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Le rapport qui accable l’ex-directeur général d’EDM-SA : – Dramane Coulibaly limogé pour insuffisances de gestion, Plus de 7 milliards FCFA de factures d’impayées à trois sociétés de fourniture d’électricité de la sous-région
Publié le dimanche 18 mars 2018  |  Aujourd`hui
Coopération
© aBamako.com par A S
Coopération énergétique entre le Mali et l`Algérie
Bamako, le 29 mars 2017 l`EDM et SomeleGaz ont signé un partenariat énergétique. Photo Dramane Coulibaly, Directeur de l`EDM-SA.
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Le jeune directeur général de la société publique, Energie du Mali (Edm-sa) Dramane Coulibaly, a été limogé par son patron pour insuffisances de gestion. En une année d’exercice, sa gestion a été épinglée puisque la Société doit aujourd’hui 7 124 241 508 Fcfa à trois entreprises de la sous-région qui fournissaient le Mali en électricité. Il s’agit de CI-Energie de la Côte d’Ivoire (2 158 716 760 Fcfa) la Senelec du Sénégal (1 482 434 748 Fcfa) et la Somelec de la Mauritanie (3 483 090 000 Fcfa). Le hic est que le ministre en charge de l’Energie et de l’Eau, Malick Alfousseyni, n’a jamais été informé de cette situation jusqu’au jour où la Somelec a décidé d’arrêter la fourniture d’électricité, il y a deux semaines seulement.

Le limogeage du désormais ex-directeur général de l’Energie du Mali (Edm-sa), Dramane Coulibaly, continue de défrayer la chronique dans le milieu des affaires. Depuis, chacun y va de son petit commentaire. Si certains citoyens ne cessent d’apprécier le geste du ministre Malick Alfousseyni de limoger le jeune directeur de l’Edm-sa, par contre d’autres n’arrivent pas à digérer son départ. Ce qui explique la tenue d’une Assemblée générale des travailleurs de la Société, le mercredi dernier, pour exprimer leur soutien sans faille au désormais ex-directeur général.

Malheureusement, Dramane Coulibaly a été épinglé par un rapport du ministre de l’Energie et de l’Eau, Malick Alfousseyni, dont nous tenons une copie. Dans ce document, il ressort qu’il a été bel et bien limogé pour insuffisances de gestion. “Le Gouvernement du Mali a adopté le Programme présidentiel d’urgences sociales pour la période 2017 -2020, impliquant les secteurs de l’eau, de l’éducation, de l’énergie, de la santé et des pistes rurales et comportant une série d’opérations et de réalisations dont les retombées seront immédiatement perceptibles pour les bénéficiaires. Concernant le domaine spécifique de l’accès à l’énergie, le ministre de l’Energie et de l’Eau a adopté un tableau de bord de suivi de certaines programmations. Il s’agit de la reconstitution du parc propre de la Société Edm-sa, l’achat de puissance avec les pays voisins comme la Côte d’Ivoire, la Mauritanie et le Sénégal. Et bien sûr l’abandon de la location de puissance” précise la note technique.

“Au regard des précisions, qui font état d’une situation de nette dégradation de la couverture énergétique de l’année 2018, il apparait que la Direction générale de l’Edm-sa, dans une approche de déviance au Programme présidentiel d’urgences sociales et d’intérêt propre, a non seulement dilapidé les maigres ressources de la société, mais contribué également à la mise à mort des équipements propres de l’Edm-sa”.

S’agissant de la reconstitution des moyens propres de production, il était prévu la réparation et la mise en service de deux groupes sur cinq à la Centrale de Balingué, la mise en état d’une turbine à combustion à Darsalam et la réhabilitation décennale des groupes du barrage hydroélectrique de Sélingué.

Malheureusement, selon le rapport, “les cinq groupes de la centrale de Balingué sont en arrêt panne pour défaut de suivi de l’opération d’entretien. Le barrage de Sélingué sera en arrêt de production à partir de fin mars pour défaut de diligence dans le marché de prestation dont les ressources ont été mises à disposition du Mali par la Boad”.

S’agissant de la location des groupes, il faut noter que le gouvernement avait autorisé Edm-sa à recourir à la location de puissance d’origine thermique pour un montant global de 11 milliards de Fcfa par an et une dépense en combustible, à la charge du Mali de près de 27 milliards Fcfa. Cela afin d’assurer la continuité du service durant période chaude de 2013.

“Le Programme présidentiel d’urgences sociales a recommandé à la Société Edm-sa d’abandonner cette option au profit de la réhabilitation des moyens propres de la Société et l’importation de puissance de loin moins chère. Malgré ces mesures, Edm-sa reconduit, contre toute attente, les contrats de location, au détriment de la reconstitution du parc propre de la Société, maintenu en désuétude et l’utilisation indue de la subvention de l’Etat”.

En ce qui concerne les factures dues, au titre de la location, il ressort que l’Edm-sa doit aujourd’hui 15 090 636 090 Fcfa dont 7 341 177 659 Fcfa à Aggreko, 6 110 739 555 Fcfa à Aska Enerji et 1 638 664 876 Fcfa à Ses Smart Energy.

Autres cas, c’est l’achat d’énergie avec les pays voisins, notamment la Mauritanie, le Sénégal et la Côte d’Ivoire. “Le ministère de l’Energie et de l’Eau a entrepris des négociations avec les pays limitrophes pour le transfert de puissance. Ces négociations ont abouti à la signature des contrats avec la Senelec du Sénégal pour l’enlèvement de 20 MW, la Somelec de la Mauritanie pour l’enlèvement de 20 MW et la CI-Energie de la Côte d’Ivoire pour l’enlèvement de 45 MW, porté à 60 MW extensible à 80 MW. La moyenne de l’enlèvement de 80 à 100 MW avec ces pays pour un coût 1/3 moins cher que celui de la location de puissance, permettrait d’arrêter le recours à la location, sans préjudice conséquent à la fourniture régulière d’électricité”. Ainsi, il a été recommandé à Dramane Coulibaly la nécessité de “gérer ces contrats dans le respect des liens de fraternité avec ces pays et en préservant sauf l’honneur du Mali. Pour cette raison, le ministère de l’Energie et de l’Eau a recommandé au directeur général d’Edm-sa de réserver la subvention de l’Etat pour près de 51 milliards de Fcfa prioritairement au règlement des factures relatives à ces transferts.

Cette directive n’a pas été respectée parce que CI-Energie de Côte d’Ivoire réclame 2 158 716 760 Fcfa, la Senelec du Sénégal 1 482 434 748 Fcfa et la Somelec de la Mauritanie 3 483 090 000 Fcfa. Ce qui fait 7 124 241 508 Fcfa d’impayés”. Compte tenu de cette situation, la Somelec a arrêté la fourniture d’électricité depuis des semaines, sans que le désormais Ex-directeur général d’Edm-sa daigne en rendre compte au ministre.

A.B. HAÏDARA
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