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Rapport annuel 2017-2018 d’Amnesty international sur la situation des droits humains : “En 2017, des dirigeants d’Afrique de l’Ouest et du Centre n’ont reculé devant rien pour s’en prendre à des défenseurs des droits humains ” Dixit Alioune Tine
Publié le samedi 3 mars 2018  |  Aujourd`hui
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Le directeur du Bureau régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Alioune Tine, était face à la presse le jeudi 22 février dernier, à la Maison de la presse, pour présenter le rapport annuel 2017-2018 sur la situation des droits humains dans le monde.

Pour la circonstance, Alioune Tine était accompagné par Drissa Fomba, président de la section Amnesty International-Mali et de Ramata Guissé, directrice exécutive d’Amnesty Mali.

C’est devenu une tradition pour Amnesty international de publier chaque année son rapport sur la situation des droits humains dans le monde. Pour le rapport 2017/18, les membres du Bureau régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre ont décidé de venir publier leur rapport annuel sur la situation des droits humains de l’Afrique à Bamako.

Selon Alioune Tine, directeur du Bureau régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre basé à Dakar, l’année 2017 a été marquée dans les régions de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, par des homicides et des passages à tabac de manifestants pacifiques, d’actes de tortures infligés à des détenus et des recours excessifs à la force, ainsi que par des attaques concertées visant des opposants politiques, des défenseurs des droits humains et des organisations de la société civile. “En 2017, des dirigeants d’Afrique de l’Ouest et du Centre n’ont reculé devant rien pour s’en prendre à des défenseurs des droits humains. Cependant, lorsque des Etats ont battu les droits en brèche, ils ont été confrontés à des manifestations de grande ampleur. Du Cameroun au Togo, des personnes courageuses ont montré leur volonté ardente de riposter et de résister à la pression”, a-t-il expliqué.

Des droits humains méprisés avec cynisme de certains dirigeants de la région

Parmi les signes de régression cités dans le rapport figurent l’étouffement de la dissidence et la répression des manifestants au Cameroun par le régime de Paul Biya ; au Togo par le clan Faure Gnassingbé ; en Sierra Leone, notamment à travers l’interdiction illégale de manifestation. Sans oublier les recours excessifs à la force et le harcèlement ainsi que les arrestations arbitraires de manifestants. Au Tchad, au moins six rassemblements pacifiques ont été interdits en 2017 et de nombreux responsables d’organisations et des participants ont été arrêtés. “Des défenseurs des droits humains ont été attaqués au Cameroun, en Guinée équatoriale, en Mauritanie et au Tchad. Des militants de la société civile, des journalistes, des syndicalistes et des enseignants ont été arrêtés arbitrairement. Les autorités ont interdit les activités de certains partis politiques. D’éminents soutiens de l’opposition ont été arrêtés arbitrairement au Gabon”, a-t-il précisé.

Des atteintes aux droits humains de grande ampleur liées aux conflits

Selon le directeur du Bureau régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, le rapport met en lumière le sort des civils touchés par des conflits dans la région. “En République démocratique centrafricaine, le conflit a entrainé des violations des droits humains de grande ampleur, ainsi que des exactions commises par des groupes armés. En outre, l’exploitation sexuelle et les violences imputables à des casques bleus de l’Onu se sont poursuivies. Au Cameroun et au Nigéria, le groupe armé Boko Haram a perpétré des crimes de guerre et les forces de sécurité ont réagi en procédant à des exécutions extrajudiciaires, des disparitions forcées, des arrestations arbitraires et des détentions au secret, en commettant des actes de torture et d’autres mauvais traitements qui ont parfois provoqué des morts en détention”, a-t-il expliqué, avant d’ajouter que les femmes et les filles, cette année, ont été victimes de discrimination, de marginalisation et de violences dans un certain nombre de pays d’Afrique de l’ouest et d’Afrique centrale.

Concernant le Mali, la directrice exécutive d’Amnesty International-Mali, Mme Ramata Guissé, a fait un état des lieux de la situation des violations des droits de l’homme commises dans les régions du nord, du centre et dans le district de Bamako durant l’année 2017. “Des attaques se sont multipliées dans les régions centrales de Mopti et de Ségou. La présence accrue de groupes armés et l’intensification du recrutement local ont aggravé les tensions entre différentes ethnies. La liberté d’expression était menacée à l’approche d’un référendum sur la révision de la constitution”, a-t-elle déclaré, avant d’ajouter que malgré ces violations graves des droits de l’Homme constaté dans certaines régions du Mali, des avancées ont été cependant observées avec le vote de la loi de protection des défenseurs des droits de l’homme en décembre 2017 et la récente création par les Nations-unies de la Commission internationale d’enquête sur la violations des droits de l’Homme au Mali qui sont saluées par les organisations de défense des droits de l’Homme.

Mahamadou TRAORE



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