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Le Républicain N° 4606 du 26/4/2013

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Kundé 2013 : un spectacle pas à la hauteur de l’événement
Publié le mardi 30 avril 2013  |  Le Républicain




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Les invités à la 13e édition de la cérémonie de remise des trophées de la musique burkinabè ainsi que les téléspectateurs qui sont restés devant leur télévision ont été déçus du spectacle qui leur a été servi dans la soirée du 26 avril à la Salle des fêtes de Ouaga 2000. Pourtant, au début de la cérémonie, rien ne présageait que la soirée ne sera pas à la hauteur des attentes surtout avec le tapage médiatique qu’il y a eu autour de l’événement et sur les artistes qui feront rêver le public. Ce rêve, le public l’a effectivement fait au début de la cérémonie. Avec une entrée bien réussie du groupe chorégraphique Okama, qui dansait au rythme de la suave voix de la cantatrice Wendy, et les merveilles du magicien de la lumière qui, avec des jeux de lumière bien exécutés dont lui seul connaît le secret, le début de la cérémonie a fait rêver le public d’une suite meilleure de la soirée. Et que dire de la troupe de Azeta Ouédraogo qui, en compagnie de ses danseuses, a offert des moments agréables aux invités de Jah Press, à travers des pas de danse bien préparés au rythme du warba.

Flavour a-t-il vraiment donné son accord aux commissaires des Kundé ?

A sa suite, c’est la cantatrice Rovane qui a emmené le public dans son univers musical avec son tube « Coup de cœur » de son nouvel album avant que le groupe de rap à succès, Faso Kombat, ne fasse vibrer la salle des banquets de Ouaga 2000 avec les mélodies de leur nouvel opus. Jusque-là, les invités étaient dans les nuages. « Cette année, c’est du balèse, Jah Press a vraiment mis les bouchées doubles pour nous offrir ce rêve », jubilait un de mes voisins. Malheureusement ce rêve sera de courte durée. Jah Press a descendu les invités de leur nuage lorsque, au milieu de son discours, il déclare : « Je suis dans le regret de vous annoncer que l’artiste Flavour, pour des raisons de vols, ne sera pas là ce soir. Je vous présente toutes mes excuses ». A cette déclaration, tous ceux qui étaient dans la salle répondent par un « Aah ! » vigoureux et finissent par des applaudissements. Difficilement, il continue : « Aussi, Nahawa Doumbia n’a pas pu faire le déplacement à Ouagadougou ». Des déclarations qui ont mis le public dans une tristesse totale. La salle qui bruissait devient subitement silencieuse. Pourquoi ces deux artistes étrangers n’ont pas pu honorer leurs engagements ? A la dernière conférence de presse tenue le 17 avril dernier, le commissaire général chargé du plateau artistique avait annoncé que tous les contrats des artistes avaient été signés. Si tel était le cas, comment comprendre qu’un artiste puisse se permettre de rater son vol ? Alors que la plupart des invités de la soirée étaient venus pour voir sur scène la star africaine de l’afro pop, Flavour. Même la première dame, marraine de la cérémonie, n’était visiblement pas contente de l’absence de l’auteur de « Shake » au Kundé puisqu’avant de dévoiler le nom de Dez comme Kundé d’or, elle a, dans un langage ironique, affirmé ceci : « Comme ils nous ont promis un artiste qui n’est pas venu, je ne vais pas dévoiler le nom de l’artiste qui a remporté le Kundé cette année ». Le contrat de Flavour a-t-il vraiment été signé ? L’artiste a–t-il vraiment donné son accord pour être au plateau des Kundé ? Est-ce vraiment un problème de vol qui a empêché Flavour de venir au Burkina ? Ces questions méritent vraiment d’être posées parce que selon le commissaire général des Kundé, Flavour devait se produire le lendemain de la cérémonie dans son pays. Et comme certainement le « gombo » était plus consistant là-bas qu’au Kundé, Flavour a vite choisi de ne pas venir au Burkina. Certains également sont venus parce qu’ils sont des fans de la Malienne Nahawa Doumbia. A ce niveau, Jah Press n’a pas donné les raisons de son absence. Voilà des faits qui viennent jeter un discrédit sur les Kundé après celui de Dj Arafat qui avait été annoncé à Faso Parc le lendemain des Kundé de 2011 et qui, finalement, ne s’y est pas rendu. Et pour remettre les gens qui étaient refroidis par la mauvaise nouvelle, dans l’ambiance, les animateurs annoncent la cantatrice burkinabè Awa Boussim. Elle parvient effectivement à redonner le sourire aux convives qui chantaient avec elle au rythme de son tube grâce auquel elle a été révélée au public. Mais là aussi, une coupure s’invite au show. Visiblement, les dieux de la technique aussi n’étaient pas avec les organisateurs des Kundé puisqu’il s’agissait d’un problème technique. Et pour parer à cette difficulté, Awa Boussim décide de faire un a capella. Toute chose qu’elle n’a pas pu faire puisque Ive Zogbo Junior, l’un des animateurs de la soirée n’a trouvé d’autres moyens que de la renvoyer dans les vestiaires. Voilà des évènements malheureux qui sont venus gâcher une si belle soirée, qui avait pourtant bien commencé. Et que dire de Alpha O, l’un des animateurs de la soirée qui, après que Jah Press a déclaré que Flavour est absent, annonce la prestation de l’artiste. Etait-il sérieux ou était-ce une blague ? S’il était sérieux, ce n’est vraiment pas professionnel de sa part parce qu’on ne peut pas animer une soirée sans avoir un conducteur et surtout sans prendre langue avec les organisateurs sur la présence de telle ou telle personne. Si c’était une blague, elle était vraiment de mauvais goût parce qu’on ne plaisante pas avec ce genre de choses au cours d’une grande cérémonie suivie partout dans le monde grâce à la télévision nationale et à la télévision Africable qui retransmettaient en direct la cérémonie. L’Ivoiriens JC Pluriel, les Ghanéens Tiffany et Fuse ODG ainsi que la Gabonaise Arielle T et le Congolais Pierre Moutouari ont essayé de colmater les brèches avec leurs prestations mais le mal est si profond que les invités ont eu du mal à digérer la mauvaise nouvelle. Les artistes étrangers qui étaient présents, n’ont fait qu’un service minimum. Ils n’ont chanté chacun qu’un seul tube et cela, en play-back. Des pratiques que l’on doit abandonner car après 13 éditions, les Kundé doivent faire mieux que du play-back. Pourquoi ne pas inviter deux ou trois artistes étrangers qui viendront se produire en live au lieu de promettre au public sept artistes pour se retrouver au finish avec cinq qui feront en plus du play-back ? En tout cas, les invités de la 13e édition sont repartis sur leur faim de la salle des banquets de Ouaga 2000 parce qu’ils étaient nombreux à affirmer que le spectacle n’était pas à la hauteur des 50 000 F CFA qu’ils ont déboursés pour pouvoir accéder à la salle.

Yannick SANKARA

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