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L’Indicateur Renouveau N° 1490 du 13/5/2013

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La justice face à son destin : Ces dossiers qui sonnent le glas de l’impunité
Publié le mardi 14 mai 2013  |  L’Indicateur Renouveau


© Autre presse par dr
Malick Coulibaly, Ministre Justice Malienne


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Depuis quelques jours, l’arrestation du maire du district, Adama Sangaré, et la demande de levée de l’immunité parlementaire de 9 députés, dont Me Mountaga Tall dominent l’actualité nationale. La suite de ces dossiers est attendue avec beaucoup d’intérêt par les justiciables qui veulent savoir ce qui a changé depuis le coup de force de mars 2012.
Dès sa nomination, le garde de Sceaux ministre de la Justice, Malick Coulibaly, n’a pas caché sa volonté de combattre les gabegies de toutes sortes dans l’administration publique et dans les milieux d’affaires. La lutte contre la corruption, la guerre contre la spéculation foncière avec en prime l’affaire du maire du district, Adama Sangaré, l’affaire de la levée de l’immunité parlementaire de députés compromis… sont des témoignages d’un changement de cap.

Sa sortie contre des spéculateurs fonciers et de leurs complices tapis dans l’administration lors de la conférence des parquets n’était pas qu’une simple menace. Le chef du département de la Justice, avait instruit aux juges de « taper dans le portefeuille des délinquants financiers et des spéculateurs fonciers… ».

Cette façon de déclarer la guerre à la corruption au Mali a effectivement donné des sueurs froides à de gros bonnets qui spolient impunément de pauvres citoyens de leurs terres. Ces gros bonnets avides de terres d’autrui ne sont pas que des privés, ils se trouvent également dans l’administration publique ou dans les collectivités décentralisées (mairies et conseils de cercle ou de région).
Il est regrettable au Mali de constater que chaque fois qu’un litige foncier existe entre un riche et un citoyen moins nanti, l’on pense à un abus du premier sur le second. Par ce procédé, beaucoup d’opérateurs économiques ont été dépossédés de leurs parcelles au nom d’un prétendu collectif de bénéficiaires. Au demeurant, « ces butins de guerre » ne sont pas attribués aux populations.

Cet amalgame défavorable aux riches n’a pas épargné l’opérateur économique Bazoumana Fofana. On se rappelle, l’affaire entre Bazoumana Fofana et la mairie de la Commune II pour une parcelle à Sotuba. Alors que l’opérateur se référait à la justice, la mairie de la Commune II faisait à sa tête et tentait de torpiller la loi.
Elle est partie jusqu’à priver l’opérateur de son droit dans des conditions rocambolesques. Cet opérateur économique s’y connaît suffisamment en matière foncière pour ne pas se laisser spolier facilement. Sans violence ni chemin détourné, Fofana sollicite la justice pour trancher ses litiges fonciers. Il serait dans la dynamique de produire une mémoire pour dénoncer les manœuvres d’autres spéculateurs fonciers.

Babani Sissoko, l’ex-richissime de Dabia est actuellement en procès avec un autre gros bonnet du Barreau et député à l’Assemblée nationale, Me Mountaga Tall. Pour départager les deux élus de la nation, la levée de l’immunité de Me Tall est soumise à l’examen d’une commission mise en place par l’Assemblée et dirigée par Me Kassoum Tapo.

La commission qui devra présenter son rapport, dans les prochaines semaines, lèvera-t-elle l’immunité de Me Tall qui a d’autres plaintes contre lui. Selon des sources, le député élu à Ségou et candidat à la présidentielle depuis 1992 a maille à partir avec d’autres personnes dans diverses affaires. On apprend que celles-ci n’attendront pas la levée de l’immunité de Me Tall pour porter plainte contre lui. Ce qui veut dire que les choses risquent d’être compliquées pour le candidat naturel du Cnid/Fyt.

Il en est déjà de même pour le maire du district, Adama Sangaré qui croupit à la prison de Koulikoro pour des spéculations foncières. Jusqu’où finira cette autre affaire. Ce qui est sûr, le ministre de la Justice, lors de la visite de chantier de la Cour suprême, avait présagé que son département portera plainte sur les auteurs de morcellement du domaine de la justice à Bollé. Mais d’ici là, d’autres affaires ont suffi pour envoyer le maire du district et certains de ses présumés complices en prison.

La suite de l’affaire permettra aux Maliens de savoir s’il y a lieu de faire confiance à la justice et à son premier responsable, Malick Coulibaly, qui a promis de réformer l’appareil judiciaire malien.

Markatié Daou

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