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Commerce du bazin au Mali : L’arrivée des Chinois dans le secteur inquiète un jeune operateur
Publié le mardi 27 fevrier 2018  |  L’enquêteur
Cérémonie
© aBamako.com par mouhamar
Cérémonie d`ouverture de la première édition du Festi` Bazin
Bamako, le 04 Septembre 2014 au Palais des sports. Madame le ministre de la culture, Ndiaye Ramatoulaye Diallo a présidé ce jeudi, la cérémonie d` ouverture de la première édition du festival de Bazin (FESTI`BAZIN) qui se tient du 04 au 06 Septembre 2014.
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En marge de la conférence de presse sur « la falsification du bazin » qui s’est tenue à la Place de souvenir en plein centre du Grand marché de Bamako, nous avons écouté l’opérateur économique Baya HAIDARA promoteur de la marque SISSI et commerçant de Bazin, qui s’inquiète de ce qu’il conviendrait de qualifier «intrusion des Chinois » dans la commercialisation du bazin. Il est aussi président de l’Association des Teinturier de la commune V du district de Bamako.





Monsieur Haïdara explique les problèmes auxquels sont confrontés les teinturiers, les dessinateurs créateurs de modèle, les batteurs et même les commerçants bazin.

Tout a commencé avec l’implication de certains opérateurs chinois dans le commerce du bazin au Mali. Il faut d’abord retenir que le bazin est un symbole qui fait la fierté de notre pays à travers le monde entier. Cela a donc facilité son importation par les commerçants maliens de l’Allemagne à destination du Mali. Cette opportunité donnée à notre pays par les Allemands a donc galvanisé certaines couches de la population qui s’intéressent à la teinture du bazin avec différents types de motifs créant ainsi plusieurs systèmes artisanaux.

Ce qui explique en partie la situation de quasi monopole sur l’importation du bazin en Afrique par les Maliens, qui ravitaillent d’ailleurs les marchés de la sous-région ouest-africaine.

Le bazin comme pourvoyeur d’emplois au Mali.

Le bazin fut à un moment donné un véritable réseau de création d’emplois. Plusieurs femmes, jeunes filles et même des jeunes gens en quête d’un boulot se sont dirigés vers l’apprentissage de la teinture du bazin, qui emploie aujourd’hui plusieurs milliers de personnes. Il en est de même pour le battage et de la commercialisation de ce produit très prisé des ressortissants d’Afrique de l’Ouest, notamment ceux de la diaspora.

Les centres de formations en teinture ont été ouverts comme le Centre de Formation Professionnelle de Missabougou pour accueillir des jeunes filles déscolarisées précoces. Certaines femmes, très bien expérimentées, reçoivent plus d’une vingtaine d’adolescentes, venues de divers horizons apprendre la teinture du bazin. Chez les garçons aussi, des milliers sont employés comme vendeurs par les commerçants propriétaires de grandes boutiques de bazin et de teinture dans les marchés de Bamako.

Selon nos enquêtes, auprès de certains commerçants au grand marché de Bamako, entre 1996 à 2016 au total, 1 033 jeunes commerçants ambulants sont devenus propriétaires de grandes boutiques de bazin.

La situation s’est dégradée depuis un certain temps. La faute surtout aux Chinois. Le bazin a perdu de sa valeur d’antan. L’implication de certains opérateurs chinois dans le commerce du bazin contrefait, dont la teinture est faite sur place avant importation au Mali et vendu moins cher que le bazin allemand ou autrichien, secoue le secteur durement affecté. Plusieurs personnes ont perdu leurs emplois. Rien ne marche. Tout le monde est concerné. Des teinturiers aux commerçants en passant par les designers et batteurs.

Baya Haïdara ancien teinturier et aujourd’hui grand commerçant de bazin et promoteur de la marque « Sissi » appelle les autorités maliennes à prendre leurs responsabilités. « J’appelle les autorités du pays, notamment les ministres en charge du commerce et celui en charge de l’artisanat à prendre cette situation qui devient un problème à bras le corps. Car, si toutes ces femmes et jeunes filles, si tous ces garçons retombent dans le chômage ça sera une masse difficile à contrôler. Vu la situation de notre pays, pour éviter que ces nombreux jeunes partent chaque fois se faire tuer entre le Maroc et l’Espagne, je invite [les autorités] à prendre soins de ceux qui ont accepté de rester dans leurs pays pour entreprendre quelque chose de licite. ». Car, pour M. Haidara, «la contrefaction du bazin est un délit majeur qui doit être puni avec rigueur.»

Aliou Badra DOUMBIA
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