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Tchad / mandats d’arrêts : le mouvement du rebelle Nouri accuse le président Déby
Publié le vendredi 17 mai 2013  |  AFP




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LIBREVILLE (Gabon) - Le mouvement du général Mahamat Nouri, visé par un mandat d'arrêt au Tchad, a accusé vendredi le président tchadien Idriss Déby, d'être le principal responsable des crimes commis sous le régime Habré entre 1982 et 1990.

L'Alliance nationale pour le changement et la démocratie (ANCD) "dénonce les impostures et les manoeuvres de diversion orchestrées par Idriss Déby pour se dérober et occulter ses propres implications dans la période concernée par le procès organisé par le Sénégal. Durant ces années de guerres civiles, s'il y a quelqu'un qui aurait commis des crimes, c'est bien Idriss Déby", affirme le mouvement dans un communiqué.

Idriss Déby avait renversé Hissène Habré en 1990 après avoir collaboré avec
lui. Il "s'est particulièrement illustré par sa cruauté à la mort de son
frère, Hamit Déby, en 1983 à Kalaite, en massacrant plus d'une soixantaine de
prisonniers de guerre (...) En septembre de la même année, c'est au sud du
Tchad que la folie meurtrière d'Idriss Déby s'abat sur la population civile.
Des enfants, des femmes et des vieillards ont été froidement calcinés dans
leurs cases", poursuit le communiqué.

Joint vendredi au téléphone depuis Libreville en France où il réside, le
général Mahamat Nouri a une nouvelle fois nié avoir commis le moindre crime et
souligné qu'il "attendait sereinement la d'écision de la justice française qui
me semble plus sérieuse que la justice tchadienne".

Il a assuré vouloir porter plainte pour diffamation: "Ca me choque quand on
me dit que je suis un tortionnaire. Quand j'étais dans la rébellion, je
demandais toujours à ce qu'on respecte les prisonniers et qu'on soigne les
blessés. Alors être accusé d'être un tortionnaire..."

Pour Nouri, Déby tente de "profiter de son intervention au Mali". "Depuis,
il a la cote au niveau international. La France n'ose rien dire. En ce moment,
il fait arrêter des journalistes, des opposants. Ces mandats d'arrêt c'est de
la diversion".

Jeudi, M. Nouri s'était défendu: "J'ai exercé des responsabilités sous le
régime d'Habré oui, mais aux relations internationales, puis comme directeur
général de la compagnie aérienne Air Tchad. Où est-ce que j'ai commis des
crimes ? La seule chose que Déby peut me reprocher, c'est l'attaque de
N'Djamena", s'est agacé l'ancien chef rebelle, condamné à mort par contumace
au Tchad, et dont le mouvement avait atteint les portes de la capitale en 2008.

Le ministère tchadien de la Justice a lancé jeudi quatre mandats d'arrêt
internationaux contre des personnalités de l'ancien régime d'Hissène Habré.

Une dizaine d'anciens agents de la Direction de la documentation et de la
sécurité (DDS), la police politique du régime Habré, visés par des plaintes de
victimes ont été convoqués jeudi et mis sous mandat de dépôt à la maison
d'arrêt de N'Djamena.

Mercredi, Mahamat Djibrine, ancien tortionnaire et responsable de la DDS,
accusé de crimes de guerre et crimes contre l'humanité, a été arrêté au Tchad.

Dakar et N'Djamena ont signé le 3 mai un accord devant permettre aux juges
du tribunal spécial créé pour juger Hissène Habré, accusé de crimes de guerre
et de crimes contre l'humanité et réfugié au Sénégal depuis 1990, de mener des
enquêtes au Tchad.

Une "commission d'enquête sur les crimes et détournements" commis pendant
les années Habré, créée après sa chute, a estimé à plus de 40.000, dont 4.000
identifiées, le nombre de personnes mortes en détention ou exécutées au cours
des huit années de sa présidence.
pgf/aub

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