de déchets biomédicaux pour mieux prendre en compte les améliorations qui s’imposent dans la gestion de ces déchets dans notre pays.

B. DOUMBIA

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