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L’enquêteur N° 015 du

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Mamadou GOITA, IRPAD : « La situation est plus que critique »
Publié le mardi 30 avril 2013  |  L’enquêteur




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Apres sa participation au Forum social mondial de Tunis, Mamadou Goïta, directeur exécutif de l’Institut de recherche et de promotion des alternatives en développement (IRPAD), se confie à l’Enquêteur. Dans cet entretien, il nous parle du Forum social malien, la situation alimentaire et les élections. Lisez plutôt.


L’Enquêteur : présentez-vous à nos lecteurs
Mamadou GOITA : Je m’appelle Mamadou Goïta, je viens du Mali. Je suis le directeur exécutif de l’Institut de recherche et de promotion des alternatives en développement (IRPAD). Et je fais partie des différents réseaux qui travaillent sur les questions agricoles, les questions de transparence dans les institutions internationales.

L’Enquêteur : Quel est le message que vous avez véhiculé durant le forum social mondial de Tunis ?
Mamadou GOITA : Vous savez que les problématiques sont devenues de plus en plus nombreuses pour l’Afrique, essentiellement. De ce fait, mon message c’est comment aujourd’hui les africains peuvent devenir eux-mêmes pour pouvoir aborder les enjeux actuels avec beaucoup plus de sérénité, avec les alternatives que nous proposons. Parce que, vous constaterez que même la participation au forum, les africains sont les plus lésés parce que la plupart du temps, nous sommes invités par des organisations qui veulent qu’on dise les messages qu’elles ont envie de faire passer. Je pense qu’il va falloir dépasser ce cap aujourd’hui. Il faut que les africains s’organisent, proposent des alternatives et s’attaquent au système en faisant une évaluation du FSM qui, après dix ans, doit se remettre en cause.

L’Enquêteur : On a constaté une faible participation des organisations de la société civile du Mali au forum social mondial, quelle analyse en faites-vous ?
Mamadou GOITA : On doit aujourd’hui reconnaitre qu’on avait cru un moment, après le FSM de 2006, que le Mali avait fait un pas important dans la maîtrise des sujets qui étaient au plan international, mais aussi une prise de conscience pour notre participation à ces espaces importants; mais on s’est trompé. On s’est rendu compte que le type de structuration que le mouvement social prenait était contraire à ce qu’on avait voulu qu’il soit. Et c’est ce qui s’est reflété à Tunis. Le forum social malien n’arrive pas à s’organiser pour collectivement récolter des résultats positifs. Et cela s’explique. Il y a beaucoup plus de structures gouvernementales que d’ONG qui s’engagent sur les causes réelles. Au Mali, on n’a pas fait un travail de fond pour que les gens soient une société civile engagée à même de construire des mouvements sociaux porteurs d’espérance.

L’Enquêteur : Votre analyse est elle un constat d’échec ?
Mamadou GOITA : C’est une remise en cause, mais on n’a pas forcement échoué. On a failli.
L’Enquêteur : En tant que membre de plusieurs réseaux qui travaillent sur les questions agricoles, que pouvez-vous nous dire sur la situation alimentaire du pays ?
Mamadou GOITA : On a une situation très, très paradoxale. D’abord au niveau de la production, la campagne a été relativement meilleure qu’il y a deux ans où elle a été catastrophique. Ceci étant, la question du nord est beaucoup plus complexe dans la mesure où dans des régions comme Gao et Kidal, on n’a aucune idée de ce qui est entrain de se passer. Mais ce qu’on sait, les animaux ont fui, il y a très peu de céréales qui ont pu être semées. La situation est plus que critique.

L’Enquêteur : Avez-vous un appel particulier à lancer ?
Mamadou GOITA : L’appel particulier que j’ai à lancer, c’est de demander aux maliens de se parler, parce qu’on est entrain de nous amener sur un terrain très vertigineux pour nous, qui est de faire des élections dans les conditions actuelles de notre pays. Et si on y va de cette façon, nous excluons une grande partie des populations, nous excluons une grande partie de la classe politique et nous excluons les différents enjeux qui pourraient nous permettre d’avancer dans le développement de notre pays. Ma crainte aujourd’hui est qu’on puisse aller dans la précipitation, parce que la France l’impose au Mali. Et nous savons que si nous les faisons, nous risquons d’être dans l’impasse.

A.B.D, depuis Tunis

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