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Le Pays Dogon : Dan Na Amassagou ratisse, l’amalgame s’installe
Publié le mercredi 14 mars 2018  |  Le Pays
2ème
© aBamako.com par Momo
2ème édition du festival de Kirina
Bamako, le 09 avril 2016 la 2ème édition festival de Kirina a été lancé
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Les cercles de Douentza, Bandiagara, Bankass, Koro, appelés le Pays Dogon, souffrent. La zone est envahie par des terroristes. L’insécurité est le quotidien des populations. Pour sauver leur vie, elles ont finalement abandonné toutes les activités. Pas de foires, pas de pâturages, pas d’agricultures etc.

La physionomie de certains ennemis traqués ressemblant à celle d’une communauté qui vit sur le territoire depuis des siècles a semé l’amalgame. Du coup, la confiance s’est dissipée entre éleveurs Peulh et agriculteurs Dogon.

L’Etat étant absent, les Famas n’opérant pas de façon satisfaisante, les chasseurs Dogon de Dan Na Amassagou se sont donnés pour responsabilité de stabiliser la zone. La mission de la force d’auto-défense contre les forces du mal depuis des mois se poursuit. Elle est passée à l’offensive pour épargner aux habitants du Pays Dogon les visites inopinées des bandits armés suivies de meurtres et parfois la destruction des vivres comme ce fut le cas d’un village Dogon réduit en cendre, la semaine dernière par des terroristes.

Le ratissage étant en cours, comme eux-mêmes aiment à le dire, leur mission n’est pas exempte de critiques. Ils sont parfois accusés de s’en prendre à des individus innocents. Ceux-ci étant considérés comme des peulhs, la rumeur s’amplifie au niveau de la capitale et ailleurs.

Joints par nos soins, les chasseurs rassurent qu’ils sont tout simplement contre les ennemis du Pays Dogon et non le nom de la communauté qui est exprimée de part et d’autre. ‘’Les Peulhs ne sont pas nos ennemis. Nous vivions avec la communauté depuis des siècles, il n’y a jamais eu de problèmes. Nous combattons nos ennemis et qui dit ennemis ne parlera pas d’ethnie’’.

Ces propos suivent-ils pour rassurer ? Il semble difficile de convaincre car l’amalgame a atteint un niveau inquiétant.

Ce qui urge de faire, l’Etat doit dans un bref délai ouvrir les voies et moyens idoines de dialogues entre populations de cette zone et utiliser tous les canaux de communication possibles pour informer, sensibiliser. L’Etat doit aussi déployer rapidement les Forces Armées et de Sécurité afin qu’elles puissent assurer leur mission régalienne sur cette partie du territoire. Car il faudrait le reconnaitre, tout ce problème est dû à l’absence ou la présence insignifiante de l’armée dans la zone.

Pour ce qui est de la milice d’auto Défense Dogon qui se réclame pro gouvernement, les autorités doivent entamer dans un bref délai des rencontres avec elle afin de comprendre les réalités du terrain. Cela lui permettra de cerner le contour du problème et ensemble, ils trouveront des solutions à la situation du Pays Dogon.

L’Etat doit aller vite avant que la situation ne s’embrase. L’avenir du Mali est dépend de la stabilisation du centre car sans cela pas d’élection présidentielle. Le premier Ministre, Soumeylou Boubeye Maïga, dès son arrivée se dit prêt au dialogue pour qu’ensemble, c’est-à-dire avec les groupes armés pro-gouvernement, ils puissent combattre le fléau de l’insécurité dans le centre. Il faudrait lier l’acte à la parole. Le Pays Dogon attend impatiemment la concrétisation de cette promesse du PM.

Kèlètigui Danioko

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