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Sociétés de sécurités et de gardiennage : La nouvelle forme d’esclavage dans notre pays
Publié le mercredi 8 mai 2013  |  L’express de Bamako




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Les nouveaux esclavagistes dans notre ont pour nom : «Scorpion, Cobra, SECURICOM, NINJA…», la liste est longue. A la création de ces nombreuses sociétés de gardiennages de sécurités, beaucoup de gens avaient cru voir des actes de développement, d’épanouissement du secteur privé et des initiatives individuelles à encourager. Mais, aujourd’hui, la déception est de taille.
En y voyant de plus près, l’on se rend compte des traitements inhumains auxquels font face ces jeunes maliens à la limite de l’exploitation pure et simple.
En s’engageant dans ces agences et autres sociétés de sécurités et de gardiennage tous ces jeunes ont pour ambition d’avoir un salaire pour subvenir à leurs besoins et aux besoins de leurs familles. Mais une fois engagés, ils vont découvrir la dure réalité des plans machiavéliques mis en place par de petites gens sans conscience ni aucune moralité «PDG» pour s’enrichir au vue et au su de tout le monde sur le dos de ces pauvres jeunes analphabètes pour la plupart.
La face cachée de ces sociétés de sécurités et gardiennage qui se trouve être la vraie réalité a pour nom : exploitation, non paiement de salaire, pression exercée sur les travailleurs, chantage quotidien, harcèlement sexuel…C’est seulement engagé que les jeunes se retrouvent bloqués dans ce trou sans issue.
Nous avons discuté avec certains jeunes qui se trouvent dans la même situation au bord du suicide tant la pression est forte et l’espoir d’une fin heureuse est inexistante. Mais, le cas d’un jeune du nom de Dolo Hassan travaillant dans une des sociétés de gardiennage de la place est vraiment pitoyable.
En effet, il y’a trois ans de cela qu’il a été engagé comme agent de sécurité de la société dont nous taisons le nom pour le moment. Six (6) mois donc après son engagement il n’a pas touché le salaire convenu dans sa totalité. Il s’était engagé pour 30.000 FCFA par mois, dans les six premier mois il a eu la somme due, mais après ça, ce sont des 15.000 FCFA , des 10.000 FCFA et des fois 7.500 FCFA par mois de travail avec tout le risque lié au travail d’agent de sécurité et de gardiennage.
Après plusieurs mois dans cette situation, le reliquat de chaque mois de salaire de Dolo a atteint une somme envoisinant les 300.000 FCFA que la société lui doit. Avec la crainte de se voir renvoyé de ce travail Dolo n’ose même pas demander son argent. Et comme pour atteindre le comble, il est obligé d’être à l’heure au service et de faire correctement son travail, sinon…
Nous avons rencontré un autre jeune dans la même situation que Dolo, mais qui est en conflit ouvert avec son ex-patron lequel lui doit plus de 300.000 FCFA après deux (2) bonnes années de dur labeur devant le domicile d’un diplomate dans notre capitale.
Un autre jeune du nom Diakité Amadou, surpris entrain de somnoler un soir vers 21 heures à la devanture de la maison qu’il gardait. Le propriétaire de la maison qui payait pourtant cher pour être gardé nuit et jour est rentré dans une telle colère et a décidé de renvoyer le gardien. C’est seulement avant son renvoi qu’il a expliqué au patron la condition salariale dans laquelle il travaillait et pour conséquence qu’il était obligé de jouer avec le double emploi, ouvrier de chantier le matin et gardien la nuit.
Lorsqu’il a dit son salaire de gardien au patron, ce dernier a failli piquer une crise, car il en ressort qu’il payait le service de la société en question la somme de 500.000 FCFA par mois pour deux agents. Et lui, Amadou Diakité était seul à faire le travail avec un salaire de moins de 50.000 FCFA.
La suite, le contrat a été cassé et aujourd’hui, le PDG de la société en question refuse de payer les longs arriérés d’Amadou, par ce qu’il lui a coûté la révocation d’un contrat de 500.000 FCFA par mois. Ces cas suffisent largement pour comprendre à quel point ce petit monde des sociétés de gardiennage est une exploitation de l’homme par l’homme sans aucune assistance des autorités et au grand silence des organisations des droits de l’homme.
Et pendant ce temps, ces «PDG» se pavanent dans les grosses voitures à travers la ville et avec les belles filles pour montrer à quel point ils ont réussi, mais la vérité est qu’un jour ils vont devoir rendre des comptent, car comme l’a si bien dit Bob Marley «On peut tromper une partie du peuple pendant un moment, mais on ne peut jamais tromper tout le peuple et tout le temps».
Issa KABA

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