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Le CNRDRE dans la tourmente : Amadou Haya Sanogo peut-il sortir indemne ?
Publié le jeudi 2 mai 2013  |  Le Matinal


© Getty Images
Le capitaine Amadou Haya Sanogo
Le chef de l’ex-junte malienne, le capitaine Amadou Haya Sanogo


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L’histoire rattrape toujours ses braconniers, a-t-on coutume de dire. L’ancien putschiste, Amadou Haya Sanogo, tombeur d’ATT, un soir de mars 2012, devient, de plus en plus, un personnage encombrant en raison de ses immixtions politiques, ses interventions médiatiques et ses ambitions politiques inavouées, toutes choses qui ont fini de convaincre l’opinion nationale et internationale qu’il n’a pas renoncé à un pouvoir perdu sous la pression de la communauté internationale. Mais l’homme s’est-il tiré une balle dans le pied en prononçant un discours de trop lors de la cérémonie funèbre organisée en hommage aux soldats tombés sur les champs de l’honneur ?

Selon un rapport réalisé par une institution de la place, sur l’armée malienne, Sanogo a toujours une influence sur le président de la République par intérim Dioncounda Traoré qui a les mains liées dans ses prises de décisions. On soupçonne aussi le même Sanogo de vouloir soutenir un homme politique considéré comme son poulain et qu’il protégerait de toute son âme.
Amadou Haya, qui touche à peu près 4 millions FCFA de salaire net du fait de sa nomination à la tête du comité de reforme des forces armées maliennes, n’entend pas démordre, ce qui aurait fini par irriter plus d’un. Par la suite, il est devenu « indésirable et un personnage problématique à l’origine du blocage du bon fonctionnement des institutions », comme révèlent nos sources.

« Pas un euro n’a été donné pour reconstruire l’armée malienne » parce que les bailleurs n’ont pas apprécié la nomination du chef de l’ex-junte pour restructurer l’armée. D’autres personnes plus habilitées attendaient. Dioncounda a-t-il agi ainsi pour sa propre sécurité ? Y a-t-il un deal entre les deux hommes ?

La Mission européenne de formation de l’armée malienne (UETM) a écrit en conclusion d’un audit sur le corps militaire que le Mali dispose d’une armée qui vit au jour le jour avec un manque évident de formation, sans école d’application pour se spécialiser dans la transmission, l’artillerie, l’infanterie ou la cavalerie… Les militaires ne s’entraînent pas, faute de moyens.
Le rapport indique enfin que l’armée malienne est sous-équipée et dépend des dons depuis trois ans. Autrement dit, le monde entier venait se débarrasser, ici, de son vieux matériel. Au niveau des transmissions, des systèmes russe, chinois, américain et français cohabitent. Sous couvert de bonne volonté, cette plaie déjà béante a été aggravée en termes de dysfonctionnements.

Pour plus d’un observateur, Sanogo ne peut pas être une panacée à l’instabilité et à l’indiscipline de l’armée en tant que putschiste. Des Maliens pensent qu’il pourra mettre à profit sa position dominante pour sévir davantage au détriment du droit et de la bonne morale.
Que faire enfin de Sanogo ?

Question énigmatique. Et pourtant, on pense aussi que Haya est le « pollueur du paysage politique malien ». Des informations secrètes affirment qu’il sera bientôt admis au grade de Général, après avoir décliné l’offre du grade de Commandant qu’il considérait à l’époque comme un cadeau empoisonné. S’il est promu Général, ce serait un parachutage de plusieurs étages et une ascension exponentielle inégalée pour celui qui avait fait de la reconquête des régions nord alors sous occupation la justification de son coup d’Etat. Cette nomination qui est une promotion exceptionnelle (il passe de Capitaine au Général) est-elle une prime au coup d’Etat fomenté contre ATT ?

Puisque Sanogo dérange jusque dans les plus hautes sphères de l’Etat, d’aucuns estiment qu’il faut le débarquer. Il devra en conséquence, selon nos informations, subir le même sort qu’ATT contraint à un exil forcé mais doré.

Des membres du CNRDRE ont même accusé le nouvel Ambassadeur de France d’avoir été envoyé par l’Elysée pour l’exécution d’un plan machiavélique tenu, à les en croire, secret. Mais cette situation ne devrait pas faire taire l’affaire dite des bérets rouges. Un procès dans ce sens pourrait s’ouvrir… Selon des informations, des bérets rouges auraient mystérieusement disparu. Des enquêteurs internationaux auraient déjà parachevé le travail préliminaire sur des terrains vagues entre Kati et Dio. De quoi donner des sueurs froides…

Dans certaines Représentations diplomatiques, des voix commencent à s’élever pour réclamer justice afin de sauvegarder une démocratie en panne. L’outrecuidance, c’est qu’au sein même du CNRDRE, on ne souffle plus dans la même trompette. Attendons de voir.

Issiaka Sidibé

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