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Abus d’autorité, entrave à la liberté de presse : La police fait parler d’elle
Publié le vendredi 13 avril 2018  |  Le Prétoire
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Accusé à tort et à raison par les populations d’agression et de zèle dans certaines de leur interventions, le comportement de quelques éléments de la police malienne laisse à désirer. Cette fois-ci la victime est un journaliste stagiaire du journal Le Prétoire. Mahamadou Sacko s’est vu dépossédé de son matériel de travail sur un lieu de travail, avant d’être écroué pendant quelques heures pour avoir filmer une scène de démolition d’un garage par quelques policiers.

Ces faits sont légion au Mali et bien connus de la hiérarchie policière, mais difficile de les éradiquer. Si votre serviteur décide d’en parler, c’est parce que d’une part le champ de la liberté d’expression est entamée et se rétrécit au jour le jour à cause des comportements inappropriés de certains agents de la police.

Les faits

L’histoire se passent dans la Commune I, précisément à Boulkassoumbougou, où un garagiste se donne le vilain plaisir de démolir les ateliers contigus à son garage, prétextant être propriétaire du lopin de terre. Ce, en complicité avec la police. Nos investigations ont permis de découvrir qu’il n’en est pas propriétaire, mais il fait plutôt preuve de méchanceté. Nous sommes aux environs de 11 heures quand notre stagiaire était dans les parages, avec l’un de ses amis. Il aperçoit une scène inhabituelle de démolition. La présence policière aiguise davantage la curiosité du journaliste. Et dans le cas précis, seules les images demandent interprétation. Ce que le stagiaire à réussi à faire dans l’optique de passer au recoupement afin de comprendre les raisons pour lesquelles une telle démolition se fait en présence des forces de l’ordre. Sur place, un agent de police avec un ton impératif avance vers le stagiaire, lui intimant l’ordre de remettre le téléphone utilisé pour faire les photos. Au cours des échanges, le stagiaire a fait savoir au policier qu’il était journaliste stagiaire, et qu’il était par conséquent dans l’exercice de sa fonction. Sans vérifier ses pièces, les policiers emportent, en plus de son téléphone, sa moto au commissariat du 6ème arrondissement. Le stagiaire se présente dans ledit commissariat pour le retrait de ses matériels retirés. Il a été reçu par un inspecteur de police. Après des échanges avec ce dernier, un rapport a été produit et présenté au commissaire qui, contre toute attente, ordonne de garder à vue le stagiaire, pour, disait-on, faute grave reconnue par la loi. Pis, le commissaire demande au jeune, contre sa libération, une rançon de 100 000 FCFA.

Le plus curieux dans cette affaire, c’est le fait que jusqu’alors où vous lisez cet article, aucun reproche n’est fait au stagiaire pour une infraction ou faute grave commise dans l’exercice de ses fonctions.

Loin d’en vouloir à qui que ce soit, l’autorité policière est une fois encore interpellée pour faire appliquer la loi dans toute sa rigueur afin d’épurer des rangs de la police ces individus indélicats qui pensent pouvoir se servir de la tenue pour se faire fortune.

Le commissaire s’est embourbé dans des considérations d’intérêts, foulant aux pieds la déontologie policière. Des comportements de ce genre sont une entrave à la liberté de presse, soubassement de la démocratie chère acquise par le peuple malien. Si ceux qui sont censés faire respecter la loi dans la cité semblent pires que les bandits de grand chemin, il y a de quoi s’inquiéter sur le type de démocratie que l’on prétend construire. Malheureusement, de tels comportements continuent à sévir en République du Mali et ne font que nourrir les soupçons selon lesquels, certains éléments des forces de l’ordre seraient à la solde du banditisme qui sévit dans certaines contrées du pays, créant l’instabilité que vit actuellement le pays. Ce qui donne lieu à craindre de pires scénarios dans le futur si rien n’est fait pour arrêter le phénomène.

Nouhoum DICKO
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