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Afrik actu * : Sécuriser les infrastructures du Mali ou accepter le triomphe terroriste
Publié le mercredi 14 mars 2018  |  Le challenger
Mali
© Autre presse par DR
Mali : cinq soldats portés disparus après une attaque près de Mopti
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La menace terroriste est quasi-permanente sur l’ensemble du territoire. De façon récurrente, les populations civiles et les forces de défense et de sécurité font l’objet d’attaques terroristes.

Les forains sont dissuadés de se déplacer pour exercer leur commerce au centre et au nord du Mali. Ce qui nuit gravement à l’économie du pays. Comme si cela ne suffisait pas, les terroristes qui sont adeptes de la négation du développement, évoluent dans leur stratégie de destruction du tissu économique en s’attaquant désormais aux infrastructures et aux moyens qui permettent de les créer.

Ainsi, de présumés djihadistes armés ont attaqué et incendié le jeudi 8 mars, le chantier de construction d’un barrage au centre du Mali, près de la ville de Djenné, dans la région de Mopti. La trentaine d’hommes armés, arrivés à motos, a regroupé les travailleurs du site et mis le feu au chantier. Une grue de 60 tonnes et une autre de 30 tonnes ont été calcinées. Des véhicules, des groupes électrogènes, des pièces de l’ouvrage en construction qui devaient par la suite être montées, ont été aussi détruits. Les assaillants sont ensuite repartis, sans coup férir, parce que le site de l’ouvrage ne bénéficiait visiblement pas de protection militaire.

Or, cet ouvrage coûtant des dizaines de milliards de francs CFA, devrait changer le paysage local, c’est-à-dire, permettre de rallier la ville de Djenné par un pont. Jusque-là, les populations locales et les touristes sont contraints, en période de crue, d’emprunter un bac pour traverser le fleuve Baní, un affluent du fleuve Niger. De même, à terme, il devrait permettre en amont d’inonder 50 000 hectares de terre.

Auparavant, la ville de Niafunké à 35 km de dans la localité de Soumpi, a été dans la nuit du mardi 24 au mercredi 25 octobre 2017, la cible d’une attaque terroriste. Le bilan avait été de deux militaires tués, plusieurs blessés, 3 véhicules des FAMA emportés. 21 camions-remorques de la société SATOM, maître d’ouvrage des travaux de réalisation de la route Tombouctou-Goma-Koura en trois lots, sur financement du FED, sont brûlés. Les travaux de désenclavement du centre-nord du Mali, qui connaissaient un taux d’exécution de 40% sur l’axe Niafunké-Léré, seront retardés, voire arrêtés. Les terroristes qui pratiquent la stratégie de la terre brûlée, comme d’habitude, étaient au courant du fort dispositif sécuritaire mis en place au niveau du campement de la société SATOM.

En scrutant dans le mode opératoire de ces deux cas regrettables, l’on peut aisément constater que les terroristes bénéficient malheureusement de renseignements fiables sur nos forces de défense et de sécurité, en l’occurrence sur leur nombre et leur mouvement. Ils veulent empêcher tout développement. Toute chose qui interpelle vivement les autorités politiques et administratives à ne plus lésiner sur les moyens pour doter les forces de défense et de sécurité de moyens militaires nécessaires et adéquats. Notamment des renseignements fiables pour anticiper sur les forces terroristes et mieux sécuriser, au-delà des populations, l’ensemble des infrastructures que compte le Mali.

C’est l’unique prix à payer afin de préserver les maigres infrastructures que nous possédons par le biais des dettes extérieures contractées. Grâce à une simple volonté politique, cela est bien à notre portée. Le contraire serait d’accepter tout simplement, le triomphe terroriste dans notre pays.

Gaoussou Madani Traoré
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