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Mairie de la commune VI : ” Nos futures actions auront un lien direct avec les ODD ” dixit Jonathan Poudiougou
Publié le vendredi 6 avril 2018  |  Le Zenith Bale
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L’ONU a adopté les Objectifs du Développement Durable en septembre 2015 lors d’une Assemblée Générale à New York. Du coup, tous les pays membre de l’ONU se sont engagés pour l’atteinte des ODD d’ici 2030. Les ODD comptent 17 objectifs dont l’ODD N°6 et 169 cibles. Ainsi, pour associer les municipalités à l’atteinte de l’Objectif du Développement Durable N°6 (ODD N°6), nous nous sommes rendus dans les locaux de la Mairie de la Commune VI du District de Bamako pour nous informer sur le rapport entre le PDESC de cette Mairie et l’ODD N°6. A cet égard, c’est la troisième Maire Adjointe Mme Dougnon Delphine Dougnon qui devrait nous répondre. Cependant, pour des questions techniques, elle a jugé nécessaire de charger Jonathan POUDIOUGOU, coordinateur de la Plateforme Assainissement-Hygiène-Eau Potable à la Mairie, de nous répondre. Lisez !

Le Zénith-Balé : La Mairie de la Commune VI accorde quelle importance à l’adduction d’Eau, l’Assainissement et l’Hygiène dans son Plan de Développement Economique, Social et Culturel (PDESC) ?

Jonathan POUDIOUGOU : Les questions liées à l’eau et l’assainissement sont des questions au cœur des préoccupations des autorités communales. Raison pour laquelle le secteur d’eau et d’assainissement tient une place importante dans le Programme de Développement Economique, Social et Culturel (PDESC). Plus de 30% du budget de PDESC est réservé à ce secteur. Parce qu’il s’agit d’améliorer le cadre de vie de la population de la Commune VI. Par conséquent, la Mairie, à travers le conseil, a accordé une place de choix à ce secteur dans ce programme ambitieux de cinq (5) ans.

ZB : Selon la Direction Nationale de l’Hydraulique, le taux de couverture national d’adduction d’eau potable est 68%. Alors quel est l’état de la couverture d’adduction d’eau potable en Commune VI ?

Jonathan POUDIOUGOU : C’est vrai que l’Etat et la Mairie, à travers ses partenaires, ont pris des initiatives pour donner de l’eau potable à toute la population de la Commune VI. Mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Malgré ces efforts, les problèmes d’eau se présentent avec acuité tout comme l’assainissement dans la Commune VI. Comme vous le savez, nous nous avons une chance mais en même temps un défi d’avoir la plus peuplée et la plus vaste communes des six (6) Communes du District de Bamako. Imaginez d’ores et déjà tous ces logements sociaux dans la Commune VI. Nous avons 1008, 700, 500. Donc le nombre de personne est important. Or, selon les statistiques, il faut au minimum cinq (5) litres d’eau par personnes et par jour. Donc malgré les efforts, il reste beaucoup à faire. Pour moi, le taux de couverture n’est pas important. Mais, c’est la satisfaction des besoins qui est important. En ce sens que même si toutes les concessions sont couvertes de branchement d’eau, si les gens n’ont pas d’eau à suffisance, c’est le problème qui est là. Cela signifie qu’il faut multiplier les points d’eau pour donner de l’eau potable à suffisance à la population.

ZB : Aussi, selon les autorités en charge de l’assainissement, le taux de couverture national d’assainissement est de 25%. Quel est l’état d’assainissement de la C. VI ?

Jonathan POUDIOUGOU : Comme je le disais plus haut, les questions d’eau et d’assainissement sont transversales. Autrement dit, on ne saurait parler d’eau potable sans parler d’assainissement. A l’image des problèmes d’eau, le problème d’assainissement se présente avec plus d’acuité que le problème d’eau quand bien même que ces deux secteurs sont interdépendants. Cependant, l’assainissement est aujourd’hui le plus grand défi du District de Bamako et la Commune VI ne fait pas exception.

Toutefois, la Commune VI, avec son maigre ressource, a initié des actions pour doter tous les quartiers de la commune en kits d’assainissement. Afin que les populations à la base puissent s’approprier des questions d’assainissement. Pour qu’elles soient au cœur de leur propre assainissement. C’est pour dire que malgré les efforts, les problèmes d’assainissement, gestion des déchets solides et liquides, se posent dans la Commune VI, à l’instar des autres communes. Aujourd’hui si Bamako a un problème de cadre de vie, pour moi, c’est l’épineux défi, la gestion des déchets tant solides que liquides.

A titre de rappel, vers mi-décembre 2016, la commission voirie et assainissement a initié un projet afin de doter les quartiers des ” petits matériels d’assainissement “. Ces matériels étaient composés de brouettes, de gans, des pelles, de cache-nez, etc. Ce sont au minimum dix de ces matériels qui ont été offerts à ces quartiers. Ce sont les Maires délégués, en collaboration avec les chefs de quartier qui ont été responsabilisés de gérer ce projet. Il s’agissait donc de décentraliser l’assainissement pour que chaque mois, ou du moins pour que ces populations puissent initier des journées d’assainissement.

ZB : L’Objectif du Développement Durable N°6 (ODD 6) consiste à ” garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et à assurer une gestion durable des ressources en eau “. Le saviez-vous?

Jonathan POUDIOUGOU : Oui nous le savions. Personnellement, je suis ces ODD de très près. Notre PDESC, dont j’ai eu l’insigne honneur de finaliser, n’est pas en dehors des ODD. Nous avons tenu compte des ODD. C’est pourquoi nos futures actions auront un lien direct avec les ODD. Nous avons conscience par rapport à tout ce qui est comme défi. Il s’agira de booster la dynamique de recherche de mobilisation de ressources pour qu’on puisse être au cœur de ces ODD.

ZB : L’Etat du Mali s’est engagé à atteindre l’ODD 6 d’ici 2030. Pensez-vous que cela est possible ?

Jonathan POUDIOUGOU : ” A cœur vaillant, rien n’est impossible ” dit-on. L’Etat est toujours fort. S’il s’est engagé, il peut. Mais les questions d’eau et d’assainissement ont été ” transférées ” à des collectivités. Aujourd’hui, nous avons conscience que tout n’est pas transféré. Nous avons des lois, des textes qui précisent que le transfert est assuré. En réalité, le transfert n’est pas assuré à hauteur de souhait. Certes, l’Etat a fait des efforts, mais il faut reconnaitre que tout n’est pas transféré. C’est d’ailleurs ce qui complique la question non seulement de gestion d’eau mais aussi les questions liées à l’assainissement, au cadre de vie des populations. L’Etat a beaucoup de département par rapport à ce secteur. Parmi lesquels on note le Département d’Eau et d’Energie, le Département de l’Assainissement, le Département des Collectivités, celui du Développement Local. Tout cela, c’est pour booster les questions liées à l’eau et l’assainissement. Donc, si l’Etat s’engage à hauteur de souhait d’ici 2030, c’est bien que nous pourrons atteindre l’ODD N°6 ensemble.

ZB : La Mairie de la Commune VI prend-t-il cet engagement de l’Etat en compte dans son PDESC?

Jonathan POUDIOUGOU : La Mairie est un démembrement de l’Etat. C’est lui qui a voulu la décentralisation. En conséquence, il doit accompagner les Mairie pour atteindre les ODD. Sans cet accompagnement, malgré celui des partenaires, tous les objectifs ne seront pas atteints. Nous avons une planification, nous avons une vision, nous avons une ambition où nous avons mis un accent de taille par rapport à l’eau, l’assainissement et l’hygiène, toujours dans le cadre de l’atteinte des ODD. La Mairie est consciente de ces enjeux et l’Etat doit jouer sa partition et la Mairie également, la population aussi à travers le paiement des TDRL. Car tout ce que la Mairie entreprendra comme action découle du paiement des TDRL. Par ailleurs, aucune structure en elle seule ne peut résoudre ces problèmes. C’est pourquoi nous avons dit donnons-nous la main. Mettons tout le monde ensemble dans un cadre de concertation au niveau d’une plateforme pour qu’ensemble nous puissions échanger, harmoniser les actions, faire des propositions concrètes pour qu’ensemble nous ayons le même objectif, le même résultat. Tout cela démontre la bonne volonté des autorités communales au nom desquelles je m’exprime.

ZB : Avez-vous un dernier mot ?

Jonathan POUDIOUGOU : Mon dernier mot, c’est d’abord vous remercier pour m’avoir accordé cet entretien sur un secteur reconnu de tous comme parent pauvre de tous les secteurs. Les questions liées à l’eau et l’assainissement sont des questions qui interpellent tout le monde. Les autorités en première position et les populations qui sont les premières bénéficiaires des actions. Si nous nous donnons les mains, autorités politiques, populations, Partenaires Techniques et Financiers (PTF), c’est sûr que d’ici 2030 nous pourrons mener des actions pour que nos populations puissent avoir un cadre de vie amélioré. Et que les questions d’eau et d’assainissement ne soient plus des verbes. Parce que depuis plusieurs années, nous sommes sur ces questions d’assainissement de Bamako. J’interpelle les autorités, les populations pour que chacun puisse jouer sa partition afin d’atteindre ensemble l’objectif commun. L’Etat est là pour chacun, chacun est là pour l’Etat.

Yacouba TRAORE
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