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Perspective 2018 : Qui pour sauver le Mali ?
Publié le jeudi 14 decembre 2017  |  L’aube
Cérémonie
© aBamako.com par Androuicha
Cérémonie de mise en marche de kit solaire à Koumantou
Koumantou, le 22 novembre 2017. Dans sa mission qu`il effectue dans la région de Sikasso, le président IBK a consacré l`étape de Koumantou à la mise en marche de kit solaire et à la remise du matériel agricole aux populations de la localité.
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Le Mali va mal, les Maliens vivent un calvaire quotidien qui n’a de pareil sur terre. Une triste réalité engendrée par un marasme économique abracadabrant, une crise financière sans précédent, un chaos social et des scandales à répétition. Tous cela, sous un président de la République, en occurrence Ibrahim Boubacar Keïta, qui avait pourtant promis le paradis à ses concitoyens.

Aujourd’hui, la déception est totale, a telles enseignes que les Maliens, déboussolés, sont pressés de tourner la page IBK. Ils souhaitent vivement la fin de ce mandat cauchemardesque et espèrent trouver, au sortir des urnes en 2018, l’homme providentiel qui sauvera le Mali. Existe-il réellement cet homme ? En tout cas la bataille pour Koulouba s’annonce déjà rude et très ouverte. En effet, en plus des « candidats traditionnels », notamment Soumaïla Cissé, Soumana Sako, Modibo Sidibé, Tiébilé Dramé ou encore Cheick Modibo Diarra, au moins dix autres prétendants au fauteuil présidentiel seront sur la ligne de départ.

Chacun croit en ses chances. Ces prétendants sont davantage motivés par l’échec d’IBK, aujourd’hui voué aux gémonies au sein de l’opinion nationale. Pour de nombreux Maliens, la fin du règne du « Mandé massa » est synonyme de délivrance. Ainsi, augure-t-on, une déferlante des électeurs dans les centres de vote, en 2018, pour opérer le changement.

Vraisemblablement, aucun citoyen ou presque n’est prêt à se laisser embarquer dans une nouvelle aventure avec IBK, dont les multiples incantations et supposée qualité d’homme de rigueur, n’ont pu résister à l’épreuve du pouvoir. Jamais, un régime au Mali, de Modibo Kéïta à Dioncounda Traoré, n’a connu autant de soubresauts que sous l’actuel président de la République qui a déjà fini de faire le lit à sa défaite en 2018. Depuis son accession au pouvoir, il est resté attacher au vil et à l’accessoire, alors que le pays poursuit sa descente aux enfers. Il dépense sans compter dans l’argent des pauvres contribuables. Un « crime » qui se conjugue avec la mainmise de sa belle-famille et de son clan sur les deniers publics et le poids des compromissions. IBK a tout osé ! Résultat: un fiasco monumental est servi au peuple dans la gestion du Mali.

L’on devrait insister particulièrement sur son incapacité à résoudre la crise du Nord qui fut le principal facteur qui a impulsé la fièvre IBK en 2013. Sous son magistère, le Mali est devenu un véritable sanctuaire mortuaire où le « bourreau » peut surgir à tout moment. L’insécurité n’est plus la seule affaire du septentrion, elle est devenue préoccupante du Nord au Sud. Ibrahim Boubacar Keïta n’a pas connu meilleur sort en matière de lutte contre la corruption et la délinquance financière, de création d’emplois, de réalisations d’infrastructures, du bien-être des populations etc. Le président pourra-t-il, à quelques mois de la présidentielle, redorer son blason auprès des Maliens ? Il a encore huit mois devant lui.

Ce qui est évident, c’est que son bilan, très décevant, jouera indéniablement en faveurs de ses adversaires, dont Soumaïla Cissé. Président de l’Union pour la République et la démocratie (Urd) il est, sans doute, l’adversaire le plus craint par IBK, pour avoir été son challenger en 2013. Surtout, il est à la tête la troisième force politique du Mali, un atout auquel se greffe son expérience politique. Après plusieurs tentatives ratées, l’heure semble arriver pour le député de Niafunké et Chef de file de l’Opposition d’occuper le palais présidentiel.

IBK n’aura pas affaire qu’avec « Soumi champion ». D’autres vieux routiers de la politique sont annoncés comme candidats potentiels à prendre au sérieux. Au nombreux de ceux-ci, il y a Soumana Sacko. Officiellement, il n’a pas déclaré sa candidature à la prochaine présidentielle, mais nul ne serait surpris de voir cet ancien Premier ministre et président de la Convention nationale pour une Afrique solidaire (CNAS) sur la ligne de départ. Zoro, comme l’appellent les intimes, a participé à plusieurs élections présidentielles. Tout comme lui, Tiébilé Dramé du Parena pourrait s’aligner pour la succession à Koulouba. Durant ce quinquennat d’IBK, Dramé s’est bâti une renommée et a gagné l’estime de beaucoup de Maliens.

Autre homme d’expérience : Oumar Mariko. Le député élu à Kolondièba et président du parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (SADI), le Dr Mariko sera à sa troisième tentative pour aller à Koulouba. L’opposant historique souhaite un Mali « démocratique fort, respectueux des valeurs républicaines, et de la répartition équitables des ressources du pays ».

D’autres candidats – ceux qui seront à leur deuxième participation à la présidentielle – sont aussi attendus sur la ligne de départ. Parmi eux, Modibo Sidibé, ancien Premier ministre et président des Forces Alternatives pour le Renouveau et l’Emergence (FARE-Anka Wuli) qui fait partie des favoris. Il s’est en effet forgé une réputation d’homme intègre, et son parti, membre de l’Opposition Républicaine et démocratique, pèse assez lourd sur l’échiquier national. Modibo Sidibé avait reçu, en 2012 (lors de sa première participation à la présidentielle), le soutien de 15 partis politiques regroupés au sein de l’Alliance pour la démocratie, le progrès et la solidarité (ADPS).

Un autre ancien Premier ministre, en occurrence Cheick Abdoulaye Mohamed Souad dit Modibo Diarra, pourrait surprendre en 2018. Astrophysicien ayant travaillé à la Nasa et président du Rassemblement pour le développement du Mali (RPDM), Cheick Modibo a gagné en maturité, politiquement parlant. Il croit en son étoile, comme Moussa Mara, ancien Premier ministre et ancien maire de la Commune IV du District de Bamako. L’expert-comptable, depuis son départ de la Primature, multiplie les actions pour séduire l’électorat, surtout les jeunes. Ses plus gros handicaps, selon des analystes, seraient son passé sulfureux à la primature, sa proximité ( ?) avec le régime d’IBK et la faiblesse de son parti sur l’échiquier national.

Housseini Amion Guindo dit « Poulo » de la CODEM, Madani Tall de l’ADM, Mountaga Tall de CENID, Konimba Sidibé, Choguel Kokalla Maïga du MPR, Cheick Bougadary Traoré de CARE pourraient venir grossir le rang des prétendants à Koulouba.

De nouvelles têtes ont déjà affiché leur ambition de briguer la magistrature suprême. Certes peu connus du grand public, ils pourraient cependant déjouer les pronostics concernant l’issue de la bataille de 2018. En première ligne, Kalfa Sanogo, maire de Sikasso, ex-Pdg de la CMDT et possible candidat de l’ADEMA. M. Sanogo a déjà une assise politique assez solide. En effet, les Sikassois semblent acquis à sa cause. A l’initiative de la section Adema/Pasj de Sikasso, une trentaine d’associations et plusieurs clubs de soutien sur l’ensemble territoire national sont mobilisés pour porter M. Sanogo à Koulouba.

Parmi les candidats qui solliciteront pour la première fois les voix des électeurs, il y a également le Dr Hamadoun Touré et Modibo Koné. Deux personnalités bien connues : M. Touré fut secrétaire général de l’Union internationale des télécommunications (UIT), et M. Koné a dirigé la CMDT. Chacun, à son poste, s’est forgé une réputation de gros bosseur, avide de résultats. Leur passé jouera indéniablement en leur faveur, et la qualité des soutiens constitués autour de chacun d’eux renforce l’espoir.

Ajoutez à ces candidats déclarés, le Général de Brigade Moussa Sinko Coulibaly qui a démissionné de l’armée pour se lancer dans la politique. Celui qu’on dit « très populaire dans les garnisons militaires» affiche volontier son ambition de barrer la route à IBK, en 2018. Il a des arguments à faire valoir.

Face à cette batterie d’adversaires moulés dans l’assiduité, la persévérance et qui ont fait leurs preuves, IBK n’aura que son maigre bilan comme arme.

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