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Ministère des Mines : Scandale autour de la nomination du frère du premier ministre
Publié le jeudi 16 mai 2013  |  Depechesdumali.com


© AFP par ERIC FEFERBERG
Après Bruxelles, le Premier ministre Diango Cissoko est arrivé à Paris.
FRANCE, Paris : Malian Prime minister Diango Sissoko gives a press conference on February 19, 2013 after his meeting with the French foreign minister at the Foreign Ministry in Paris. Cissoko said on February 19 that major military operations against Islamist rebels in the country were coming to an end.


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Loin d’être une fiction, la nomination des personnes proches du premier ministre de la transition, Diango Sissoko, aux postes juteux de la République est bien une réalité. Dernièrement, Diango Sissoko a poussé au ministère des Mines la nomination de son frère pour représenter ce département au sein du conseil d’administration d’une société minière.

La société minière Gounkoto SA, une composante du géant Randgold Resources, devra accepter de gré ou de force, au sein de son conseil d’administration, un nouveau membre et non des moindres : Niomby Sissoko, frère de l’omnipotent premier ministre de la transition. Diango Sissoko en a décidé ainsi.

En effet, celui que tous qualifient désormais « d’homme de la transition » prend ses aises et n’a cure du scandale. Depuis sa nomination, il y a huit mois, il enchaîne les scandales. Diango vient de franchir un nouveau pas en désignant un intrus dans le domaine ô combien stratégique et sensible des mines. Prêtant le flanc pour une énième fois à ses détracteurs, lesquels l’ont toujours accusé de favoritisme.

C’est dire que, décidément, le népotisme occupe une place de choix dans sa gouvernance. Des faits et gestes qui ne font qu’embourber la réputation de celui qui avait marqué les esprits par sa rigueur et son sens élevé de la chose publique.

Signée du secrétaire général du ministère des Mines, Brehima Kamena, la lettre est adressée au directeur de la société Gounkoto SA. Son objet : désignation d’un représentant du gouvernement au sein de son entreprise. « M. Niomby Sissoko est désigné pour représenter le département en qualité d’administrateur au conseil d’administration de la société Gounkoto SA en remplacement de M. Hamara Touré », indique-t-elle.

Selon certaines indiscrétions, la pression du premier ministre aura été des plus forte dans cette nomination. De plus, l’ancien allié des régimes successifs aurait gratifié un éventail de ses proches dans les postes les plus juteux.

Incohérence

Les frasques du premier ministre se multiplient avec différents épisodes qui ont défrayé la chronique, à savoir : le fameux marché de gré à gré concernant une soixantaine de véhicules, le scandale des véhicules militaires, et celui des documents électoraux qu’il a conclu par entente directe en brandissant le prétexte du manque de temps.

En procédant à la nomination de son frère, le premier ministre Diango démontre qu’il a la mainmise sur tout. L’homme ainsi promu serait un grand intrus, un personnage étrange dans le secteur des mines : « Nous ne le connaissons pas. Il n’a jamais travaillé dans le département. Quel regard objectif pourra-t-il porter sur l’activité minière ? » s’interroge un agent technique du ministère des Mines qui préfère garder l’anonymat.

Selon une source gouvernementale, Diango Sissoko surveillerait de près tout ce qui a cours au niveau des départements. Et, de plus, toutes les nominations sont empreintes de son sceau. « Il exerce une influence féroce sur toutes les décisions à prendre. Et sa voix a toujours primé », confie-t-elle.

Visiblement, pour une période de transition relativement courte, Diango voudrait bien incruster ses hommes dans tous les compartiments de l’appareil d’État. Mais, à quelles fins ?

Par David Dembélé

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