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Cabale contre le pois sucré malien en Espagne: le soutien du CMC à l’opérateur Ousmane Sow
Publié le mercredi 31 janvier 2018  |  Info Matin
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Fidèle à sa mission d’assistance de ses membres en difficultés, le Conseil malien des chargeurs (CMC) a organisé, samedi dernier, au siège de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali, une conférence de presse sur la problématique du pois sucré (en Anglais Tiger-Nut) malien, à un moment où une cabale savamment est orchestrée par un Espagnol du nom de Ramon CARRION et ses complices.

Présidée par le secrétaire général du ministère des Transports et du désenclavement, Sina SANOGO, la conférence était animée par un panel, composé de l’ancien ministre et ancien PDG de la CMDT, Ousmane Amion GUINDO ; Mme KEITA Tabara, conseillère technique au ministère du Commerce et de la concurrence ; Seydou KEITA, conseiller technique au ministère de l’Agriculture. On y notait aussi la présence du président du CMC, Ousmane Babalaye DAOU ; de M. Ousmane SOW, exportateur du pois sucré, de son partenaire espagnol, Anxon MONFORTE, et de plusieurs opérateurs économiques de notre pays.

L’honneur est revenu au président du CMC de camper le décor. Le Conseil malien des chargeurs, a-t-il rappelé, a pour mission d’accompagnement de tous les chargeurs du pays de n’importe quel domaine d’activités, et d’assistance de tous ses membres en difficultés. D’où, à son avis, la pertinence de ladite conférence de presse sur une filière porteuse, dont les acteurs sont confrontés depuis des années à des difficultés énormes d’exportation de leurs stocks, à savoir le pois sucré « Thionkon », en Bambara, appelé sur le marché mondial « the Tiger-Nut ».
M. SANOGO a salué cette initiative du CMC qui permettra de booster la filière du pois sucré malien au grand bonheur des acteurs de ce secteur (producteurs, exportateurs).
Quant à Ousmane Amion GUINDO, l’un des pionniers de la promotion de la filière, il a déclaré : « Si on était en Europe, on aurait pu faire en sorte que le pois sucré malien soit un produit d’origine contrôlée, comme le vin ou le champagne en France ». Et de préciser que le pois sucré n’est produit qu’au Mali (Sikasso et Kadiolo), au Burkina, et au Niger.
Aussi, a fait savoir, Ousmane Amion GUINDO, le pois sucré ou « Tiger Nut » est un produit extrêmement important qui concerne non seulement un grand nombre de paysans, mais qui pourra rapporter beaucoup d’argent si sa valorisation avait été prise en compte par les plus hautes autorités du Mali.
Par ailleurs, il a regretté le fait que les acteurs locaux évoluant dans la filière ne soient qu’orientés seulement sur la commercialisation et non la transformation sur place du produit. Et à M. GUINDO de noter : « quand on exporte quelque chose, on est toujours victime de ceux qui fixent le prix. Ils se proposent même souvent de fixer les normes sanitaires et d’autres ».
Le pois sucré malien n’échappe pas à cette règle. La preuve est que c’est l’Espagne, seul partenaire commercial des opérateurs maliens, qui fixe le prix à l’exportation.
Pis, de puissants opérateurs espagnols ne manquent pas d’astuces pour nuire aux intérêts de nos vaillants producteurs et exportateurs. Il en veut pour preuve « l’alerte » (l’interdiction d’entrée en Espagne du pois sucré malien, accusé à tort de contenir de l’aflatoxine).
En réalité, le pois sucré malien est depuis 2002 pris en otage par certains spéculateurs étrangers causant ainsi d’énormes désagréments aux producteurs et aux exportateurs maliens. Et depuis, l’exportation et la commercialisation de notre « Tiger Nuts » posent problème en Espagne.
« C’est un opérateur économique espagnol du nom de Ramon Carrion qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt international lancé contre lui par le Tribunal de première instance de Sikasso et ses complices qui sont à la base de cette cabale. Car dans la logique d’une concurrence déloyale, il a fait parvenir un document au ministère de la Santé espagnole comme quoi mes 6 conteneurs de Tiger Nuts contenaient 22 % de taux d’aflatoxine. Alors que tel n’était pas le cas », dira Ousmane SOW, principal exportateur malien victime de la mesure d’interdiction.
Selon M SOW, après des analyses dans 2 différents laboratoires, il s’est avéré que sa marchandise ne contenait pas du tout de l’aflatoxine.
« Mais le mal était déjà fait », a-t-il déploré. Et d’expliquer au port, le délai de contrôle d’un conteneur au maximum est de 3 jours, mais l’alerte, il fait un mois.
Les autres intervenants ont invité le gouvernement à s’impliquer dans cette affaire qui perdure. Cela, afin que nos opérateurs économiques de la filière puissent gagner leur part de marché sur le plan mondial et pouvoir soutenir les pauvres producteurs nationaux.
En tout cas, la représentante du ministère du Commerce a promis de rendre compte fidèlement à son ministre pour que des dispositions soient prises dans l’intérêt des Maliens et du Mali.
Dans le même ordre, l’Espagnol MONFORTE a produit un film documentaire, produit sur le pois sucré dans le marché mondial qui a été projeté dans la salle. Ce film met en exergue les manœuvres d’un certain lobby espagnol, voulant monopoliser le commerce mondial du « Tiger Nut » au grand dam des pauvres producteurs africains.

Par Sékou CAMARA
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