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Chronique satirique : L’Adema, un parti ou une quincaillerie ?
Publié le mercredi 1 mai 2013  |  Le Procès Verbal


© Autre presse
Le Bureau exécutif de l’Adema Pasj


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Si Dramane Dembélé l’avait su, il n’aurait jamais accepté de devenir candidat de l’Adema. Les vieux du parti ne l’ont laissé grimper à l’arbre que pour mieux le poignarder. Tenez! A peine l’élection primaire terminée, voilà Soumeylou BoubèyeMaiga qui s’en va. C’est vrai que l’homme est un habitué du fait et que déjà en 2007, il avait refusé de supporter le candidat investi par le parti, c’est-à-dire le « Vieux Commando ». En 2002, le même Boubèye battait campagne pour le « Vieux Commando » au dépens du candidat du parti, SoumailaCissé. La ligne politique de Boubèye ne manque donc pas de clarté: si ce n’est pas moi le candidat, je serai donc candidat!
Si les départs s’arrêtaient à Boubèye, ce serait déjà merveilleux car l’homme ne récolte le plus souvent que 2 ou 1% des voix. Mais pour le malheur de Dramane Dembélé, d’autres candidats internes battus s’apprêtent à prendre la clé des champs. Je ne cite pas de nom mais chacun sait que l’Adema est devenue comme une boutique libre service. Tous les adversaires viennent avec un panier pour se servir à volonté. Je ne serais pas étonné de voir IbaNdiaye, Adama Sangaré et Marimanthia Diarra rejoindre Modibo Sidibé qu’un griot des temps modernes reconverti dans les médias aime appeler « le grand éléphant ». A côté, LadjiBourama et SoumailaCissé font aussi leurs emplettes. A ce train, il va falloir que Dramane Dembélé engage la MISMA ou les bérets rouges pour barrer la route à tout nomade. Surtout que par les temps qui courent, un nomade sans papier ne peut prouver sa différence avec les jihadistes du nord, n’est-ce pas ?
Sans mentir, l’Adema aurait dû prévoir ces situations et y rémédier depuis longtemps. Le problème, c’est que dans ce parti, tout le monde se prend pour un chef et ne souffre pas la chefferie d’autrui. L’autre problème, c’est que chaque fois que quelqu’un quitte le parti, il y revient plus tard et se voit reçu avec tambour et trompette. Enfin, tout cela n’aurait pas eu beaucoup d’importance si le parti avait conservé le pouvoir. Mais voilà: il est devenu un repaire de chômeurs de luxe et de repris de justice qui ont besoin, pour assurer leur survie, de transhumer sans cesse. Comment obliger quelqu’un à rester au parti quand vous ne pouvez lui assurer le gîte et le couvert? Comment lui parler de loyauté et de fidélité politiques quand vous ne pouvez lui éviter la visite des contrôleurs d’Etat et autres juges de paix ? Dramane Dembélé lui-même doit en savoir quelque chose, lui qui a effectué un petit séjour dans les geôles de Kati et n’ignore pas ce qu’on y sert au dîner. Il ne peut donc en vouloir aux transhumants et nomades en quête de gâteau au beurre. A la place de Dramane, je rebaptiserais l’Adema « Quincaillerie 2013 S.A. », je renoncerais à ma candidature et pour rentrer dans les frais que j’ai exposés, je vendrais en catimini le siège du parti. Après tout, quelqu’un a bien vendu une partie du cimetière de Hamdallaye sans rejoindre les défunts au tombeau!

Tiékorobani

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